Le bilan est le même que celui fait par un sauveteur, mais après la constatation de l'absence de réaction aux insufflations, on contrôle le pouls carotidien. Il s'agit d'un contrôle de principe, une expérience sur des médecins a montré qu'en situation d'arrêt cardio-respiratoire, la prise de pouls était fausse dans 50% des cas : le stress fait monter la tension du sauveteur, il pourra donc percevoir des battement au bout de ses doigts (en fait, son propre pouls) même en son absence de circulation chez la victime.
Un des secouristes s'occupe de la ventilation artificielle. Celle-ci se fait avec un ballon autoremplisseur à valve unidirectionnelle (bavu) qui insuffle de l'air enrichi en dioxygène via un dispositif d'interposition (masque d'insufflation ou embout Sabathié). L'utilisation d'une canule de Guedel permet de faciliter le passage de l'air si la personne présente une grosse langue, comme par exemple dans le cas d'un œdème de Quincke.
L'autre secouriste s'occupe des compressions thoraciques. Les cycles sont les mêmes que pour un sauveteur seul (2 insufflations-30 compressions). L'intérêt, outre l'utilisation de matériel d'insufflation plus efficace que le bouche-à-bouche, est de réduire le temps entre insufflation et compression : l'insufflation commence dès la dernière compression, et la compression commence dès la dernière insufflation, sans attendre que la poitrine redescende.
Durant les manœuvres de réanimation, un défibrillateur semi-automatique est systématiquement posé sauf pour un nourrisson (enfant de moins de un an). Lorsqu'il n'y a que deux secouristes, un secouriste pratique le bouche-à-bouche et les compressions thoraciques pendant que l'autre pose l'appareil. Lorsqu'il y a trois secouristes, la RCP se fait à deux (un secouriste pour les insufflations et un pour les compressions thoraciques) tandis que le troisième pose le DSA. La pose du DSA comporte un rasage et un séchage de l'endroit où sont posées les électrodes (si nécessaire). La réanimation s'interrompt durant l'analyse du rythme cardiaque par l'appareil et durant les éventuelles décharges (il faut également éloigner le matériel d'insufflation). Le bilan du DSA (autorisation de choquer ou pas) doit être transmis à la régulation médicale.
L'arrivée de la défibrillation en pré-hospitalier a ajouté un D à l'acronyme mnémotechnique de Safar qui devient donc ABCD : airways, breath, circulation, defibrillation.
(cette partie n'a plus lieu d'être depuis les recommandations de fin 2005 qui ont uniformisé la RCP quel que soit le nombre de secouristes)
Lorsque l'on est deux sauveteurs (témoins sans matériel), on peut agir plus efficacement en collaborant :
Si l'on décide de pratiquer la réanimation à deux, la personne effectuant les compressions thoraciques doit impérativement compter à voix haute les compressions, afin que l'autre sauveteur sache quand il doit insuffler ; si par exemple A fait les compressions thoraciques et B les insufflations :
Ceci permet de perdre moins de temps entre les compressions et les insufflations, et de ne pas avoir à repositionner les mains à chaque cycle.