2004/2005 | 2006/2007 | |
Élèves, apprentis et étudiants (nombre total d'inscrits) | 15 004 400 | 14 972 847 |
Nombre d'élèves des premier et second degrés (EN) dont public dont écoliers dont collégiens (1er cycle et SEGPA) dont lycéens (2nd cycle général et technologique) dont lycéens professionnels (2nd cycle professionnel) | 12 125 700 10 098 000 6 585 500 3 305 500 1 515 500 719 200 | 12 062 139 10 039 955 6 644 108 3 207 181 1 491 184 719 666 |
Nombre d’étudiants dont universités (IUT compris) dont classes préparatoires aux grandes écoles dont sections de techniciens supérieurs (STS) et assimilées | 2 268 400 1 424 500 73 147 230 275 | 2 254 386 1 399 177 |
Nombre d’apprentis (y compris CPA) | 383 000 | 424 354 |
Autres (second degré agriculture et spécial santé) | 227 300 | 231 968 |
Nombre de personnels | ||
Écoles, collèges et lycées | 1 307 000 | 1 109 765 |
Enseignants (y compris privé) dont enseignants des établissements publics | 887 600 742 600 | 880 068 735 567 |
Non-enseignants | 419 400 | 204 946 |
Enseignement supérieur public | 145 600 | 145 933 |
Enseignants | 88 800 | 89 698 |
Non-enseignants | 56 800 | 56 235 |
Nombre d’écoles, de collèges et de lycées (EN) dont public dont écoles dont collèges dont lycées professionnels dont autres lycées, y compris polyvalents dont écoles régionales d’enseignement adapté | 68 012 59 041 56 628 6 988 1 702 2 614 80 | 67 077 58 205 55 667 7 011 1 696 2 623 80 |
Dépense globale (État, collectivités territoriales, entreprises et ménages) pour l’éducation en milliards d’euros | 116,3 (2004) | 121,4 (2006) |
Parmi les débats actuels figurent celui sur l'impact de la démocratisation ainsi que la question du libre choix des écoles et de l'autonomie des établissements. Ces questions sont fortement disputées et leur pertinence fait elle-même débat.
La réforme du collège unique permettant à toute une classe d'âge de suivre le premier cycle du secondaire a commencé à la fin des années 1950 mais ne s'est achevée qu'à la fin des années 1980. Elle a été suivie par la démocratisation des études secondaires au lycée. En 1985, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Éducation nationale lance le mot d'ordre: « 80% d'une classe d'âge au baccalauréat », objectif repris de manière presque identique par son successeur, René Monory et repris par la loi d'orientation scolaire de 1989 par Lionel Jospin, alors ministre de l'EN. S'en suit une décennie de fort développement des lycées et des premiers cycles universitaires. L'innovation la plus marquante de la période est la création du baccalauréat professionnel en 1987. Il permet aux titulaires d'un BEP ou d'un CAP de compléter leurs études secondaires et même d'envisager des classes post-bac. De 1987 à 1995, le nombre de bacheliers passe de 300 000 à 500 000. 40% de cet accroissement s'explique par le succès des bacs professionnels.
Cette démocratisation, très populaire parmi les classes sociales qui n'avait précédemment qu'un accès limité à ces diplômes, a suscité de nombreux reproches. Un des principaux consiste à dire qu'elle produirait l'inverse des effets escomptés, c'est-à-dire qu'elle accroitrait les inégalités de destins entre les enfants des différents milieux sociaux. Les meilleurs élèves des milieux modestes seraient noyés dans la masse des élèves en difficultés et seraient incités à la médiocrité. Les enquêtes menées à ce sujet infirment cette assertion. Les enfants des milieux modestes ont profité de la démocratisation de l'enseignement supérieur dans les années 1980. Mais les enfants des classes modestes sont également les plus nombreux à échouer dans les premiers cycles universitaires.
La deuxième critique est celle de la dévalorisation des diplômes. Pour Marie Duru-Bellat les diplômes se dévaloriseraient au fur et à mesure que le nombre de diplômés augmenterait. Cette thèse n'a jamais été confirmée par les études. D'ailleurs, les plus formés ont de meilleurs salaires que les moins bien formés. Enfin dans les années 1990, le taux de chômage des diplômés est resté trois fois inférieur à celui des non-diplômés alors que les différences entre les coûts d'embauche des diplômés et des non-diplômés est resté le même. On peut expliquer ce phénomène par le fait que les emplois qui sont détruits sont en général peu qualifiés alors que les emplois créés requièrent une qualification. Dans la même période la proportion d'emplois précaires augmente de 20% pour les diplômés et de 60% pour les non-diplômés. En France comme ailleurs les tensions sur le marché du travail avantagent toujours les mieux formés.
Aujourd'hui, les gouvernements parlent de laisser le libre-choix aux parents en supprimant la carte scolaire. Il cherche aussi à favoriser l'autonomie des établissements qui permettrait de valoriser les bonnes pratiques. Ces pratiques, déjà appliquées dans certains pays du monde sont aujourd'hui mises à l'honneur par le gouvernement au pouvoir en France. Mais, d'après Éric Maurin, pour que la logique de marché soit efficace, il faudrait que les parents puissent juger de la capacité d'une école à faire progresser les élèves. Or cette capacité est très difficile à évaluer. De ce fait, les parents sont attentifs aux résultats au brevet ou au baccalauréat alors que celle-ci reflète plus la composition sociale des établissements scolaires que leur faculté à faire réussir les élèves. Pour recruter les meilleurs élèves, les établissements développent des filières d'excellence: classes bilangues dès la sixième, sections européennes, options rares (russe par exemple)...
En primaire, les élèves ont en moyenne 24 heures de classe par semaine (les enseignants consacrent en outre 2 heures par semaine à une aide personnalisée aux élèves rencontrant des difficultés d'apprentissage). Désormais, tout le territoire est soumis au même calendrier scolaire établi sur 4 jours, mais cela va à l'encontre des recommandation de l'Académie de médecine française. En collège, les élèves ont 25 à 28 heures de cours (parfois plus en 4ème et 3ème selon les options choisies), et en lycée environ 30 à 40 heures selon les options choisies).