Porte Saint-Vincent | |
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Présentation | |
Période ou style | Baroque |
Architecte | Jean Bugeau |
Date de construction | Début XVIIe siècle |
Destination initiale | Porte fortifiée |
Propriétaire | Ville de Vannes |
Protection | Monument historique |
Géographie | |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Bretagne |
Localité | Vannes |
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La porte Saint-Vincent est une porte percée au début du XVIIe siècle, elle est la principale entrée de la vieille ville de Vannes dans le Morbihan. Intégrée aux remparts de la cité, la porte située au nord du port et de la place Gambetta devait, à l'origine, permettre l'accès à la ville close aux intervenants du port. Pendant près de deux siècles, l'accès à la porte s'effectue par un pont (également nommé Saint-Vincent) qui sera remplacé par une place semi-hémisphérique : la place du Morbihan, future place Gambetta.
A la fin du XVIe siècle, une ouverture est percée au sud des remparts pour la communication avec le port. C'est la porte de Kraër-Calmont, qui deviendra porte Saint-Vincent quelques décennies plus tard. Entre 1620 et 1624, Jean Bugeau est à la charge du chantier du pont et de la porte de Kaër-Calmont (Ker-Calmont). Les travaux achevés, la porte est alors renommée porte Saint-Vincent en hommage au prédicateur Saint Vincent Ferrier, mort à Vannes en 1419. La porte remplace des fortifications des XIVe et XVIe siècles dont un bastion subsiste derrière la partie gauche de la place : le bastion de Gréguennic. C'est un édifice classique à colonnes et niches en plein cintre.
Les marées successives du golfe endommagent la base de la porte et sa structure présente de graves détériorations au début du XVIIIe siècle. La porte est réparée en 1727. Un projet de reconstruction de la porte est engagé en 1738 mais les travaux de l'architecte Jannesson ne sont pas exécutés. La porte est entière reprise en 1747 par l'ingénieur Duchemin. Celui-ci conserve la façade conçue par Bugeau mais supprime la toiture et la chambre haute.
Dans la niche centrale, une statue datant de 1891 de Saint Vincent Ferrier rappelle l'importance de ce prédicateur dans l'histoire de Vannes. Les armes de la ville sont sculptées dans le granit à la même date. La statue originale du saint posée en 1624, réalisée à Nantes par le peintre vannetais Guillaume Lemarchand et remplacée lors de la Révolution par celle d'un sans-culotte, a disparu. Une légende veut que lorsque la main de la statue du saint s'abaissera, la cité sera engloutie par les eaux.
Cette porte fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 11 octobre 1928.
La porte Saint-Vincent est une « porte en pierre de taille de granite architecturée à trois travées encadrées de colonnes et trois niveaux. Au niveau inférieur, la porte charretière est encadrée par deux travées étroites, l'une aveugle, l'autre ouverte d'une porte piétonne. Deux niches s'ouvrent au second niveau dans les travées latérales, encadrant les armes de la ville. Le troisième niveau est constitué d'une niche médiane encadrée de volutes. »
On ne sait rien de l'existence d'un passage entre la terre de Kaër à l'ouest et celle de Calmont à l'est, avant l'ouverture de la porte Saint-Vincent. Un document faisant mention de la réparation d'un pont en 1598 est la première trace d'un passage entre les deux rives du port. Le pont ne fait pas partie stricto sensu des fortifications mais est un élément urbain essentiel permettant l'accès entre la ville et le port.
Le pont doit être modifié suite à la construction du quai Billy en 1697. Au XVIIIe siècle, comme le montrent de nombreux actes de ventes, des boutiques sont édifiées sur le pont. En 1727, on note par exemple la présence de deux chirurgiens, d'une marchande de fruits ainsi que d'un cabaretier.
En 1787, le projet d'embellissement de la ville dessiné par l'ingénieur Maury prévoit la création d'une place entre la porte et l'extrémité du port mais la Révolution marque l'arrêt de celui-ci. Le projet est relancé par le conseil municipal en 1835 et l'architecte-voyer Philippe Brunet-Debaines se voit confié sa réalisation. Marius Charier reprend la suite du programme suite au décès de Brunet-Debaines en 1838. En 1843, les travaux de construction de la place, des immeubles sur les anciens vasières situées d'une part et d'autre du pont, et du canal souterrain de la Marle sont achevés. La place du Morbihan (future place Gambetta) remplace alors le pont Saint-Vincent. En 1976, lors de la réfection de la place, les arches subsistantes sont éventrées : les travaux de voirie de 2005 mettront à jour la présence d'une dernière arche encore en état.
En 1636, Dubuisson-Aubenay décrit le pont neuf, dont un texte datant de 1622 mentionne la construction :
« Sortant par ceste porte (Saint-Vincent), vous passez, de quelques côtés que vous alliez, un pont double, de belles pierres blanches, à trois arcades à droite et trois à gauche, qui sont six, jusques auxquelles viennent les basteaus à voiles chargés, du port de 40 à 50 tonneaus et non de plus, avec la marée qui passant par les dites arcades entre à droite et à gauche dans les fossés de la ville. »
— Dubuisson-Aubenay, Itinéraire de Bretagne