L'ancienne abbaye cistercienne Notre-Dame de Bellebranche est située à Saint-Brice dans le sud du département de la Mayenne, dite Mayenne angevine.
Étymologie
Abbas B.-M. de Bellabrancha, 1175 ;
Abbas Belle Branchie, 1180 ;
Abbas de Bella Branca, 1189 ;
Abbas Bellebranchiæ, 1197 ;
Beata Maria de Bella Branchia, 1218 ;
Abbas Beatæ Mariæ de Bellabrancha, 1232 ;
Abbas et conventus de Bellabrancha, 1265 ;
Les religieux, abbés et couvent de Bellebranche, 1412 ;
Monasterium beatæ Mariæ de Bellabrancha, ordinis cisterciensis, 1446.
Liste des abbés
Abbés réguliers
Robert, témoin en 1162 d'un don fait par Renaud Ier de Château-Gontier aux religieux de Saint-Nicolas d'Angers; il cède en 1165 à Marmoutier les droits de son abbaye sur la terre de G. Grandin, à Bouère ; Zacharie, abbé du Louroux, et Pierre, abbé de La Boissière, sont présents.
Philippe n'est connu que par une charte de l'évêque du Mans Guillaume de Passavant (~1145-1187) en faveur de l'abbaye de Beaulieu.
Geoffroy: (Dom Piolin le nomme Guillaume) fait un accord au sujet de la dîme de Sillé avec l'abbé de la Couture au Mans, vers 1175, et un autre, semblable, concernant quelques vignes du prieuré de Sablé, vers 1180; il traite également avec Renaud V de Château-Gontier, l'échange d'un pré à Chémeré -ou Chemiré- pour une vignedonnée par le prêtre Thibault; enfin en 1186, il reçoit à La Gravelle, de Guy VI de Laval, la franchise de toutes les possessions de l'abbaye dans sa baronnie.
Guérin assiste à la ratification par l'évêque du Mans Hamelin (1190-1214) du don fait à Bellebranche, par Étienne de la Course, de la vigne de Pocé; il signe la charte par laquelle Guy VI de Laval abolit le droit de mainmorte, 1197.
M(acé?) veend, en 1214, à Foulques de Couvenant, en présence de R., abbé du Louroux, d'A., abbé de Perseigne, de M. , abbé de Champagne, ce que possède l'abbaye au Tremblay, à la Hangotière et à Ingrande, sous la réserve des dîmes du grain et du vin.
Jean de Saint-Sulpice, cité au cartulaire du Parc en 1236, fait, en 1237, une transaction avec le chapelain de Saint-Omer, devant Guillaume, doyen d'Entre-Sarthe-et-Mayenne.
Lucas paraît également dans le cartulaire de Notre-Dame-du-Parc (mss. de Gaignières) en 1248.
André était à la fois abbé du Louroux et de Bellebranche quand il ratifia, en 1280, un accord avec Robert de Sillé.
Étienne, dit de Saint-Sulpice par Dom Piolin, d'après le Cab. de la Beauluère, donne à l'un de ses religieux, Guillaume Bouglier, la faculté de passer sous la Règle de saint Benoît dans l'Abbaye de la Couture au Mans.
Jean prend à bail emphytéotique un bois situé dans le fief du prieuré de Bouère, pour y former l'étang de Queulain, 1342.
Macé donne bail de l'hébergement de la Rivière de Chemiré à Renaud d'Abatant, 27 avril 1350.
Saincton, exécuteur testamentaire d'Amaury IV de Craon, le 26 avril 1379; vivait encore en 1385.
Guillaume prête à l'abbé de Saint-Serge 400 écus d'or en 1388 ; fait un accord avec le seigneur de Ballée en 1392 ; est délégué par le pape Boniface IX pour une enquête au sujet de la fondation des Cordeliers de Laval en 1396 ; il prononce, comme arbitre, entre les abbés de Poutron et de Chalocé qui se disputaient certaines dîmes, 4 janvier 1408.
Étienne Jacgais, procureur de l'abbaye en 1412 à l'occasion d'une sentence prononcée par le sénéchal de Sablé et concernant la terre de Bouessay, a le titre d'abbé dans un contrat passé à Bouère en 1415 ; il reçoit, en 1426, le remboursement des 400 écus d'or avancés en 1388 à Saint-Serge ; il fait, en 1436, une transaction avec Bertrand de Tessé, chevalier, seigneur de Tessé et de Mergot, un échange avec le même en 1444, et, le 10 septembre 1446, règle encore une longue contestation avec l'abbaye de la Couture.
Gervais reçoit divers aveux en 1447, 1449 et 1451.
Jean Rocher est cité comme abbé en 1451 ; il fait serment aux mains de Martin Berruyer, évêque du Mans (1452-1467), le 20 mars 1452; reçoit aveu de divers particuliers en 1454 ; et se qualifie étudiant à l'Université d'Angers en 1455, 1456. C'est encore lui, sans doute, qui fait accord en 1482 avec le chapitre de Saint-Maurice d'Angers.
