L'occlusion de l'artère centrale de la rétine est une pathologie rare et sévère de la rétine liée à une interruption brutale du débit sanguin aboutissant à des dégâts cellulaires irréversibles.
La vascularisation de la rétine est assurée par un double réseau artériel :
Il existe par ailleurs, chez environ 20% des individus, une artère supplémentaire : l'artère cilio-rétinienne, qui vascularise une région temporo-papillaire plus ou moins étendue, et parfois même la macula (dans environ un cas sur deux). L'occlusion de l'artère centrale de la rétine (par embolie ou thrombose) entraîne une interruption brutale du flux sanguin, donc une ischémie rétinienne qui aboutit en moins de 90 minutes à des lésions rétiniennes irréversibles aboutissant souvent à une baisse d'acuité visuelle profonde et définitive : c'est un infarctus de l'œil, et comme dans le cœur, le réseau artériel rétinien est terminal.
L'angiographie à la fluorescéine n'est pas indispensable en urgence, et ne doit pas retarder le traitement. Elle montre un retard très important de la diffusion du colorant dans le réseau artériel rétinien.
Lors d'une OACR, les patient se plaignent d'une baisse d'acuité visuelle brutale, parfois précédée d'épisodes d'amaurose fugace. L'œil est blanc et indolore. À l'examen, la mesure de l'acuité visuelle la retrouve effondrée, souvent limitée à une simple perception lumineuse. Le réflexe photomoteur direct est aboli, la pupille est en mydriase. Le réflexe photomoteur consensuel est conservé. Au fond d'œil, on observe initialement des artères rétiniennes grêles. L'embole est rarement visualisé. Après quelques heures, la rétine apparaît pâle, œdématiée, avec une macula rouge cerise (par contraste).
Le traitement des occlusions de l'artère centrale de la rétine reste très décevant, en particulier lorsque il n'est pas entrepris très précocément. On peut tout de même tâcher de limiter l'aggravation de la maladie par certaines mesures :
Les autres mesures sont à réserver aux sujets jeunes, sans tares physiques, vus moins de 6 heures après l'apparition des premiers signes : on pourra tenter une fibrinolyse in-situ après montée d'un cathéter dans l'artère ophtalmique, où l'on injecte une drogue capable de détruire un caillot sanguin.