où a0, a1, …ap − 1 sont p scalaires (a0 non nul). L’entier p est appelé l’ordre de la récurrence. Les suites à récurrence linéaire d’ordre 1 sont les suites géométriques ; une suite récurrente linéaire d’ordre 2 célèbre est la suite de Fibonacci. L’étude des suites récurrentes linéaires d’ordre p fait appel à la notion d’espace vectoriel et au calcul matriciel, et on dispose de méthodes permettant le calcul du terme général de n'importe quelle suite de ce type.
Quelques suites célèbres
Il est assez surprenant que ce soit dans l'univers des suites d'entiers que l'on trouve les suites les plus célèbres :
la suite de Fibonacci où chaque terme est la somme des deux termes qui le précèdent et dont on connaît le terme général et sa relation avec le nombre d'or
la suite de Conway, piège de test de QI, où chaque terme est la description à voix haute du terme précédent
la suite de Syracuse ou de Collatz définie par une relation de récurrence simple : le terme suivant est obtenu en prenant, ou bien la moitié du terme précédent si celui-ci est pair, ou bien le triple du terme précédent augmenté de un si celui-ci est impair. Le comportement de cette suite reste encore une énigme pour les mathématiciens.
Notations
Soit A une partie de
. Soit
une suite d'éléments de E. Nous notons un l'image u(n) de l'entier n par u.
Ainsi, les images de
sont notées
.
On dit que un est le terme de rangn, ou d'indice n de la suite u.
Nous notons en général la suite u :
qui est donc une application.
Lorsque
, nous notons plus simplement la suite :
.
Lorsque
, nous pouvons noter la suite
ou encore
.
L'ensemble des suites d'éléments de E indexées par une partie A de
se note
ou EA.
Remarque
Nous ne devons pas confondre la suite
avec l'ensemble des valeurs de la suite
qui est l'image directe de
par u. Par exemple, considérons la suite
, l'ensemble des valeurs de la suite est { − 1,1}.
Exemples
La suite nulle est la suite dont tous les termes sont nuls :
.
Plus généralement, si (un) est une suite et que
, alors on dit que (un) est une suite « presque nulle », ou « nulle à partir d'un certain rang », ou encore « cofinale à zéro ».
Pour des raisons de commodité, pour tout élément k de E on peut identifier k et la suite :
Posons
;
est la suite des inverses des nombres entiers. Celle-ci peut être représentée par:
Terme général et récurrence
Une suite étant une application de A (partie de
) dans E , il est intéressant, voire primordial, de connaître l'image de n pour tout n de A. Si un est donné comme expression de n et permet un calcul direct du nombre, on dit que l'on connait le terme général de un.
Cependant, si
, la nature de l'ensemble de départ permet de définir la suite par une relation de récurrence : le terme d'indice n est donné comme fonction de n et des termes d'indices k, k ≤ n. La propriété de récurrence permet d'affirmer qu'il suffit alors de donner
pour en déduire tous les termes. En pratique, la détermination de
va nécessiter le calcul de tous les termes de
à
, soit une opération bien longue. En programmation, cette récurrence a donné lieu à la création des fonctions récursives. Une partie de la recherche sur les suites va consister à déterminer le terme général d'une suite connaissant sa relation de récurrence.
Exemple : la suite définie par u0 = 1 et, pour tout entier n, un + 1 = (n + 1)un est la suite des factorielles : un = n!