Nikolaï Mikhaïlovitch Prjevalski - Définition

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Aux sources du Fleuve Jaune et dans le Taklamakan (1883-1885)

À l'été 1883, le train conduit jusqu'à Iekaterinbourg, et l'expédition suit un itinéraire désormais classique : Kyakhta (où le ciel montre des signes de l'éruption du Krakatoa), Ourga, Alashan, Chörtentang, qu'il décrit alors comme « le lieu le plus enchanteur de l'Asie Centrale », Choibseng, la rive nord du Kokonor, puis Dulan Kit et Dzun Dzasak.

Les sources du Fleuve Jaune étaient censées être situées à plus de 150 km, derrière les montagnes Burkhan Budda et Shuga. Mi-mai 1884, le groupe passe les deux chaînes qui protègent le plateau du Odon Tala (la « mer d'étoiles »), et Prjevalski estime avoir trouvé ce qu'il cherchait : les sources qui alimentent les deux lacs d'où coule le fleuve. Il mesure clairement la latitude, mais la longitude est imprécise car le ciel est couvert. Les Mongols et les Tangoutes connaissaient le lieu, qui est marqué d'un obo en haut d'une colline. Chaque année, des sacrifices d'animaux blancs y sont effectués. Le lendemain, Prjevalski se rend au plus proche des deux lacs : le Jaring Nor, tuant trois ours en route. C'est juin mais il neige. L'autre lac, l'Oring Nor, sera visité au retour.

Prjevalski décide d'aller vers le sud en direction du bassin du Yangtse. La progression est difficile dans les marécages, à travers des cols levés de près de 5 000 mètres. C'est la première fois qu'il atteint ces zones du Tibet oriental. Lhassa n'est plus qu'à 600 km, mais la traversée est trop difficile, et il décide de ne pas la tenter. D'autant que les populations locales de Kampas puis de Goloks se montrent agressives, et suscitent des escarmouches, tout au long de la route de retour, provoquant des dizaines de morts dans les rangs des nomades. Enfin, l'expédition rejoint une caravane de Tangoutes et peut rentrer au Tsaidam, à Dzun Zasak.

La deuxième phase de l'expédition peut commencer, en direction de l'est du Tsaidam vers les oasis de Teijinar (à l'ouest de l'actuelle ville de Golmud), le lac de Gas et le Lop Nor. Ne voulant pas arriver au Lop Nor avant le printemps 1885, Prjevalski dispose de plusieurs mois d'hiver pour explorer les montagnes de l'Altyn Tagh, vers le sud ouest du lac de Gas. Il découvre une longue vallée qu'il nomme dolina vetrov, la « vallée des vents », et repère un col qui rejoint l'oasis de Cherchen. Un peu plus loin, il atteint un grand lac salé de 60 km de long qu'il nomme Nezamerzaïouchtcheïe (le « lac qui ne gèle jamais »). Le télescope montre une autre chaîne qu'il nomme Mysterious et que la Société de Géographie renommera Przhevalsky. Le mercure gèle (-39 °C), le vent souffle, et ce sont les pires températures de toutes les expéditions.

Après cinquante jours passés au Lop Nor, la troisième partie de l'expédition commence fin mars 1885. Direction Charklik (aujourd'hui Ruoqiang), « misérable avant-poste », puis la rivière de Cherchen (Qiemo), « peuplée de 3 000 machins », constituant aux dires de Prjevalski le plus ancien groupe indo-européen du Turkestan. Par les contreforts de la chaîne des Kunlun, l'expédition parcourt le chapelet d'oasis du sud du Taklamakan : Niya (Minfeng), où les habitants ont la syphilis ; Keriya (Yutian), d'où elle identifie une route conduisant au Tibet, et par où était arrivé un « pandit » indien en 1871, en provenance du Ladakh ; Khotan (Hotan), à partir d'où l'expédition traverse le Taklamakan du sud au nord jusqu'à Aksou.

Enfin, via la dépression de Tourfan et les Tian Shan, le groupe rentre en territoire russe en novembre et arrive à Karakol sur le lac Issyk-Koul.

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