Les rotavirus entraînent une gastro-entérite.
Après une période d'incubation allant de quelques heures à quelques jours (en général 24 à 72 heures), des selles fréquentes et liquides apparaissent soudainement. Le virus pouvant atteindre le foie, ces selles peuvent être claires et accompagnées d'urines foncées. La fièvre, généralement peu élevée, s'accompagne parfois de vomissements, surtout chez les nourrissons. La guérison complète survient après 4 à 7 jours.
Cependant, une diarrhée sévère sans réhydratation adaptée (en eau et électrolytes) peut entraîner le décès. L'association à d'autres pathogènes du système digestif peut jouer un rôle dans la sévérité de la maladie.
Les jeunes enfants, les prématurés, les personnes âgées et les sujets immunodéprimés sont particulièrement enclins à développer des symptômes plus sévères.
Il n'existe pas d'agent antiviral spécifique.
Le traitement symptomatique vise à éviter la déshydratation par une réhydratation précoce, le plus souvent orale à l'aide de solutions glycoélectrolytiques.
Ils sont représentés par une mauvaise hygiène, la vie en collectivité, l'existence d'une immunodépression.
Un premier vaccin a été développé en 1983 mais s'est révélé assez peu efficace en pratique courante dans les pays du tiers monde.
Un second vaccin oral anti-rotavirus, le Rotashield, a été breveté en 1991 et homologué en 1998 et a permis l’administration d’environ 1,5 million de doses avant l’interruption de sa commercialisation suite à une recommandation du CDC à Atlanta : quelques cas d’occlusions intestinales fatales par invagination intestinale avaient été associés à la vaccination anti-rotavirus. Ce vaccin a été élaboré à partir d’une souche de rotavirus du singe Rhésus recombinée par co-infection, avec trois souches de rotavirus humain. Les rotavirus sélectionnés pour l’élaboration du vaccin possèdent dix gènes du rotavirus de singe rhésus et un gène d’une des trois souches de rotavirus humain codant la protéine VP7. Ce vaccin est efficace contre les trois sérotypes de rotavirus humain.
Depuis 2004, deux nouveaux vaccins (à virus vivants) qui ne montrent plus de risque d'occlusions intestinales fatales, lorsqu'ils sont utilisés chez le nourrisson, sont commercialisés : le Rotarix® du laboratoire GlaxoSmithKline et le Rotateq® de Merck. Administrés par voie orale, ils sont indiqués dans l’immunisation active des nourrissons à partir de 6 semaines. Le schéma de vaccination comporte :
Deux vaccins autorisés et maintenant utilisés en routine dans 11 pays (dont Australie) ont montré une efficacité de 8 à 98% (selon les essais faits en Amérique et Europe. Le vaccin semble agir davantage sur la gravité de l'infection que sur son incidence. Dans plusieurs pays pauvres, ils diminuent substantiellement la proportion des diarrhèes graves et la mortalité de ces dernières. La diffusion de ces vaccins dans ce type de pays est cependant potentiellement limitées par son coût, la nécessité de préserver la chaine du froid dans le transport du vaccin et la fenêtre vaccinale relativement étroite (nourrissons de moins de 2 semaines).
Le Conseil Supérieur d’Hygiène publique de France, section des maladies transmissibles, recommande dans un premier temps de différer la recommandation de la vaccination anti-rotavirus systématique pour les nourrissons de moins de six mois.
Le CSH, Conseil Supérieur d'Hygiène belge recommandait, en février 2007, la vaccination contre le rotavirus chez tous les nourrissons à partir de l'âge de 2 mois ; aucune dose de vaccin ne sera administrée au-delà de l'âge de 6 mois vu le risque accru d'invagination intestinale observé avec un précédent vaccin contre le rotavirus chez les enfants de plus de 6 mois.