Abbaye de Faremoutiers - Définition

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Fonction

Très rapidement, une école va fonctionner à l'abbaye. En effet, les fonctions sociétales d'une abbaye ou d'un simple monastère, au Moyen-Age, sont multiples jusqu'à l'apparition de l'État moderne. Il y a d'une part sa fonction spirituelle pour le salut de la société, dans ses bâtiment conventuels (pour la vie monastique), organisés autour du cloître ou de l'église abbatiale. Mais il y a d'autre part les bâtiments d'hospitalité, pour le public extérieur : école, infirmerie, hôtel de pèlerins, habitation des convers (membres laïcs de l'abbaye), portes de charité (Faremoutiers a conservé sa porte, dite "Porte des Pauvres"). S'y ajoutent encore des bâtiments dit de fabrique qui servent aux besoins logistiques immédiats de l'abbaye (atelier, boulangerie, écurie, étable, poterie, poulailler, etc.). Plus loin encore, au travers du village, l'abbaye a édifié des croix, spécifiques aux pèlerins. Cette diversité des fonctions se retrouve dans les principaux "offices" (responsabilités) des moniales : abbesse (dirigeante), chantre (musique sacrée), cellérière (affaires de justice), économe, chambellan (relation extérieures), infirmière, aumônière (assistance aux pauvres), bibliothécaire, pitancière (nourriture des jours maigres), apothicaire (pharmacie), mère des convers, vicaire (messe dans l'église paroissiale), mère des novices, la maréchale (pour ferrer les animaux), réfecturière (pour le réfectoire), jardinière, camériste (pour les vêtements), etc.

Tout ceci suppose, en plus du terrain propre de l'abbaye et du travail des moniales et servantes, que l'abbaye soit bien pourvue en bien temporels (terres, fermes, moulins, granges, etc.) et en revenus fiscaux locaux liés aux privilèges cléricaux et seigneuriaux. Favorisée par l'attention de plusieurs rois de France, par la renommée de ses abbesses dirigeantes et de ses reliques de saintes, l'abbaye de Faremoutiers s'est ainsi constituée localement un capital puissant (elle est par exemple possessionnée comme haute seigneurie de Jouy-sur-Morin à plus de 20 km à l'est de l'abbaye et en exploite directement un moulin jusqu'au XVIIIe siècle) dans cette partie de la Brie au travers de legs et donations de différentes classes sociales. Les établissements conventuels de type bénédictin, avec leur principe de travail manuel pour les moines, ont d'ailleurs eu au Moyen-Age un rôle de développement économique et technologique local ; c'est le cas par exemple en France dans l'histoire de la diffusion de la carpes et surtout du lapin domestique, pour des raisons religieuses et économiques) ce dont témoigne localement à Faremoutiers le nom de "parc de la Garenne" sur le site de l'ancien monastère. Les produits agricoles et artisanaux des abbayes bénédictines (comme dans le Sud-Est les liqueurs de Lérins ou la liqueur verte, la liqueur Bénédictine n'est plus fabriquée par les moines depuis la Révolution Française) sont aujourd'hui visibles par le grand public sur des sites Internet d'abbaye ou intercommunautaires).

Époque contemporaine

La période révolutionnaire sera par contre rapidement fatale à l'abbaye : l'Assemblée Nationale le 4 août 1789 vote l'abrogation des privilèges ; pour sauver l'État de la faillite, le Clergé mit ses biens à la disposition de la Nation le 2 novembre 1789. Tout se passe très vite ensuite.

Puis le 13 février 1790 c'est la suppression des ordres monastiques, et le 12 juillet la mise en place de la Constitution civile du clergé. L'ancien patrimoine temporel de l'abbaye restera à l'État ou sera redistribué dans le cadre des Biens Nationaux (vente en 1791) ; et la dispersions finale des quarante-trois religieuses de l'époque, a lieu fin 1792. Les bâtiments de l'abbaye servent alors de casernement militaire jusqu'en 1796, puis sert de carrière de pierres aux habitants jusqu'au début du XIXe siècle.

Les lieux deviendront un parc municipal, doté d'un grand bassin, avec les ruines encore restées en place. Ce n'est qu'un siècle plus tard, en 1930 seulement que des bénédictines résidant près de là, à Amillis (où se trouvent encore les reliques de Sainte-Flodeberte, ancienne moniale de Faremoutiers), se réinstallèrent sur les lieux mêmes de la fondation de Sainte-Fare, dans un petit corps de bâtiments : c'est la recréation de l'abbaye actuelle, qui compte aujourd'hui huit moniales.

En relation avec le public, l'abbaye pratique les cérémonies d'eucharistie et d'offices monastiques. La pratique d'hôtellerie de repos existe encore, mais sous forme restreinte (en journée). À la différence d'autres communautés bénédictines de Seine-et-Marne, comme à l'abbaye de Jouarre avec sa production de céramiques, les moniales de Faremoutiers ne vendent pas au public le fruit de leur travail manuel.

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