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Caractéristiques de l’accident | ||||
Date | 6 février 1996 | |||
Type | Panne de l'indicateur de vitesse, erreur humaine | |||
Site | Puerto Plata, (République dominicaine) | |||
Passagers | 176 | |||
Morts | 186 | |||
Blessés | 0 | |||
Survivants | 0 | |||
Caractéristiques de l’appareil | ||||
Type d’appareil | Boeing 757 | |||
Compagnie | Birgenair | |||
Nº d’identification | TC-GEN | |||
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Le vol 301 de Birgenair, vol d'un Boeing 757 de la compagnie turque Birgenair entre Puerto Plata (République dominicaine) et Francfort (Allemagne) via Gander (Canada) et Berlin s'est abîmé en mer le 6 février 1996.
L'avion a disparu des radars peu après son décollage de l'aéroport de Puerto Plata. Les débris du Boeing 757 seront retrouvés quelques heures plus tard dans l'océan. La totalité des personnes à bord, 176 touristes allemands et 10 membres d'équipage, ont trouvé la mort dans la catastrophe.
Le 757 décolle de Puerto Plata vers minuit par la piste située face à la mer. La destination finale de l'avion est Berlin, en Allemagne, mais une escale à Gander, au Canada, est nécessaire pour refaire le plein de kérosène. Alors que l'équipage n'a émis aucun appel de détresse, l'avion disparaît des radars quelques minutes après le décollage. Les secours localiseront plusieurs heures après le crash, les restes de l'avion flottant à la surface de l'océan. Personne n'a été témoin de l'accident.
La DGAC de la République dominicaine se saisit de l'enquête qui s'annonce compliquée. L'épave de l'appareil se trouve en effet par plus de 2500m de fond. La DGAC de République dominicaine demande donc de l'aide à la FAA et au NTSB pour supporter les frais du renflouement qui s'élèvent à plus de 1 milliard de dollars[citation nécessaire]. Plus d'un mois après le crash, un navire américain établit à l'aide d'un sonar une cartographie précise des restes de l'appareil sur le fond marin. Le lendemain, un sous-marin peut ainsi remonter les boîtes noires en moins de deux heures. L'analyse de celles-ci permit de démontrer que l'avion fonctionnait parfaitement jusqu'au crash. La seule anomalie était la vitesse de l'avion qui ne cadrait pas avec les autres paramètres. De toute évidence, la vitesse indiquée au pilote était fausse.
De nationalité turque, il était âgé de 62 ans et avait une excellente réputation. Il totalisait en effet plus de 25 000 heures de vol dont 2 000 sur 757. Étant donné la longueur du vol, le commandant de bord avait un remplaçant qui, lui, totalisait 15 000 heures de vol mais seulement 120 sur 757.
Lors du décollage, tandis que l'avion roule sur la piste, le commandant remarque que son ADC ne fonctionne pas : la valeur indiquée est 0. L'absence de la valeur de vitesse sur l'ADC du commandant est très grave et compromet l'utilisation de plusieurs fonctions de l'appareil, notamment le pilote automatique qui se base uniquement sur l'ADC gauche. Au lieu de stopper le décollage, la vitesse de l'avion n'étant que de 80 nœuds ce qui était largement suffisant pour abandonner le décollage, le commandant demande au copilote si le sien marche et met les gaz. Une fois l'avion dans les airs, le commandant s'exclame que son ADC recommence à fonctionner, alors qu'il est évident qu'il réagit à l'altitude et indique une vitesse fausse. Le commandant active le pilote automatique, qui fonctionne quelques secondes jusqu'à ce que plusieurs alarmes se déclenchent à une altitude de 4 500 pieds. L'ADC du copilote indique une vitesse de 200 nœuds, en diminution, tandis que celui du commandant indique une valeur en augmentation : le pilote automatique va donc réduire les gaz et braquer l'avion à plus de 15°, ralentissant l'avion. Le commandant proclame que les deux valeurs sont fausses et ne tient donc pas compte de celle du copilote, qui elle, pourtant, est juste et indique une vitesse dangereusement basse. C'est alors que l'alarme de survitesse retentit semant la confusion dans le cockpit, l'ADC gauche indique la vitesse erronée de 350 nœuds alors que l'avion atteint les 7 000 pieds. L'alarme de décrochage retentit et, alors que les pilotes crient, quelqu'un remet les gaz (ce qui aurait peut-être pu sauver l'avion) mais quelqu'un d'autre les coupe immédiatement. Le commandant qui commence à croire au décrochage ordonne alors au copilote de remettre les gaz. Mais étant donné l'angle auquel l'avion chute, les moteurs ne peuvent pas aspirer plus d'air et celui de gauche finit même par s'arrêter. Le moteur droit tournant à plein régime, l'avion part en vrille. Il est trop tard ; l'appareil descend en piqué à 80°, soit presque verticalement. L'alarme de proximité du sol se déclenche et l'avion s'écrase à la surface de l'océan 8 secondes plus tard.