Transfert (psychanalyse) - Définition

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Evolutions récentes sur le transfert

Séduction et transfert

Jean Laplanche a repris la première idée de Freud au sujet de l'hystérie : un trouble psychique causé par une séduction sexuelle de l'enfant par un adulte. Il en a fait une théorie posée en 1987 dans Nouveaux fondements pour la psychanalyse - La séduction originaire, soit la théorie de la séduction généralisée, qui suppose que l'enfant (de la sexualité infantile) est séduit par la part sexuelle inconsciente de l'adulte sur lui, d'où il s'ensuit le refoulement originaire, soit l'avènement de l'inconscient tel qu'il est défini par Freud. Dans la relation analyste-patient, ce processus se rejoue, permettant un travail analytique sur des troubles narcissiques profonds. La théorie de la séduction généralisée débouche sur une conception de la transcendance du transfert, formulée par J. Laplanche dans ses Problématiques V - Transcendance du transfert.

Le transfert adhésif

C'est en étudiant l'autisme que Frances Tustin a décrit une modalité particulière du transfert qu'elle a nommée transfert adhésif. Dans cette situation l'autiste se comporte comme si l'analyste était une part de lui-même, dont il ne peut aucunement se séparer : la séparation est vécue comme un véritable arrachement physique, avec une angoisse envahissante entraînant soit des crises clastiques soit un retrait du monde. Ce type de transfert peut aussi se retrouver au détours de l'analyse d'une personne ni autiste ni psychotique, quand des blessures de la toute petite enfance sont réveillées.

La chimère transférentielle

C'est un concept avancé par Michel de M'Uzan pour décrire une modalité particulière du contre-transfert où l'analyste est aux prises avec un type de pensée qu'il a appelée pensée paradoxale, soit une pensée se présentant comme venant de l'entre-deux du transfert plus que de la psyché même de l'analyste.

La psychose de transfert

Pendant longtemps les psychanalystes ont pensé que le transfert était uniquement une affaire de névrose, la névrose de transfert telle que décrite par S. Freud. Depuis il a été décrit des modalités de transfert particulières au travail psychanalytique avec les psychotiques, ces modalités pouvant d'ailleurs se retrouver avec des patients non psychotiques, ce qui a conduit de nombreux analystes à penser qu'il existe en chacun une part psychotique de la personnalité. Les auteurs les plus cités sont Harold Searles, Salomon Resnik, Frieda Fromm-Reichmann, etc., des psychanalystes souvent influencés par Mélanie Klein.

  • Transfert dissocié: Jean Oury propose cette notion à partir de celle de "transfert multiréférentiel" (Tosquelles) pour illustrer le fait que la personne psychotique ne peut "transférer" sur un seul psychanalyste (comme cela se passe dans une cure type) mais plutôt sur l'ensemble des différentes figures d'une institution (psychiatres, psychologues, infirmiers, autres patients).

Carl Gustav Jung, la psychologie analytique et le transfert

Carl Gustav Jung n'a pas contesté l'apport de Freud, c'est sur l'importance capitale du transfert mais il envisage celui-ci de manière significativement différente de celle de son aîné sur au moins deux points :

  • Pour Jung, le transfert ne se réduit pas à la névrose de transfert décrite par Freud. Il ne s'agit pas, pour Jung, d'un phénomène pathologique qu'il s'agirait de réduire par l'analyse, mais d'un phénomène naturel dans la relation entre deux êtres humains, phénomène qui résulte du déploiement des dynamiques archétypiques entre deux personnes.
  • Ensuite Jung ne considère pas que le transfert puisse être simplement appréhendé comme étant un mouvement à sens unique, de l'analysant vers l'analyste, mais bien plutôt comme un mouvement à double sens, qui implique tout autant la personnalité de l'analyste que celle de son patient. Ainsi la distinction freudienne entre transfert et contre-transfert n'a pas, dans la pensée jungienne, la même place que dans la pensée freudienne. Les jungiens réserveront ce terme à ce qui, de l'analyste, participe aux résistances, c'est-à-dire à la façon dont l'analyste fait inconsciemment obstacle à la poursuite du processus analytique.

Jung a consacré au transfert un ouvrage (1946), Psychologie du transfert, où il fait la synthèse de son approche de ce phénomène intersubjectif.

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