Le Rassemblement étudiant de droite (RED) fut un mouvement étudiant d'extrême droite actif au cours des années 2000. Il regroupait des étudiants et des militants nationalistes et identitaires.
Origine
La création du Rassemblement étudiant de droite au sein de l'université Paris II, plus communément appelée Assas, peut être reliée à la disparition au début des années 2000 du Groupe union défense (GUD), mouvement d'extrême droite très actif dans les années 1970 et 1980, présent dans cette même université.
Le RED fit pour la première fois son apparition en région parisienne en 2004 lors d'élections du CROUS auxquelles il présenta des candidats.
Positionnement
Le RED s'inscrit dans les thématiques classiques des mouvances d'extrême droite — commémorant par exemple les manifestations antiparlementaires du 6 février 1934 avec le Renouveau français ou le « martyre » de Robert Brasillach — et a ainsi pris position pour la peine de mort, contre l'avortement, contre le projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe et a mené une campagne contre le mariage homosexuel qu'il associe à un « péril rose », lequel se traduirait par le « triste orchestre de la pensée unique gay et du communautarisme homo ».
Le RED refuse l'étiquette de syndicat étudiant. Par ailleurs, il s'oppose, parfois avec violence, aux syndicats déjà existants, particulièrement l'UNEF au sein de l'Université de Paris II.
Il se présente toutefois comme un mouvement politique étudiant de droite « décomplexée ». Voici ses principales positions :
lutte contre le relativisme moral auprès de la jeunesse ;
lutte contre le marxisme et la mainmise syndicale sur l'Université ;
promotion de la famille traditionnelle chez les jeunes ;
encouragement de la culture de vie comme socle de la société ;
inculcation des valeurs patriotiques dans l'enseignement ;
soutien de la culture et de l'identité française ;
défense de l'indépendance de l'Université ;
promotion du mérite à l'Université et refus du nivellement par le bas ;
amélioration des conditions de travail des étudiants ;
arrêt de tout soutien aux associations fauteuses de trouble à la fac.
Le RED s'est principalement fait connaître à travers un certain nombre d'actions dont :
en février 2004, le RED a perturbé « via l'usage d'un cor de chasse, de hurlements, d'insultes et d'exhibitions de parties intimes », la tenue par Simone Veil d'une conférence à Assas sur le droit à l'interruption volontaire de grossesse.
Il s'attaque aussi à certaines revendications des associations gaies et lesbiennes comme durant le salon Rainbow Attitude Expo en octobre 2005 où des militants de cette organisation envahirent avec violence la scène principale en bousculant les artistes pour scander des slogans hostiles au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels et en déployant une banderole sur laquelle était inscrit « Nous sommes tous enfants d'hétéros ». Selon le RED, cette action au salon serait une réponse au mariage symbolique effectué par Act Up le 5 juin 2005 dans la Cathédrale Notre-Dame de Paris (sur ce second événement, comme sur le premier, les récits du RED et des associations homosexuelles divergent fortement). Menée par Romain Vincent, l'action fut considérée comme une réussite dans la mesure où elle n'avait conduit à aucune interpellation et qu'elle avait mobilisé près d'une cinquantaine de militants.
Lors du lancement du projet de loi pour l'égalité des chances et durant le mouvement d'opposition qui s'en est suivi, le RED a créé le Comité étudiant de soutien au CPE et s'est mobilisé pour défendre le CPE, davantage dans l'optique de récupérer les électeurs de l'UNI que par réelles convictions.
Le RED a participé, le dimanche 12 mars 2006, à la manifestation anti-blocage Place de la Sorbonne, qui a réuni 100 personnes selon France 2, réclamant la « libération des facultés » et la « liberté pour les étudiants d'étudier ».
Le RED participe les 14 et 16 mars à la contre-manifestation menée par plusieurs organisations d'extrême droite ou assimilées rassemblées sous la bannière « Parasites hors des facs » et voit certains de ses militants interpellés pour l'occasion. Afin de leur venir en aide, le RED s'associe avec le Front national de la jeunesse et le Renouveau français afin de constituer le Comité de soutien aux victimes de la répression (CSVR).
Le 4 avril 2006, des militants du RED ont agressé la responsable de l'UNEF de Paris II lors d'une réunion d'information sur le CPE qui s'est tenue sur le parvis de l’Université. Cette agression a donné lieu a une plainte pour coups et blessures. Selon le RED, cette réunion avait pour but de provoquer le blocage de Paris II, ce qui justifierait selon eux d'avoir empêché la tenue de cette réunion.
Le 28 octobre 2006, à l'appel de plusieurs organisations dont le RED, des militants de celui-ci participent place Saint-Michel (après l'annulation par la préfecture de police de Paris du rassemblement prévu place du Châtelet) à un rassemblement aux cris de « Communistes assassins » commémorant l'insurrection de Budapest en 1956. Après un discours d'un des militants rappelant « le caractère odieux de cette interdiction et l'insulte faite aux victimes du communisme », deux jeunes étudiantes ont déposé une gerbe de roses blanches au pied de la fontaine Saint-Michel « en mémoire des victimes du communisme ».