Les comorbidités, ou association d'autres pathologies, sont fréquentes dans les schizophrénies : intoxication, abus et dépendance aux substances, troubles anxieux, troubles de l'humeur, suicide, handicap social, iatrogénie. Globalement, les patients schizophrènes vivent 10 à 12 ans de moins en moyenne que l'espérance de vie dans la population générale.
« Il y a beaucoup de schizophrènes qui finissent à la rue : d'après les statistiques, un tiers d'entre eux sont en effet sans domicile fixe, un autre tiers est en prison. » Et quand ils sont assumés par l'entourage, l'avenir est aussi un point d'interrogation menaçant. « Que vont devenir nos enfants ? », s'inquiète Jean-Claude. « C'est pour ça que se bat l'Unafam auprès des services publics : pour mettre en place des structures spécialisées et adaptées. Nous sommes porteurs de projets et cherchons des financements. »
Une récente étude de l'implication des familles dans le traitement et la prise en charge de la schizophrénie, du retard mental, de la dépression, de la dépendance alcoolique et des troubles du comportement infantiles paraît amplement justifiée. Des essais contrôlés seront encore nécessaires pour déterminer plus clairement le rôle de la famille dans le traitement d'autres affections, mais il apparaît déjà que les patients vivant avec leurs proches ont de meilleures chances de guérison que ceux qui sont en institution. Toutefois, un grand nombre d'études internationales font ressortir une étroite relation entre le débordement émotionnel chez les membres d'une famille et l'augmentation du taux de récidive chez les patients qui vivent avec eux. En modifiant l'atmosphère émotionnelle du foyer, on peut réduire ce taux (Leff & Gamble, 1995 ; Dixon et al., 2000). Une étude de l'OMS a montré que les patients hospitalisés dans des centres psychiatriques pour schizophrénie dans les pays pauvres avaient plus de chance de guérison que dans les pays occidentaux. Car sous-équipés en médicament moderne, en personnel, et en lits disponibles, les psychiatres sont encouragés à réhabiliter dans les familles les schizophrènes. Une des explications est que dans les sociétés traditionnelles la schizophrénie est perçue comme une manifestation mystique, provoquée par des forces surnaturelles, loin d'être aussi stigmatisante qu'en Occident. Aussi, les sociétés traditionnelles seraient plus enclines à réintégrer et à resocialiser le patient, que les sociétés occidentales, elles aussi imprégnées d'idées reçues plus marquées par l'individualisme.
Les diagnostics rétrospectifs sont pour le moins sujets à caution, cette liste en dehors des contemporains du XXe siècle tardif est sujette à caution. Ainsi, le diagnostic est l'objet de débats concernant Van Gogh, et il va de soi que pour ses illustres et plus anciens colistiers il convient de considérer les choses avec une grande réserve.