Jusqu'aux travaux du XVIIIe siècle, le Prato n'était recouvert que d'une mince couche d'herbe à cause du piétinement répété, lors des marchés notamment, et des inondations très fréquentes. Au cours du XIXe siècle, la plantation serrée de platanes fit obstacle à la croissance de la dite herbe. Ce phénomène de disparition de l'herbe fut petit à petit assimilé par les padouans, qui l'incorporèrent même dans une célèbre chanson sur leur ville, dite des « trois sans » (tre senza en italien). Cette chanson, célèbre encore de nos jours à Padoue, énumère trois particularités de la ville, que sont « Le Saint patron sans nom » (Saint Antoine, saint de la ville, était en effet fréquemment appelé « le Saint » par antonomase), « Le café sans porte », en référence au Caffè Pedrochi, connu pour être ouvert à tous à tous moments. Le troisième « sans » était « Le Prato sans herbe », à cause de la disparition de l'herbe par la plantation des platanes.
En 1797, un arbre de la liberté fut planté par les français conquérants de la ville. Il s'agissait en fait d'un simple poteau de bois positionné sur un piédestal. Cet « arbre » eut une brève durée de vie, et fut abattu par les autrichiens huit mois après sa « plantation ». Après la conquête de Padoue par Napoléon Ier, en 1805, les troupes françaises plantèrent un tilleul, dit encore arbre de la liberté. La plantation d'arbres dans le Prato débuta véritablement seulement après le retour de Padoue dans le giron de l'Autriche, en 1815. Furent alors plantés sur l'isola Memmia des Tulipiers de Virginie (Liriodendron tulipifera) et des Platanes. Le total des arbres alors plantés était d'une centaine.
Les Tulipiers de Virginie ne réussirent pas à s'adapter au sol de l'isola Memmia et dépérirent alors que les platanes proliféraient. Les Tulipiers morts étant remplacés par des Platanes, il n'y eut vite plus qu'une seule sorte d'arbres sur l'île. Ces platanes atteignaient la taille classique de l'espèce, c'est-à-dire une quinzaine de mètres. La plantation de ces arbres et leur croissance exubérante modifièrent totalement l'architecture du lieu et le transforma littéralement en une petite forêt de platanes. Cette modification n'était pas du tout prévue par Andrea Memmo et avait l'inconvénient de cacher la présence des statues. Le bosquet ainsi créé avait néanmoins l'avantage de protéger les passants à la fois du soleil et de la pluie, et l'île resta plantée de platanes jusqu'en 1990, où, décimés par un champignon, le Ceratocystiis fimbriata, ils furent presque tous abattus. Il n'en reste aujourd'hui plus qu'un, épargné par le dit champignon.
Après de nombreuses analyses de la zone, l'administration choisit de planter des Érables planes var. Summershade. Les nouveaux arbres étaient bien moins nombreux, environ une cinquantaine seulement, et suivaient le tracé des chemins de l'île. Cette espèce fut choisie grâce à sa taille inférieure au platane (environ 10 mètres) et parce qu'elle était compatible avec l'architecture du Prato et les plans d'Andrea Memmo, tout en dispensant une ombre suffisante pour que les passants n'aient pas à souffrir de la chaleur de l'été padouan.
De l'herbe fut également plantée le long de la face externe du canal, ce qui n'était pas prévu dans les plans originaux. Cette idée, proposée par Giuseppe Japelli en 1824 ne fut réalisée qu'en 1990, lors de la plantation des érables.