Réanimation cardio-pulmonaire - Définition

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La RCP médicale

La réanimation cardiopulmonaire spécialisée (RCPS) par une équipe médicale ou paramédicale est le dernier maillon de la chaîne de survie avant admission à l'hôpital. Dans le cas idéal, les gestes spécialisés sont pratiqués dans les dix minutes qui suivent l'arrêt cardiaque, après la défibrillation.

La victime est intubée (connexion d'un respirateur artificiel aux voies respiratoires du patient par l'intermédiaire d'un tuyau que l'on glisse dans la trachée). Une voie d'abord veineuse est mise en place, soit périphérique (veines du bras) soit centrale (veine jugulaire ou sous-clavière en cas d'impossibilité d'abord périphérique) tout en poursuivant les compressions thoraciques, y compris lors des insufflations : l'étanchéité du ballonnet de la sonde d'intubation empêche le dioxygène de ressortir lors des compressions.

Un capnomètre est mis en place : il mesure la quantité de dioxyde de carbone expiré, c'est-à-dire l'efficacité de la réanimation. En effet, si le patient expire du CO2, c'est que le dioxygène est bien arrivé aux cellules, et que les cellules l'ont consommé, donc qu'elles vivent.

On lui associe également l'administration de médicaments : adrénaline ou équivalents, Isoprénaline si le cœur est trop lent, liquides de remplissage vasculaire ou d'alcalinisation suivant les cas. L'intérêt de l'administration systématique de médicaments reste cependant discuté : à très court terme, ils semblent améliorer la survie mais ce n'est plus apparent à moyen terme, tant en termes de survie que de séquelles. Le défibrillateur du Samu peut être couplé à un stimulateur cardiaque externe si le cœur est trop lent.

Sur une femme manifestement enceinte, si le fœtus est potentiellement viable mais que la réanimation est inefficace, il faut envisager une césarienne d'urgence

Par ailleurs, des études évaluent l'intérêt d'appliquer d'autres traitements préhospitaliers, sans que ces traitements constituent pour l'instant des standards :

  • injection de vasopressine : les muscles qui contrôlent l'ouverture des vaisseaux sanguins n'étant plus oxygénés, ils se relâchent (vasodilatation), ce qui augmente le volume du système vasculaire et gêne la bonne circulation du sang lors des manœuvres de réanimation et en cas de reprise de l'activité cardiaque (collapsus cardiovasculaire) ; l'utilisation de médicaments vasopresseurs (c'est-à-dire faisant remonter la pression du sang) permet d'améliorer la circulation du sang et donc d'augmenter les chances de survie sans séquelle. Les résultats avec la vasopressine se sont révélé être décevants.
  • massage cardiaque interne (MCI) par mini-thoracotomie : cette technique consiste à pratiquer une incision sur la poitrine, au 4e espace intercostal gauche, et à y introduire une dispositif qui se déploie à l'intérieur comme un parapluie contre le péricarde ; il permet de presser directement sur le cœur, et pour certains modèles de pratiquer une défibrillation interne ; ce système permet d'avoir une meilleure efficacité circulatoire, mais présente des risques d'hémorragie et d'infection.

La pratique française veut que le patient ne soit transporté qu'à partir du moment où la situation hémodynamique est à peu près stable (pouls présent avec une pression artérielle existante). La réanimation cardio-pulmonaire est donc poursuivie sur place jusqu'à échec (on n'arrive pas à réanimer le patient et celui-ci est déclaré décédé) ou succès. C'est la méthode dite du stay and play (« rester et jouer », c'est-à-dire agir sur place). Cela diffère avec les pratiques américaines qui préconisent le transport le plus rapidement possible vers un centre spécialisé, quel que soit l'état du patient. C'est la méthode du scoop and run (charger et courir). Cette différence s'explique en partie par l'absence de médicalisation des premiers secours, fonctionnant sur des paramedics, des secouristes paramédicaux pouvant faire des gestes infirmiers et médicaux (intubation, pose d'une voie veineuse et administration de médicaments) sur protocole.

Si de nombreuses études scientifiques ont montré l'intérêt de la RCP par un témoin et d'une défibrillation précoce (dans les 8 minutes suivant l'arrêt cardiaque) sur la survie, l'intérêt de la pratique de soins médicaux sur place est moins évident en ce qui concerne les taux de survie. Cependant, outre le fait que cela soulage les services d'urgence hospitaliers, les équipes médicales, ou paramédicales formées aux soins pré-hospitaliers avancés de maintien des fonctions vitales (SAMFV), peuvent prendre en charge les infarctus en cours de formation, et l'on enregistre alors une nette amélioration en termes de survie.

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