La ligne avait une fréquence importante, puisqu'elle assurait trente-six navettes en 1914 (de 5 h 30 à 1 h du matin), nombre abaissé à vingt pendant la Première Guerre mondiale, puis porté à trente (de 1936 à la Seconde Guerre mondiale).
Le trajet était assuré en huit à neuf minutes.
Avant 1914, quelques trains directs assuraient le service de la gare du Nord à Montmorency, sans arrêt à Enghien-les-Bains. La traction des trains fut toujours assurée par des locomotives à vapeur de la Compagnie du Nord. Ce sont les dernières voitures dites « Bidel » qui assurèrent le service jusqu'à la fermeture de la ligne.
La ligne était exploitée par une société privée, la compagnie EM (Enghien-Montmorency). Elle ne fut jamais, malgré les demandes, financée par des fonds publics. L'indépendance de la ligne, dont la compagnie était si fière, deviendra le handicap majeur et finalement la principale cause de la disparition de la ligne. Si la compagnie était excédentaire jusqu'en 1936, la situation évolue alors et l'entreprise accuse un sérieux déficit. L'entretien de la voie et du matériel devient de plus en plus restreint, les incidents en ligne de plus en plus nombreux. Accumulant les déficits, la compagnie fut mise sous séquestre en 1940, reconduit en 1945.
En 1947, l'évocation du déclassement pur et simple de la ligne soulève une vague de protestation de la part des usagers et communes traversées. Néanmoins, la fréquentation de la ligne ne cesse de diminuer (augmentation importante des tarifs, développement des transports individuels, incidents à répétition...). Aucune solution n'est trouvée afin de compenser les importants déficits de la compagnie (refus catégorique de la SNCF, de l'État ou des collectivités locales) et, comme pour de nombreuses lignes secondaires à cette époque de généralisation de la mobilité individuelle, la décision est finalement prise à tous les échelons de supprimer la ligne. Le trafic ferroviaire sera suspendu le 30 juin 1954 et remplacé par un service d'autobus.
Salué au départ comme un exploit, le profil de la ligne deviendra un lourd handicap, demandant des machines lourdes et gourmandes en charbon et limitant les capacités (nombre de voitures remorquées). La mansuétude de la compagnie sur les abonnements et a contrario, les tarifs élevés des billets, les incidents incessants dus au manque d'entretien, contribueront à une désaffection du petit train. Ironie de l'histoire, cinquante ans plus tard, avec l'évolution des modes de transport et les problèmes environnementaux causés par l'automobile, le « Tortillard de Montmorency » reste dans les esprits et regretté par bon nombre d'anciens habitants. Avec un peu d'imagination et application de solutions trouvées ailleurs, le Refoulons aurait pu subsister si la volonté politique avait alors existé.