Deux hypothèses, très différentes ont cours sur l’origine de l’ordre :
Classification phylogénétique de Ericson, 2006 | Selon Olson, 1985, Feduccia, 1980, 1996 et Sibley & Monroe, 1990 |
---|---|
├─o │ ├─o Falconidae │ └─o Cariamidae ├─o Psittaciformes └─o Passeriformes | ├─o Charadriiformes └─? Columbimorphae ├─o Turnicidae Gray, 1840 └─o ├─o Pteroclididae └─o ├─o Columbiformes └─o Psittaciformes Wagler, 1827 |
Les découvertes paléontologiques suggèrent que l’ordre serait apparu sur le Gondwana mais le peu de fossiles découverts ne permet pas de trancher avec certitude.
D’après la classification phylogénétique de Sibley et Monroe de 1990, les Psittaciformes auraient évolué à partir d’ancêtres communs avec les Columbiformes, eux-mêmes évolués d’ancêtres communs dont sont issus les Charadriiformes et enfin à partir d’ancêtres communs avec les Ciconiiformes.
Un fragment de 15 millimètres de bec (UCMP 143274) découvert dans le Comté de Niobrara au Wyoming, daté de la fin du Crétacé il y a 70 Ma, a été considéré comme le plus ancien fossile de Psittacidea. Il s’agit en fait d’un théropode Caenagnathidae — un dinosaure non-avien muni d’un bec.
Les plus anciens fossiles de Psittaciformes ont été découverts en Europe. Un humérus trouvé et étudié au Danemark au début des années 2000 pourrait être celui d’un Psittaciforme, il a été daté de l’Éocène, il y a 55 Ma. D’autres fossiles d’ossements, assez complets et semblables au Psittacidae, découverts en Angleterre et en Allemagne ont été datés de 50 Ma, laissant à penser que l’ordre serait originaire d’Europe puisque le plus ancien fossile découvert en Amérique du sud n’a que 20 Ma. Mais il est probable que ces oiseaux ne soient pas les ancêtres directs des Psittacoidae c’est-à-dire les Psittacidae modernes, mais ceux de lignées indépendantes et éteintes qui ont évolué dans l’hémisphère nord.
Les premiers fossiles d’authentique Psittacidae datent de 23 à 20 Ma, durant le Miocène, et sont aussi européens. Peu de fossiles d’intérêt ont été trouvés pour l’hémisphère Sud, le plus ancien datant de 20 Ma. Les taxons suivants, daté Miocène, sont probablement des Psittacoidea
Certains des taxons suivants ne sont pas unanimement considérés comme Psittaciformes :
Des témoignages de domestication en Inde remontent au Ve siècle av. J.-C.. Ces animaux apparaissent ensuite comme signes hiéroglyphiques à partir de -360 av. J.-C.. Les premiers Psittacidae à être importés en Europe par la suite d’Alexandre le Grand et ont été nommés en son souvenir Perruche Alexandre. Ces animaux témoignaient de la richesse de leur propriétaire. La possession de perroquets n’était plus rare sous Tibère. Au Ier siècle Pline l’Ancien a décrit une technique d’apprentissage de la parole aux perruches à collier. Écrit au XIIIe siècle, le Masnavi, un document afghan, détaille une technique à l’aide d’un miroir pour apprendre à parler aux Psittacidae.
Ces oiseaux furent oubliés en Occident qui les redécouvre à l’occasion des croisades. Les explorations européennes, comme celle de Marco Polo et la conquête des Amériques, donnèrent également l’occasion aux occidentaux de découvrir d’autres espèces. À la fin du XVIIIe siècle, les européens découvrent l’Australie et la grande diversité de ses espèces. Depuis le Moyen Âge, ces oiseaux sont importés vers l’Europe, puis l’Europe et les États-Unis et ces importations ont fortement augmenté depuis les années 1970, à tel point que les prélèvements massifs de perroquets sauvages sur les marchés européens participèrent à la disparition de certaines espèces et que d’autres sont menacées d’extinction. L’ara de Spix a probablement disparu à l’état sauvage, les seuls spécimens vivant connus étant aujourd’hui des aras captifs.
