Les pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) sont des regroupements d’établissements d’enseignement supérieurs et de recherche français ayant pour but de créer des entités plus visibles, en particulier du point de vue des classements internationaux. La constitution de ces pôles est possible depuis 2006; début 2010, ces pôles sont encore en phase de démarrage ou de projets plus ou moins avancés.
Crées en 1991 au statut de Groupement d'intérêt public ou d’association, ils permettaient la mise en œuvre d’une politique de site. Ils étaient 11 en 2006 et ont été pour la plupart dissous et remplacés par des PRES.
Le rapport des États généraux de la recherche (2004), qui avaient eu lieu suite à la mobilisation de Sauvons la recherche, préconisait la création des PRES: « Avec plus de 20 organismes de recherche (EPST+EPIC), plus de 80 universités et des dizaines d'écoles, le potentiel de recherche et d’enseignement supérieur français donne une image très dispersée. À l’heure de l’harmonisation européenne, il est important de proposer un cadre souple ayant vocation à structurer cet ensemble d’une manière plus satisfaisante. C’est dans cet esprit que nous proposons la création des pôles de Recherche et d’Enseignement supérieur (PRES), unités fonctionnelles pluridisciplinaires, assurant à l’échelle d’une aire géographique des missions de formation, de recherche et de valorisation.
Les PRES sont des structures fédératives permettant une lisibilité et une qualité de recherche au meilleur standard international. Cette proposition s’oppose à la notion de pôles thématiques restreints (pôles d’excellence ou de compétitivité) concentrant tous les moyens ; elle ne s’oppose pas à la mise en œuvre de partenariats étroits sur des thématiques spécialisées. Il convient de rappeler que ces partenariats ne peuvent s’opérer que dans un réseau d’échanges et de savoirs déjà existant qui sera renforcé par les PRES. ».
Les PRES peuvent exister depuis la loi de programme pour la recherche du 18 avril 2006. Il s’en est créé neuf en 2007, deux en 2008, quatre en 2009 et trois en 2010. Au 20 juillet 2010 il existe donc dix-huit PRES; d’autres sont en cours de constitution.
La finalité des PRES au début de l’année 2007 était de participer au rayonnement international des établissements d’enseignement supérieur et de recherche français, de rapprocher universités, grandes écoles et organismes de recherche et de faciliter la structuration du territoire de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cette perspective fut renforcée par la politique d’autonomie des universités et, prochainement, par l’instauration des « pôles d’excellences » avec le grand emprunt.
Les partisans de l’autonomie des universités trouvent que la constitution des PRES ne vont pas dans le sens de la LRU. Ainsi Gilbert Béréziat explique que la constitution de grands ensembles aurait dû attendre que l’autonomie soit acquise.
À l’inverse les défenseurs de formation dans des établissements à taille réduite comme les écoles d’ingénieurs, proposent de constituer des « universités complètes » sous la forme de PRES, puis d’y instaurer sept à huit « collégiums » thématiques chacun regroupant des écoles ou UFR (Idée inspirée du rapport Chabbal). C’est la solution qui est retenue par l’Université de Bordeaux notamment.
Le principe des PRES n’a pas été suivi partout. Ainsi en 2009 Université de Strasbourg est créée par la fusion des trois universités existantes auparavant. À cette occasion, une nouvelle structure interne fut présentée avec notamment l’insturation des collégiums.
Les PRES Aix-Marseille Université, université Montpellier Sud de France, université de Lorraine et université Lille Nord de France sont en réalité destinés à préparer une fusion d’établissements en 2012.
Un pôle de recherche et d’enseignement supérieur est une réunion d’établissements indépendants. Il peut s’agir de structures d’enseignement ou de recherche, privés ou publiques, françaises ou européennes. La seule contrainte est d’avoir au moins un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (statut des universités notamment). Des associations ou entreprises peuvent participer au PRES en tant que « membres associés ». Les PRES peuvent avoir un des statuts suivants : Établissement public de coopération scientifique, Groupement d'intérêt public ou Fondation de coopération scientifique. Du fait d’une certaine pression du ministère de la Recherche, la plupart des PRES ont adopté le statut d’EPCS. Il a l’avantage de pouvoir porter le Plan campus, d’employer des fonctionnaires et de pouvoir un jour délivrer des diplômes.