Rudolf Schindler - Définition

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Un début de carrière sous la houlette de Wright

Schindler ne désespérait pas d'une entrevue avec Wright, lui écrivant malgré son anglais hésitant, pour finalement le rencontrer une première fois le 30 décembre 1914. Wright avait peu de travail à ce moment-là, de plus il était ravagé par la destruction de Taliesin et le meurtre de sa maîtresse survenus peu de temps avant. Il n’offrit pas de travail à Schindler. Celui-ci continua donc à œuvrer chez OSR, s’occupant avec des voyages d’étude, se familiarisant notamment avec le travail de préfabrication sur place d’Irving Gill. Wright fut en mesure d’employer Schindler quand il reçut la commande de l’Hôtel impérial à Tōkyō, un projet d’importance qui retiendrait le maître au Japon pendant plusieurs années.

Le rôle de Schindler était de poursuivre les chantiers américains de Wright en son absence, ceux produits par son studio d’Oak Park. Schindler rencontra et épousa sa femme Pauline Gibling (1893-1977) en 1919, et en 1920 il fut appelé par Wright à Los Angeles pour travailler sur la Barnsdall House.

Schindler avait déjà répondu à plusieurs commandes privées depuis son arrivée à Los Angeles, et notamment il venait d'achever ce que beaucoup considère comme sa grande œuvre, sa propre maison, la Kings Road House (aussi connue sous le nom de Schindler House ou Schindler-Chace House), une maison-bureau pour deux hommes et deux femmes construite vers la fin du printemps 1922. Il avait alors commencé à prendre des commandes à son compte.

C’est à ce moment-là que la relation entre Schindler et Wright se dégrada. Schindler se plaignait, non sans raison, d’être mal payé et exploité.
Schindler prétendait avoir été exagérément sous-payé, d’autant plus que, non content de travailler comme architecte, il avait dû mener les affaires commerciales de Wright, comme s’occuper de la location des maisons d’Oak Park. De toutes les maisons faites par Wright durant cette période, la plus significative est certainement la Hollyhock House or Schindler en fit la plupart des plans et surveilla à sa construction, tandis que Wright était encore au Japon. La cliente, Aline Barnsdall, devint par la suite une cliente de Schindler qui lui dessina une série de petits projets sur Olive Hill, et une spectaculaire maison de bord de mer, la Translucent House en 1927, qui reste une des plus grandes architectures sur papier du xxesiècle.

Quand en 1929 Schindler fit la demande d’une licence d’architecte de Los Angeles, il mentionna sa contribution conséquente à l’Imperial Hotel, tant architecturale qu’au niveau de la structure. Wright, cependant, refusa de valider ses prétentions. Finalement des disputes concernant qui avait fait quoi allèrent crescendo, jusqu’à ce que Schindler lâcha des prospectus, pour une série de conférences avec Neutra, où il faisait sa promotion en ces termes : « en charge de l’agence d’architecture de Frank Lloyd Wright en son absence depuis deux ans ». Wright réfuta ces revendications, et tout deux rompirent en 1931 et ne se réconcilièrent pas avant 1953, moins d’un an avant la mort de Schindler.

Correspondance et citations

« Pouvez-vous me donner deux lignes, juste deux lignes de recommandations sans insinuer que vous êtes un patron extraordinaire et à quel point nous sommes du menu fretin en comparaison » - Schindler s’adressant à Wright quand il attendait de lui sa licence d’architecte.

Reconnaissance

Les premières œuvres de Schindler comme la Kings Road House et la Lovell Beach House ne seront pratiquement pas diffusées dans le petit monde de l’Architecture. Aussi précoce et radicale qu’elles furent pour le Modernisme, elles ont dû en différer de trop pour être pleinement reconnues par ce mouvement, d’autant plus que Los Angeles n’était à l’époque qu’un centre secondaire de diffusion architecturale. Schindler ne fit même pas partie des architectes exposés lors de la très influente exposition sur le Style International de 1932, au contraire de Neutra. Mais — le comble ! — Neutra fut erronément crédité comme l’architecte autrichien ayant collaboré avec Wright sur le projet Imperial Hotel.
Sa véritable révélation vint pour la première fois avec le livre d’Esther McCoy Five California Architects en 1960. Actuellement son œuvre reçoit quelque peu une réévaluation, saluant son inventivité, sa personnalité, ses qualités formelles, ce qui le rend enfin accessible à une nouvelle génération de jeunes architectes.

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