Toutes les rues au sud du quartier portent des noms liés à la colonisation de l'Algérie par la France. Leur création s'est faite en 1842 et 1843. La place de la Halle aux Toiles est coupée perpendiculairement par les rues qui y débouchent. Elle est ainsi ouverte sur trois de ses quatre côtés. Les rues du docteur-Leroy, du Port et d'Arcole coupent la place à angle droit avec une organisation géométrique rigoureuse. De ce côté-ci, les édifices sont bâtis de manière rapide et succincte, sans grands effets ornementaux et architecturaux. Cette partie du quartier ne possède cependant pas d'unité architecturale. D'un côté, on trouve une quantité importante d'entrepôts et d'anciens locaux industriels, parfois valorisés suite à des travaux de ravalement; et de l'autre, l'architecture plus ou moins contemporaine a créé des immeubles majoritairement commerciaux devenus résidentiels au fil des siècles. La caractéristique de ces immeubles est de posséder de grandes baies vitrées, souvent ornées de linteaux métalliques. Ces bâtiments sont aujourd'hui de nouveau utilisés à des fins commerciales grâce à leur grande luminosité intérieure. En 1848, seul le début de la rue du Port, en partant de la place de la république, est bâti. Quelques bâtiments témoignent toujours de cette architecture semi-commerciale, offrant des rez-de-chaussé et des entresols commerciaux. Puis, on trouve également des traitements typiques de la maison d'angle avec des éléments de corniche aux étages. Rue de Constantine, on trouve des exemples typiques de maisons bourgeoises du milieu du 19e. La porte d'entrée est ainsi surmontée d'un tympan avec des motifs de menuiserie à croisillon. Cela est toujours visibles sur les maisons les plus anciennes comme les 24 et 27 de la rue. Les maison privées de la rue de la Halle au Toile possèdent des ornements plus fins avec des frises sous les corniches des fenêtres au premier étage. Symbole de la bourgeoisie mancelle, ces maisons sont également encadrées par des pilastres. Après ces quelques exemples, le reste du quartier se bâti dans la deuxième moitié du 19e siècle. La deuxième moitié de la rue du Port est ainsi composée d'une ornementation foncièrement différente de la première. Ce sont en grande majorité des immeubles bourgeois.
L'édifice le plus monumental de la rue du Port est une maison particulière datant de 1897. Elle est ainsi composée d'un balcon métallique soutenu de grosses consoles au deux fenêtres centrales du premier étage. Cette composition est surmontée d'une vaste lucarne à fronton brisé. Plusieurs ouvertures rectangulaires ou plein cintre sont dissimulées sur la façade au gré de leurs positions. L'ensemble est bien sûr ornementé de pilastres, sculptures et moulures diverses. Pour la majorité des maisons côté pair de la rue du Port, les garde-corps comme les balcons possèdent des dessins bien plus complexes que les réalisations similaires du début du siècle. Les représentations sont bien plus fines et plus précises. Des immeubles comme celui situé à l'angle de la rue du port et de la rue de Constantine présentent des ouvertures très larges et très hautes, plus que les résidences d'habitation. Les frontons sont à tympan sculpté et soutenus par deux pilastres qui encadrent et soutiennent les fenêtres du deuxième étage. Les ouvertures sont ainsi plus larges que hautes et le travail en pierre de taille est important. Puis enfin, quelques maison témoignent du début du siècle comme c'est le cas au milieu de la rue Constantine. Au 26, la façade plate est signée Maurice Levesque. Les ornementations diverses sont toutes d'inspiration florale. La composition est très classique et est le symbole de l'architecture recherchée par les bourgeois au début du 20e.
Un îlot est situé entre les rues Barbier, Pasteur, Pesche et Vert-Galant. Il s’agit d’un découpage de parcelles traditionnelles du fin XIXè, début XXè. La structure globale est largement marquée par la brique, la pierre de taille avec des moellons enduits d’une juste répartition. À l’angle de la rue Barbier et de la rue du Vert-Galant, les bâtiments conservent une allure industrielle. Autrefois, la manufacture « Crochard et Fils » occupait les deux bâtiments actuels. Les deux immeubles sont de la fin du XIXè. Tous deux sont composés de grandes baies vitrées séparées de piliers en briques et de pierre à bossages. Au fur et à mesure des aménagements, le bâtiment d’angle fut recouvert d’un ton crème.
Le pont Gambetta qui ouvre la voie vers les quartiers Saint-Lazare et Le Pré est édifié en 1811. À l’époque, il prend le nom de pont Napoléon. Après cela, encore faudra-t-il raccorder le pont à la place de la république. Il faut donc redresser le chemin conduisant de la place de l’Eperon à l’ancien port. La partie haute de la rue Gambetta, au-delà de la place de l’Eperon, est aménagé dans la première moitié du XIXè. Tous les bâtiments d’angle de la rue sont imposants et architecturés de manière très classique. Les demeures sont aujourd’hui encore marquées des petites corniches à l’étage, étage noble, et de corniches supérieures à denticules. On trouve encore dans cette rue, des bâtiments à rez-de-chaussée commercial et entresol carré. C’est le cas pour l’hôtel no 2 de la rue.
Entre les rues Gambetta et H.Lecornué, le traitement des façades est identique à la majorité des autres. La pierre est cependant plus présente que la brique rouge. Seul le no 2 de la rue offre de la pierre blanchie couvrant la brique. L'hôtel est marqué à son fronton par une composition impressionnante de style baroque. Le no 6 de la même rue présente une maison de maître réalisée par les architectes Carré et Lemaître et datant de 1919. Représentative de cette époque, l'habitation offre une façade plate rompant avec le décor classique, tout en possédant une ornementation fine et délicate. Enfin, la no 10 fut réalisée par l'ingénieur Raoulx en 1887. Elle possède la particularité de posséder une travée latérale de pierre uniquement chevauchant directement un immeuble situé à l'angle de la rue Pasteur. Les deux styles architecturaux s'opposent violemment à l'œil. La rue Pasteur boucle l'ilot des halles. Au no 41, l'architecture est entièrement faite de brique et d'enduit. La brique jaune est utilisée pour l'appareillage d'une travée en avant-corps et surmontée d'un fronton à pignon. La brique rouge alterne avec la pierre pour former l'arc des ouvertures. À l'angle des rues Pasteur et Vert-Galant, un immeuble construit massivement de briques est ornementé de bois, notamment pour supporter les deux verrières superposées des deux étages. Un alignement est situé entre les rues Pasteur et Barbier. La majorité des immeubles ici présents possèdent des architectures reflétant une ancienne activité commerciale ou artisanale. Le no 3 de la rue du vert-Galant a été réalisé dans un style néo-renaissance.