Le programme nucléaire de l'Inde date, peu ou prou, de l'indépendance du pays. Dès 1948, l' Atomic Energy Act vise au développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Aujourd'hui non signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), l'Inde n'en est pas moins l'une des grandes puissances nucléaires. Membre du groupe de propriétaires de CANDU, les réacteurs canadiens, elle est aussi partie prenante, à hauteur de 10%, au programme ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), à Cadarache (France). L'énergie nucléaire est aujourd'hui la quatrième source d'électricité en Inde (ou 2,7%) et l'Inde possède 17 centrales nucléaires, dont la majorité sont équipées de réacteurs à eau lourde pressurisée (PHWR), de type CANDU (technologie canadienne).
Dès 1948, Nehru, le premier Premier ministre de l'Inde, lance le programme nucléaire civil indien, en créant la Commission de l'énergie atomique par la loi sur l'énergie atomique Le ministère de l'Energie atomique est créé en 1954, avec l'aide des Etats-Unis et du Canada. L'Inde est alors bénéficiaire du programme Atoms for Peace lancé par le président américain Eisenhower.
Si dès le début du programme, un volet militaire est discrètement envisagé, celui-ci n'a été mis en oeuvre qu'après la défaite contre la Chine, en 1962, et l'accession de la Chine au rang de puissance nucléaire (1964).
En 1963, l'Inde signe un protocole avec les Etats-Unis et l'AIEA, afin de construire le premier réacteur de la centrale de Tarapur, de 320 MW, a été construite par Bechtel et General Electric. Cette centrale comprend aujourd'hui deux réacteurs à eau bouillante (REB) de 160 MW chacun, qui sont les premiers qui ont été construits en Asie. Deux nouveaux réacteurs à eau lourde pressurisée (PHWR) de 540 MW chacun y ont été construits, faisant de cette centrale la plus importante en Inde. Elle signe également le Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires (ou Traité de Moscou, 1963), qui interdit les essais nucléaires non-souterrains. Le Canada assure aussi la formation de 271 scientifiques et ingénieurs indiens.
En 1969, le Premier ministre Indira Gandhi refuse de signer le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et engage l'Inde dans la course à la bombe.
Dans les années 1970, l'Inde entame la construction de la centrale du Rajasthan, dotée de réacteurs de type CANDU, avec l'aide du Canada. Les réacteurs CANDU peuvent produire à la fois du plutonium et du tritium, ce qui en fait une technologie duale, apte aussi bien pour l'utilisation civile que militaire. Mais ce dernier cessera son aide après les essais de 1974, obligeant l'Inde à poursuivre seule la construction des réacteurs.
En 1980, le premier ministre Indira Gandhi lance la construction de la centrale de Narora, située dans une région à troubles sismiques.
Deux réacteurs sont mis en route en 1983 et 1985 à la centrale de Madras, site qui permet aussi de fabriquer du combustible pour les réacteurs à neutrons rapides (RNR).
Le premier ministre Rajiv Gandhi (Parti du Congrès) signe un accord avec la Russie le 20 novembre 1988 pour la construction de la centrale de Kudankulam. Dû à l'opposition de Washington et au non-respect des conditions données par le groupe des fournisseurs nucléaires en 1992, la construction de la centrale fut stoppée; elle est désormais toujours en construction.
Un premier réacteur à eau lourde pressurisée (PHWR), de type CANDU, est mis en marche à la centrale de Kakrapar en 1993, suivi d'un second en 1995.