Paul-Louis Couchoud, né à Vienne (Isère) le 6 juillet 1879 et mort le 8 avril 1959, est un philosophe, érudit et poète français. Il est connu pour ses poèmes, adaptations du haiku en français, ses directions de publication, ses traductions, et ses écrits illustrant la thèse mythiste de la non-existence historique de Jésus-Christ, incarnation de la deuxième Personne de la Trinité et personnage historique selon les fidèles des différentes branches du christianisme.
Paul-Louis Couchoud entre à l'École normale supérieure en 1898et en sort agrégé de philosophie en 1901. Il obtient une bourse du banquier Albert Kahn et, de septembre 1903 à mai 1904, il réside au Japon, pays pour lequel il se passionne. En 1905, il effectue un voyage en péniche sur les canaux français avec le sculpteur Albert Poncin et le peintre André Faure. Pendant le voyage, les trois amis tentent de composer des haiku en français. Il en résulte la publication d'un livre anonyme tiré à trente exemplaires, Au fil de l'eau. Ce recueil de 72 tercets en vers libres eut un certain retentissement. Il est considéré comme l'une des plus grandes réussites de haïku français. Couchoud étudie et traduit également des haijin japonais (Yosa Buson notamment) dans Les Épigrammes lyriques du Japon (1906), repris dans Sages et poètes d’Asie (1916).
En 1907, Couchoud fait la connaissance d'Anatole France dont il reste l'ami et confident jusqu' à la mort de ce dernier, en 1924. Couchoud dira de lui : « Depuis plus de vingt ans, je le connais sous l'aspect d'un tendre père, toujours près à vous écouter et à vous guider ». Couchoud fait ensuite deux séjours au Japon et en Chine, dont il tire Sages et poètes d’Asie (1916), lequel sera traduit en anglais Japanese Impressions (1920). Marguerite Yourcenar écrira de lui, en 1955 : « Je n'ai jamais rencontré P. L. Couchoud, mais un de ses livres, Sages et poètes d'Asie, que j'ai encore relié sur les rayons de ma bibliothèque à Northeast Harbor a peut-être été le premier ouvrage par lequel la poésie et la pensée asiatiques sont venues jusqu'à moi. J'avais quinze ans : je continue à savoir par cœur tel haï-kaï traduit ou transmis par lui; ce livre exquis a été pour moi l'équivalent d'une porte entrebaillée. Elle ne s'est jamais refermée depuis. Que j'aurais aimé d'aller saluer P. L. Couchoud avec vous, et de remercier le poète malade pour tout ce qu'il m'a fait pressentir ou donné ».
À son retour en France, P. L. Couchoud reprend ses études de médecine. Interne de la Maison Nationale de Charenton, il est nommé interne des asiles de la Seine. À ce titre, il occupe de mai 1909 à avril 1910 un poste à l'Asile de Maison-Blanche, dans le service du docteur Marc Trénel. Ce dernier inscrit, le 31 décembre 1909, dans son dossier, une très élogieuse appréciation : « Haute intelligence. Connaissances encyclopédiques. Esprit des plus élevés. Aura un avenir hors ligne ». Cette appréciation est confirmée par Albert Paraz qui dira de lui : « (...) un homme d'une culture étonnante, lisant toutes les langues anciennes. Je lui faisais tant de peine en lui avouant que je les comprenais mal, qu'à la fin, j'ai dû lui faire croire que je parlais au moins le latin et le grec... ». En 1910, lors de la mort de Léontine Lippmann, Madame de Caillavet, l'égérie d'Anatole France, le Dr Couchoud visite régulièrement ce dernier à la Villa Saïd, comme médecin et compagnon de deuil et le convaint d'entreprendre un nouveau périple en Italie pour échapper à son chagrin. En 1911, il soutient à Paris sa thèse de doctorat sur L'asthénie primitive. Il prend la direction d'une maison de santé à Saint-Cloud, où il soigne notamment Anatole France. La propriétaire de cette maison est Anthippe Sevastos que le Dr Couchoud épousera en mai 1918 et qui se trouve être la belle sœur du sculpteur Antoine Bourdelle. En 1917, Couchoud est médecin militaire à Épernay et commence à travailler en vue d'un ouvrage sur les origines du christianisme. On peut lire, dans sa correspondance à Anatole France, qu'il doutait déjà de l'existence historique de Jésus-Christ.
En 1920, fort de son expérience japonaise, le Dr Couchoud participe au dossier « Haï-Kaï » de la NRF . Le 11 octobre 1920, il est le temoin de la mariée, avec Michel Corday, lors du mariage d'Anatole France et d'Emma Laprévotte, à la mairie de Saint-Cyr-sur-Loire. En 1922, le Dr Couchoud est médecin à l'hôpital Cochin. Dès 1917, Jules Romain avait entrepris des expériences sur la « vision extra-rétinienne ». Calomnié, il les reprend seulement en 1922. Un expérience a lieu chez Anatole France, contre-signée, entre autres médecins, par le Dr Couchoud qui prêtera lui-même son logement pour une autre expérience le 24 décembre 1922.