Les expressions « souffrir de la faim » ou « mourir de faim » sont couramment employées pour parler de l'état de sous-nutrition.
En 2005, quelque 854 millions de personnes souffraient de la faim dans le monde. En valeur relative, la part des victimes de la faim a baissé de trois points depuis 1990-1992, pour s'établir à 17 % de la population mondiale. Les régions les plus en difficultés sont l'Afrique et le Proche-Orient. En Afrique subsaharienne, le nombre des mal nourris (206 millions de personnes) a augmenté de 37 millions de personnes sur les dix dernières années. Les pays les plus touchées par la faim sont ceux qui sont en guerre ou qui sortent d'un conflit.
Pays | Personnes sous-alimentées (en millions) |
---|---|
Inde | 209,5 |
Chine | 153,7 |
Bangladesh | 44,0 |
République démocratique du Congo | 39,0 |
Pakistan | 37,5 |
Éthiopie | 32,7 |
Tanzanie | 16,4 |
Philippines | 14,6 |
Indonésie | 13,8 |
Thaïlande | 13,8 |
Brésil | 13,1 |
Viêt Nam | 13,0 |
Nigeria | 11,4 |
Kenya | 9,9 |
Soudan | 8,7 |
Mozambique | 8,3 |
Corée du Nord | 7,6 |
Yémen | 7,6 |
Madagascar | 6,6 |
Ouzbékistan | 6,5 |
Zimbabwe | 6,0 |
Colombie | 5,9 |
Mexique | 5,3 |
Zambie | 5,0 |
Cependant, l'énorme problème de la sous-alimentation ne doit pas masquer la « faim cachée » ou « faim invisible », c'est-à-dire la malnutrition et plus précisément les carences en vitamines et en nutriments, affaiblissant l'organisme et causant de nombreuses maladies. Le rapport de 2004 de l'Unicef et la Banque mondiale en dresse un bilan terrifiant : les carences en fer parmi les bébés de 6 à 24 mois affectent le développement mental de 40 à 60 % des enfants des pays en développement ; les carences en iode ont fait reculer la capacité intellectuelle de ces pays de 10 à 15 %, et causent la naissance de 18 millions d'enfants handicapés mentaux par an ; le manque de vitamine A entraine la mort d'un million d'enfants chaque année.
Chez les adultes, les plus affectés sont souvent les femmes : l'anémie causée par le manque de fer entraine la mort de 60 000 jeunes femmes pendant leur grossesse ou leur accouchement ; le manque d'acide folique cause un décès par maladie cardiaque sur dix. Les carences s'additionnent et rendent l'organisme plus vulnérable à d'autres maladies. L'impact économique est énorme, la baisse d'énergie associée aux carences causant une chute de 2 % du PNB dans les pays les plus affectés.
Selon Jean Ziegler (rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies de 2000 à mars 2008), la mortalité due à la sous-alimentation représentait 58 % de la mortalité totale en 2006: "Dans le monde, environ 62 millions de personnes, toutes causes de décès confondues, meurent chaque année. En 2006, plus de 36 millions sont mortes de faim ou de maladies dues aux carences en micro-nutriments".