Pierre Lohéac, probablement de la famille angevine qui a donné un maire à la ville d'Angers (1492), et un chanoine de Saint-Pierre, recteur à l'université (1496), était pourvu de l'abbaye en 1485, et étudiant à Angers; il prend la qualité de régent en 1488, et soutient au nom de l'abbaye un procès contre la veuve de Jean Defaye.
Jean du Mesnil, comme ses prédécesseurs étudiant à Angers, et déjà abbé en 1495, reçoit plusieurs déclarations des sujets de l'abbaye, en 1497, 1498 ; est en procès avec le seigneur de Saint-Brice en 1499 ; figure à la promulgation de la Coutume du Maine, en 1508, et, d'après Ménage qui cite l'histoire de saint Florent, siège encore le 20 août 1516.
Jean Lecomte reçoit plusieurs aveux en 1512, 1513 ; assiste le 25 janvier 1515 à l'élection de l'abbé de la Clarté-Dieu ; donne pouvoir aux religieux de Chalocé d'élire le leur, le 5 juillet 1521 ; s'intitule « humble abbé de Bellebranche » dans l'aveu qu'il rend au baron de Sablé en 1535 ; et fait encore hommage du temporel de son abbaye à François de Lorraine en 1552.
Il y eut donc au moins vingt abbés réguliers pour une période de quatre siècles.
Abbés commendataires
Louis, Cardinal de Lorraine, 1554, 1556.
Jules Alvarot, clerc, ambassadeur du duc de Ferrare près du roi de France; il reçoit aveu en 1560 et meurt en 1565.
Jean-Baptiste Bencivini, clerc du diocèse de Florence, doyen de Notre-Dame de Mantes, fut pourvu par la bulle du pape Pie V, du 30 juin 1565. Le mandement du roi, daté de Cognac le 23 août, le qualifie « aumônier de notre très honorée dame et mère » ; il est accompagné de lettres de naturalisation. Bencivini date de Fontaines (Haute-Marne) la procuration qu'il donne à Jérôme Follet, chapelain et chaintre du roi, et celui-ci vient prendre possession le 24 septembre 1565, en présence de tous les religieux ; au nombre des témoins se trouve Gatien Bureau, chapelain de la reine. L'abbé fait un concordat avec le curé de Saint-Brice, en 1567 ; reçoit aveu de Gilles du Tertre, 1578 ; est cité dans les actes du clergé, 1583 ; et meurt en 1597.
François de Donadieu,
évêque élu d'Auxerre (1599-1625), est pourvu de l'abbaye de Bellebranche le 7 juin 1597 ; il ne fit prendre possession par procuration, datée d'Amiens, que le 18 novembre 1600. Le prieur Louis d'Auterives et 12 religieux étaient présents. En compensation de sa mense abbatiale qu'il cédait aux Jésuites, il obtint pour son frère Jean l'évêché de Saint-Papoul, sur lequel une rente lui fut réservée.
Prieurs claustraux
Gervais Gaudin, 1545, 1547.
François Pondavy, docteur en théologie; il donne un bail où paraissent 17 religieux « constituant la plus grande et saine partie du couvent », 1585.
Louis d'Auterives, 1597, 1600.
Pierre Barbes, délégué par les religieux à l'assemblée du Mans, pour la nomination des députés aux États de Sens, 1614.
Vincent Mondière, bachelier en théologie, sous-prieur 1616, prieur 1623, 1628.
Madelon Tullié, 1633.
Nicolas Cousin, docteur en théologie, vicaire général de son ordre dans les provinces de Touraine, Blaisois et Anjou, prieur, 1634. Il paraît dans un acte de 1636 avec 18 religieux, prêtres, profès, et dans un autre en 1639 avec 16 religieux.
François Bignon, 1649.
François Davazé, 1671, 1673.
Jean du Hardas
, 1680, 1684. Prieur de Bellebranche à une époque où les Jésuites prirent définitivement possession de l'abbaye, en 1684, il se fit transférer dans l'ordre des anciens Bénédictins, se berçant toujours de l'espoir d'obtenir une abbaye que le Père de la Chaise lui avait promise. Il s'attacha ensuite, en qualité d'intendant, à la personne du marquis de Servien, seigneur de Sablé, qui se ruina et mourut en prison, pendant que Jean du Hardas trouvait asile jusqu'à sa fin dans un réduit, près des écuries du château de Sablé.
René de la Barre, 1687.
Étienne Pasqueray du Rouzay, originaire d'Angers, 1690. Il fut, avec dom Letessier de la Guindonnière, né à Château-Gontier, l'un des deux derniers religieux cisterciens qui habitèrent Bellebranche.