En Amérique du Sud, certaines communautés ont élevé ces espèces afin d’obtenir des plumes pour fabriquer des coiffes. Ils ont mis en place des procédés à base de teintures ou de décolorants pour obtenir les couleurs voulues mais aussi en changeant le régime alimentaire, comme le décrit Charles Darwin, ou en appliquant des produits chimiques sur des oiseaux captifs, ce qui se nomme tapirage. Les Psittaciformes sont soit d’abord plumés puis leur épiderme est massé avec des décoctions de plantes, soit du venin est déposé dans le calamus des plumes. Les couleurs structurales des plumes disparaissent et les plumes sont alors jaunes ou roses lors de la repousse. Les Enawenê-Nawê, avec du venin de batracien transformant des plumes normalement vertes en plumes jaunes avec des nuances de vermillon.
Certains spécimens en captivité se sont échappées et sont redevenues sauvages dans des zones où elles n’étaient pas endémiques. La première espèce connue pour s’être acclimatée est la Perruche pompadour des Fidji au sud des Tonga, avant même l’arrivée de James Cook en 1770. Depuis le début du XXe siècle, les pays du nord sont concernés à cause, principalement, de libérations accidentelles ou volontaires par propriétaires négligents ou par des parcs zoologiques, mais aussi à cause d’accidents de transport, y compris d’avion. Les spécimens, une fois libres, constituent des colonies qui, aujourd’hui, parviennent à vivre en ville. Les observations de marronnage dans les villes des États-Unis, plus précisément Floride, Texas et Californie datent des années 1950. Durant les années 1980, on a observé le même phénomène en Europe c’est-à-dire en Espagne, France et même Belgique. L’Australie est particulièrement touchée. Toutes ces populations acclimatées au nord montrent une surprenante résistance et elles se sont si bien adaptées qu’elles peuvent représenter une menace sur les écosystèmes locaux. Certaines espèces sont considérées comme invasives comme la Conure veuve.
Statut de conservation |
Extinction |
Éteintes |
Menacées |
En danger de disparition |
Voir aussi |
World Conservation Union |
Selon l’IUCN, vingt espèces ont été déclarées éteintes en 2001. L’Ara de Spix (Cyanopsitta spixii) est éteinte à l’état sauvage mais des individus vivent encore en captivité. 17 espèces sont considérées comme en danger critique d’extinction. 33 espèces sont reconnues en danger et 44 vulnérables c’est-à-dire que pour un quart des espèces environ, les effectifs de Psittacidae ont diminué ou fortement diminué. En fait, près de 130 espèces sont menacées ce qui fait des Psittacidae un des groupes d’oiseaux qui est le plus menacé.
Les causes de baisses de population sont diverses. La destruction des habitats liée à l’urbanisation et l’extension de l’agriculture peut également être liée à l’apparition d’espèces invasives qui vont détruire l’habitat, occuper les mêmes niches écologiques ou tout simplement les mêmes trous qui leur servent de nids. La chasse n’est plus une menace importante, mais certaines espèces considérées comme une peste et sont donc chassées ou empoisonnées.
Dans les années 1990, de 400 000 à 800 000 spécimens ont été capturés dans la nature pour le trafic. Si au cours de cette décennie, les importations ont alimenté principalement le marché nord-américain, l’Europe et le Japon sont les deux principaux marchés depuis les années 2000. On estime qu’en 2000, près de 500 000 oiseaux, surtout originaires d’Asie, ont été vendus. Les prélèvements des oisillons, pour être domestiqués à terme, sont sûrement plus importants encore, de l’ordre de 800 000, car la mortalité est élevée. Ces trafics génèrent des sommes considérables et portent sérieusement atteinte à certaines espèces puisque 30% des 140 espèces vivant en Amérique sont menacées. Près de 10 000 spécimens d’Ara bleu ont été capturés rien que dans les années 1980, si bien qu’il en reste aujourd’hui moins que ce nombre en liberté. Ces ventes, et les trafics, sont maintenus par le fait que d’une part ces oiseaux se reproduisent souvent mal en captivité et d’autre part que ces oiseaux peuvent valoir cher.
