Abbatiale Saint-Philibert de Grand-Lieu | ||
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Nom local | Façade de l'abbatiale | |
Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Pays de Loire | |
Département | Loire-Atlantique | |
Ville | Saint-Philbert-de-Grand-Lieu | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Abbatiale | |
Rattaché à | Diocèse de Nantes | |
Début de la construction | IXe siècle | |
Style(s) dominant(s) | carolingien | |
Protection | Classé MH | |
Localisation | ||
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L'abbatiale de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu est l'abbatiale de l'ancienne abbaye fondée au IXe siècle par des moines bénédictins et située à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu en France.
L'abbatiale, édifice de style carolingien, a accueilli un temps le corps de saint Philibert dont la commune tirera son nom. Suite à l'attaque du site par les Normands, les moines s'enfuient avec le corps du saint et se réfugient à Tournus. La communauté se reforme alors pour fonder un prieuré. Utilisée au XIXe siècle comme marché couvert, l'abbatiale ne sert alors plus à la célébration du culte. Des fouilles mettent à jour le sarcophage du saint et l'édifice est classé au titre des Monuments historiques en 1896. L'abbatiale est réaffectée au culte depuis 1936. C'est aujourd'hui l'un des monuments importants du pays de Retz ouvert aux visiteurs.
L'abbatiale est construite vers 815 sur les terres d'un ancien domaine nommé Déas (actuel Saint-Philbert-de-Grand-Lieu), données au VIIe siècle au moine Philibert de Tournus. Dépendante de l'Abbaye de Noirmoutier, elle permet de subvenir aux besoins de celle-ci. Cette construction est autorisée par Louis 1er, le fils de Charlemagne. Le lieu est aussi plus à l'abri des raids des Vikings, étant localisé plus profondément dans les terres. En effet, l'abbaye de Noirmoutier a été attaquée par les Normands de nombreuses fois pendant la première moitié du IXe siècle. Ainsi que le rapporte Ermentaire, jeune moine de Noirmoutier, les moines bénédictins ouvrent la tombe de saint Philibert le 7 juin 836, empruntent la voie romaine via le Bois-de-Céné et Paulx, et se réfugient à Déas avec les reliques. Sous la conduite de l'abbé Hilbod, les lieux sont aménagés pour rendre la défense contre les pillards plus efficace.
En 847, les Normands atteignent la paroisse. Les attaquants incendient l'abbatiale ainsi que le monastère. La crypte est emmurée avec à l'intérieur le tombeau contenant les reliques. Ainsi protégée, la châsse ne subit pas de dommage. Les moines remettent sur pied l'abbatiale puis partent s'établir à Tournus en Bourgogne avec les reliques, laissant la châsse vide. Un prieuré est tout de même fondé par les moines de Tournus sur le site de Déas au cours du XIe siècle ; il dépend alors de l'abbaye de Tournus. En 1119, la paroisse prend le nom de Saint-Philibert-de-Grand-Lieu en l'honneur du moine Philibert.
Au cours du XIVe siècle, un clocher de bois est érigé au-dessus du porche d'entrée de l'abbatiale. Lors des guerres de religion dans la région, les Huguenots provoquent à leur tour des dommages au site. Ils endommagent notamment le chœur, le porche ainsi que le clocher. Au XVIIe siècle, l'église devient paroissiale. Plus tard lors de la Révolution française, l'abbatiale est vendue comme bien national en 1791. Et lors de l'insurrection royaliste, l'édifice sert aux républicains de hangar à fourrage et de dépôt de munitions.
Après l'érection de la nouvelle église paroissiale en 1869, l'édifice sert de marché couvert, et les murs lézardés doivent être réduits de 3 mètres de hauteur. Cependant, la découverte du tombeau en 1865 finit par redonner un nouvel intérêt au site et des travaux sont effectués entre 1898 et 1904. Ainsi, l'abbatiale est classée au titre des monuments historiques depuis 1896 alors qu'elle est désaffectée. C'est seulement en 1936 qu'elle est réaffectée au culte. La même année une fête célèbre le onzième centenaire du transport des reliques dans la commune. Une relique de saint Philibert est alors déposée dans le sarcophage. Le monument est aujourd'hui ouvert aux visiteurs, on en compte environs 9 000 par an.