Certains des plus grands artistes du monde, les écrivains et les théoriciens ont également eu une maladie mentale - le peintre néerlandais Vincent Van Gogh et mathématicien américain John Nash (interprété par Russell Crowe dans le film A Beautiful Mind).
Génies « troublés » : L'écrivaine Virginia Woolf, le peintre Vincent van Gogh, le peintre Salvador Dali, le peintre Edvard Munch, l'écrivain Antonin Artaud, le compositeur Robert Schumann, le mathématicien John Nash, le pianiste David Helfgott.
La créativité est connue pour être associée à un risque accru de dépression, la schizophrénie et le trouble bipolaire.
Certaines entreprises (américaines) ont sécurisé les laboratoires secrets Skunk Works de leur personnel hautement créatif où ils peuvent librement s'expérimenter sans perturber les opérations commerciales quotidiennes.
Le diagnostic d'une schizophrénie repose sur la constatation par le psychiatre et/ou le psychologue de signes indirects essentiellement liés à la dissociation, et donc leur mise en perspective avec le vécu psychique rapporté par le patient. Ce diagnostic peut éventuellement être complété par des tests neuropsychologiques. Il n'existe pas de test de dépistage biologique ou d'imagerie médicale permettant d'émettre un diagnostic positif de schizophrénie. La réalisation de bilans complémentaires notamment somatiques est indispensable, en particulier au début de la pathologie, afin de poser le diagnostic, mais aussi au cours de l'évolution de la maladie.
Georges Lanteri Laura dans ses textes sur la sémiologie psychiatrique explique que, d'abord la maladie est un concept opératoire et pas une chose dont l'histoire en médecine se trace ainsi : au XVIIe siècle, Thomas Sydenham autonomise une maladie lorsque les mêmes symptômes évoluent de façon typique et prévisible chez tous les patients (goutte, chorée, par exemple). Puis avec Jean-Baptiste Morgagni et Rudolf Virchow, le concept de maladie se formulera ainsi : groupes de signes physiques corrélés à une altération macroscopique, puis microscopique, spécifique. L'œuvre des Pastoriens décentrera la notion de maladie de la lésion observée à la causalité. Puis la médecine expérimentale, avec Claude Bernard, inclura dans la définition de la maladie sa physiopathologie. En ce qui concerne la schizophrénie, il faut bien reconnaître que l'on est dans une période « pré-sydenhamienne » : nous ne disposons pas à l'heure actuelle d'examens complémentaires ayant une valeur diagnostique fiable.
Les critères diagnostiques utilisés peuvent être ceux des classifications internationales : DSM et Classification internationale des maladies CIM-10. Dans ce cas le diagnostic repose sur le recueil d'une liste de symptômes cliniques qui doivent être réunis pour qu'une personne soit « qualifiée » de schizophrène : tout dépend à la fois de la présence et de la durée de certains signes ou symptômes. Y interviennent également des éléments subjectifs dans un contexte relationnel donné, ainsi la bizarrerie « s'interprète » dans un contexte relationnel où le ressenti subjectif du clinicien intervient.
L'estimation des symptômes des schizophrénies comme des autres affections mentales est toujours à mettre en perspective avec le contexte social, familial et culturel du sujet. En effet certaines bizarreries, ou discours, peuvent par exemple connaître une variabilité sociale.
À noter aussi, le fait que ces classifications ne prennent pas en compte (CIM-10) ou très peu (DSM) les troubles cognitifs liés à cette maladie.
Dans le DSM-IV, ces critères sont :
Ces symptômes peuvent être présents de façon isolée ou associée, et une évolution de plus de six mois de la symptomatologie permet de proposer un diagnostic qui nécessite par ailleurs d'éliminer une organicité.
Les troubles cognitifs sont souvent les premiers symptômes qui apparaissent chez le schizophrène. On les appelle aussi symptômes annonciateurs. Ce sont ces troubles qui entraînent les difficultés de socialisation chez une personne atteinte.
Alors qu’ils se présentent en premier, ces symptômes annonciateurs persisteront plus longtemps que les symptômes aigus.
Les symptômes aigus (positifs) se manifestent habituellement au début de l’âge adulte, entre 17 et 23 ans chez les hommes et entre 21 et 27 ans chez les femmes. Ils sont dits « positifs » parce qu’il s’agit de manifestations qui s’ajoutent aux fonctions mentales normales. C’est leur présence qui est anormale.
Les symptômes déficitaires (négatifs) s’observent par un manque ou une absence de comportements spontanés, attendus.
On peut commencer à dénombrer, par exemple, cinq sous-types de schizophrénie :
On peut penser, comme récemment Richard Bentall dans son livre Madness explained : psychosis and human nature, paru en 2003, que la schizophrénie est seulement une limite du spectre de l'expérience et du comportement, et que tous ceux qui vivent en société peuvent en avoir quelques expériences dans leur vie. Cela est connu comme le modèle continu de la psychose.
Les schizophrénies sont caractérisées cliniquement par la dissociation psychique et la présence, en proportion variable, de symptômes dit « positifs » et « négatifs ». Cette classification a été introduite par Andreassen dans les années 1980. Les symptômes positifs, ainsi dénommés car s'ajoutant à l'expérience de la réalité et aux comportements habituels, comprennent les éléments sémiologiques communs aux états psychotiques aigus : idées délirantes, hallucinations, déréalisation (impression d'étrangeté du monde, qui paraît irréel, flou, qui manque de sens), dépersonnalisation (impression de sortir de son propre corps), ainsi que les troubles cognitifs regroupés sous le terme de désorganisation ou troubles du cours de la pensée (phénomène du « coq à l'âne » quand le discours passe d'un sujet à un autre complètement différent). Les symptômes négatifs sont ainsi dénommés car ils reflètent le déclin des fonctions normales et se traduisent par une altération des fonctions cognitives complexes d'intégration : altération des fonctions mnésiques, difficultés de concentration, pauvreté du langage spontané, du comportement moteur : aboulie, amimie, apragmatisme, mais aussi du fonctionnement social ou émotionnel : altération de la vie de relation, un abrasement des affects et de la motivation (athymhormie). Du fait du grand nombre de combinaisons différentes possibles entre ces symptômes, aboutissant ainsi à des formes cliniques variées, certains considèrent la schizophrénie comme un syndrome, traduction clinique de pathologies multiples et non comme une pathologie unique.
Le psychiatre Kurt Schneider a essayé de répertorier les formes particulières des symptômes psychotiques que pouvaient produire les psychoses. Ils sont appelés symptômes de premier rang et comprennent l'impression d’être contrôlé par une force externe, de ne plus être maître de sa pensée, le vol de la pensée, l'écho et les commentaires de la pensée, l'impression que la pensée est transmise à d’autres personnes, la perception de voix commentant les pensées ou les actions du sujet, ou d'avoir des conversations avec d’autres voix hallucinées en somme ce qui relève de l'automatisme mental de G. G. de Clérambault.
On peut noter que plusieurs des symptômes positifs ou psychotiques peuvent intervenir dans de nombreux désordres et pas seulement dans les schizophrénies. Les schizophrénies se différencient des autres psychoses chroniques par le relâchement associatif, la diffluence des processus psychiques et le relâchement de la pensée, le délire est lui-même souvent flou et mal organisé.
Pour poser le diagnostic, il importe de rechercher les manifestations de la dissociation. À ne pas confondre avec le terme de dissociation introduit par les classifications anglo-saxonnnes pour tenter de supprimer l'hystérie car la description « objective » de cette dernière pose problème.
Il convient également d'éliminer des causes organiques par exemple : notamment toxiques (par exemple : l'intoxication chronique au cannabis et ses conséquences amotivationnelles…), l'épilepsie, la présence d'une tumeur au cerveau, les troubles endocriniens thyroïdiens, de même que d'autres affections physiques qui provoquent des symptômes apparemment analogues à ceux de la schizophrénie, telles l'hypoglycémie et la maladie de Wilson. Il faut également établir clairement qu'il ne s'agit pas d'un trouble bipolaire ou de toute autre psychose ou syndrome démentiel. Enfin, certains troubles de la personnalité peuvent être trompeurs pour les profanes ou en début d'évolution.