De nombreuses espèces de psittaciformes sont placés sous les annexes I et II de la CITES depuis mars 1973. La majorité des représentants de la famille des psittaciformes sont classés dans cette annexe II. La Perruche à collier rose est la seule représentante à être visée par l’annexe III. Seules certaines variétés de psittaciformes sont reconnues comme domestiques par la législation française dans la liste officielle du ministère de l’Environnement français.
De nombreux pays, dont l’Australie depuis 1960, interdisent les exportations. En outre, de nombreux pays acheteurs, comme les États-unis depuis 1992, interdisent l’importation. L’Europe a autorisé, jusqu’en 2007 et la crise de la grippe aviaire, l’importation de certaines espèces tout en limitant les importations de spécimens sauvages par crainte de maladie. Depuis lors toute importation est interdite. Les spécimens d’espèces élevées en captivité avec succès doivent être dotées d’une bague inamovible d’identification qui portent le nom de l’éleveur et l’année de naissance de l’oiseau. En cas d’absence de bague, l’oiseau est considéré comme sauvage et donc illégalement détenu.
La plupart des spécimens vendus légalement sont issus d’élevages. Cependant, en 2007, les trafics perdurent. Entre 1 600 000 et 3 200 000 oiseaux sauvages sont capturés dans les années 1990 dont près de 25 % sont des Psittacidea. 4 à 10 % des spécimens vendus aux États-unis sont toujours issus du trafic. En 1996, Tino Silva, un directeur du plus important Loro Parque d’Europe, à Ténérife, a été condamné aux États-Unis à 82 mois de prison et 100 000 $ d’amende pour avoir vendu illégalement des Aras bleus. Cette affaire a été l’occasion de renforcer le contrôle sur le commerce des oiseaux.
Les 'Psittacidae' sont parmi les espèces d’oiseaux les plus détenus, la Grande-Bretagne en compterait près de 4 millions.
Les animaux sauvages sont capturés soit adultes soit oisillons et élevés ensuite à la main. La plupart des adultes capturés meurent durant leur trajet vers l’oisellerie en raison de leurs conditions de transport. Ces adultes ne sont en général pas apprivoisables. Les spécimens élevés en captivité, s’ils ont été régulièrement manipulés dans leur plus jeune âge, s’apprivoisent bien. Les spécimens en captivité doivent faire correspondre leur instinct naturel et les stimuli que lui offre son environnement formant « sa colonie ». Ils ne sont pas réellement domestiques et ne se soumettent à leur propriétaire que si celui-ci se montre digne d’être le dominant de la colonie.
Certains éleveurs se servent du phénomène psychologique de l’imprégnation, particulièrement fort chez les oiseaux pour obtenir un comportement plus soumis de la part des oiseaux. D’autres éleveurs choisissent la méthode du nourrissage à la main avec des résultats analogues. Si cela permet d’obtenir des meilleurs résultats en termes d’apprentissage notamment de la parole, cela peut provoquer certains problèmes psychologiques comme l’anxiété de séparation, la masturbation, la ponte chronique ou une agressivité à la maturité sexuelle et un faible taux de reproduction.
L’élevage sélectif permet aux éleveurs de sélectionner les caractéristiques ou mutations qui permettent d’obtenir des couleurs de plumages qui, selon eux, mettent en valeur ces oiseaux. Le groupe MUTAVI cherche à proposer un système de dénomination international des mutations pour les espèces de psittaciformes, fondé sur le génotype.