Exodus 1947 - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.

Exodus 1947 était un bateau transportant des Juifs émigrant clandestinement d'Europe vers la Palestine sous mandat britannique en 1947. Le bateau quitta le port de Sète (à côté de Montpellier) en France, le 11 juillet 1947.

Beaucoup de ces émigrants étaient des réfugiés survivants de la Shoah. Ils n'avaient pas de certificat légal d'immigration pour la Palestine d'autant que les Britanniques limitaient l'immigration juive en Palestine.

La marine royale britannique s'empara du navire, et renvoya tous ses passagers dans la zone sous contrôle britannique en Allemagne.

De nombreux passagers entament une grève de la faim. La dureté de la répression anglaise aura une grande influence sur la future reconnaissance de l'État d'Israël.

Histoire

Le 11 juillet 1947, un bâtiment battant pavillon panaméen, le Président-Warfield, quittait le port de Sète (France) à destination de la Colombie. Les 4500 passagers émigrants que le cargo transportait, étaient tous en règle avec des passeports visés.

Après 5 jours de navigation, et hors des eaux territoriales françaises, le Président-Warfield devient l'Exodus 47, le drapeau d'Israël remplace le pavillon panaméen et le soir même des avions de reconnaissance survolent le navire qui approche des eaux territoriales britanniques. Le commandant américain de l'Exodus 47 lance un message codé pour la Haganah à Tel-Aviv et continue sa route.

Le 18 juillet au matin à l'entrée des eaux territoriales de la Palestine, un croiseur et cinq contre-torpilleurs apparaissent, mais le navire Exodus 47 refuse de s'arrêter et d'obtempérer à la demande des autorités, il sera arraisonné à seulement 27 kilomètres des côtes. Le commandant tente de s'enfuir pour s'échouer sur Rafah, et en dépit de la résistance à la pénétration, des marins britanniques, celle-ci communiquera dans la matinée du 18 juillet : La marine britannique a intercepté de bonne heure ce matin le Président-Warfield avec 4500 immigrants illégaux à bord, le navire est attendu à 13 heures.

Avec l'affaire de l'Exodus 47 et le problème de l'immigration clandestine, l'affaire prend une autre tournure et, au lieu d'interner les prisonniers à Chypre, la Grande-Bretagne décide de les renvoyer à leur point de départ. Les passagers prisonniers embarqués sur trois navires britanniques, l'Océan Vigour, l'Empire rival, et le Runnymede Park, véritables bateaux-cages où les malheureux étaient enfermés, hormis deux passagers tués lors de l'abordage et le capitaine emprisonné.

Le 29 juillet, les bateaux stoppent devant Port-de-Bouc, mais devant le refus des prisonniers de débarquer et les pourparlers franco-britanniques qui s'éternisaient, ceux-ci demeurent inertes jusqu'au 23 août. Le gouvernement français communique : Le gouvernement français fait savoir aux immigrants de l'Exodus 47 qu'avec leur consentement, il leur sera donné asile sur le sol français où ils jouiront de toutes leurs libertés.

75 passagers épuisés acceptent la proposition française, les autres refusent catégoriquement et répliquent : Nous désirons nous rendre en Palestine, on nous débarquera ici que morts. Convaincu le gouvernement de sa majesté donne l'ordre aux trois navires de rallier Hambourg via Gibraltar. La flottille appareille le 23 août et aperçoit l'estuaire de l'Elbe le 6 septembre, le débarquement commencera le 8 septembre par le premier navire l’Océan Vigour. Tout est prévu sur le quai n°29 pour accueillir les prisonniers, forces militaires et policières, lances à incendie, grenades lacrymogènes et ambulances de la Croix-Rouge, cette opération sera baptisée Oasis.

Le 8 juillet au matin, les haut-parleurs diffusent une sommation, les malades débarqués, les soldats pénètrent dans les cales pour l'expulsion manu militari et l'embarquement dans des trains spéciaux. Le lendemain, le débarquement de l’Empire rival se déroule presque sans difficulté, mais une bombe à retardement prévue au quartier général de la Royal Navy avait été placée dans le navire pour éclater l'après midi. Au débarquement du troisième navire, le Runnymede Park, c'est le drame, les immigrants refusent de descendre, et le plan Oasis est appliqué, les soldats chargent sous des projectiles de toutes sortes, les lances à incendie sont en action et les prisonniers s'organisent dans le refus et le combat. Les passagers sont tout de même débarqués, mais le bilan s'est soldé par 27 blessés dont trois britanniques et 50 arrestations. Les trains bondés d'immigrants se dirigent vers les camps de Poppendorf et d'Amstau, près de Lubeck, mais les prisonniers immigrants résistent, certains s'échappent, d'autres tentent de recommencer l'exode. La presse du monde entier et en particulier britannique se déchaîne en termes violents, en faisant le parallèle avec les camps allemands. Le Manchester Gardian écrit le 10 septembre : On ne s'attendait pas à une telle conduite de la part d'un gouvernement britannique encore moins d'un gouvernement travailliste.

L'affaire Exodus 47 bouleverse l'opinion mondiale et beaucoup d'émigrants avaient gagné la terre promise, comme ils l'avaient juré… ce qui pèsera dans le partage de la Palestine vers la fin de l'année 1948.

Page générée en 0.051 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise