Synonymie
- auricula : terme international (reconnu par Parisiensa Nomina Acta)
- auricule
- pinna (mot latin pour feuille)
Ces deux termes sont inusités et désuets.
Innervation
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- Une branche du plexus cervical superficiel (C3,C4) innerve la majorité du pavillon ; partie postérieure et inférieure.
- Une branche du V3 (nerf trijumeau) innerve la partie antérieure de l’hélix et le tragus.
- Une branche du VII (nerf facial) innerve la conque et la partie antérieure de l’anthélix.
Galerie pathologie
| Photo II - Microtie de grade III |
Rôle
Le rôle du pavillon est de collecter et d'amplifier certaines fréquences dans les sons. Ce rôle est sensible dans la stéréophonie, et devrait servir à la reconnaissance spatiale (localisation d’un son dans l’espace qui nous entoure). Ce trait est facile à comprendre en regardant les oreilles d’un chien qu’il peut orienter différemment pour accentuer sa stéréophonie. Chez l’homme, notre capacité à orienter de façon indépendante nos pavillons s’est perdue avec le temps même s’il en reste une fonction vestigiale. Il existe également une modification du son lié pour une faible partie au pavillon et pour la majeure partie au conduit auditif externe. Cette modification privilégie la fonction d'alerte mais pas la parole.
L'amplification du son par le pavillon, le conduit auditif externe, le tympan et l'oreille moyenne est de l'ordre de 10 dB à 15 dB dans la gamme de fréquences de 1,5 kHz à 7 kHz. Cette amplification est un des multiples facteurs de traumatisme de l'oreille interne résultant de niveaux sonores élevés.
Anomalies malformatives
Les fistules congénitales et malformations pavillonnaires sont des malformations relativement rares provenant d’une anomalie du développement embryonnaire lors du deuxième mois de vie in utero.
Embryopathogénie
Le pavillon dérive des six "colliculi de His" qui entourent la première fente branchiale. Ces six bourgeons donnent les différentes parties du pavillon. Au cours du développement embryonnaire, le pavillon migre de l’avant vers l’arrière au fur et à mesure de l'élargissement de la mandibule.
Pathologies
- Fistules pré-hélicéennes ou fistules pré-auriculaires congénitales (Cf. photo I)
- Le pavillon dérive des six "colliculi de His" qui entourent la première fente branchiale et les fistules pré-hélicéennes seraient en rapport avec un défaut de fusion des deux bourgeons antérieurs.
- Les noirs et les asiatiques (22 pour 1000 naissances) sont plus touchés que les blancs (0,6 à 2,6 pour 1000 naissances) Elles sont bilatérales dans 35% des cas.
- Ces malformations peuvent être associées à des aplasies mineures de l'oreille, visible dès l’examen otoscopique avec une fibreuse tympanique mince et un manche du marteau rectiligne. Certaines formes ne se détecteront qu’à l’audiogramme. Des formes familiales de fistules pré-hélicéennes ont également été décrites.
- C'est la petitesse anormale des oreilles, qui peut aller jusqu’à la quasi absence de pavillon.
- La prévalence et les caractéristiques des microties varient selon les populations. La prévalence varie de 0,83 à 17,4 pour 10.000. La microtie est plus fréquente chez les hommes, et du côté droit, dont la prévalence varie de 57 à 67%
- Cette malformation s’accompagne de façon extrêmement fréquente d'une atrésie voire d’une sténose complète du conduit auditif externe.
- La microtie peut être graduée :
- Grade I : Une oreille un tiers plus petite que la normale avec des structures identifiables et d'un conduit auditif externe de petite taille mais non sténosé, sans surdité.
- Grade II : Une oreille malformée avec sténose du conduit auditif externe associé à une surdité de transmission.
- Grade III : Absence de l'oreille externe ou persistance d’une petite structure vestigiale associée une absence du conduit auditif externe et d’une bonne part des structures de l’oreille moyenne, (des deux premiers osselets). Persiste un embryon de superstructures de l’étrier et la platine.
- Grade IV : Agénésie complète de l’oreille externe et moyenne, malformation étendue à l’oreille interne.