Abbaye de Montivilliers | |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Haute-Normandie |
Département | Seine-Maritime |
Ville | Montivilliers |
Culte | Catholique romain |
Type | Abbaye |
Rattaché à | Archidiocèse de Rouen |
Début de la construction | VIIe siècle |
Style(s) dominant(s) | Gothique |
Classé(e) | Monument historique |
Localisation | |
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L'abbaye de Montivilliers était un monastère bénédictin de femmes, fondé entre 682 et 684 par Saint-Philibert dans la ville de Montivilliers, en Seine-Maritime.
Ce monastère sera complètement détruit par les Vikings au IXe siècle et ne se relèvera qu’au début du XIe siècle, cette fois avec des hommes, placés sous la dépendance de l’abbaye de Fécamp. En 1035, le duc Robert le Magnifique donne son autonomie au monastère, qui redevient une abbaye de femmes, dotée dans la région de nombreux biens qui lui permirent d’entreprendre, sous l’abbatiat d’Élisabeth dans la seconde moitié du XIe siècle, les travaux de construction de la grande église abbatiale, excellent témoin de l’architecture normande à l’époque de Guillaume le Conquérant.
Au XVe siècle, la paroisse Saint-Sauveur, qui avait reçu les sept premières travées de la nef, fit abattre son côté nord, pour la doubler avec un large vaisseau gothique. Du XVIe au XVIIIe siècle, l’abbaye connaît toujours un grand rayonnement, notamment sous l’abbatiat de Louise de L’Hospital (1596-1643).
Abandonnée par les religieuses en 1792, l’abbaye subit pendant la période révolutionnaire une intense et multiforme occupation (bureaux, prison, garnison, magasins, écuries, etc.). Avant et après leur vente en 1811, les bâtiments ont été utilisés tout au long du XIXe siècle à des fins industrielles (filature de coton puis raffinerie de sucre et enfin brasserie en 1857) et convertis par la suite en entrepôts, garages et locaux d’habitation.
En 1975, la municipalité de Montivilliers engage une réflexion sur l’avenir du site abbatial qui aboutit favorablement en 1977. La première tranche des travaux permettra l’installation en 1994 de la bibliothèque Condorcet dans le Logis des Abbesses. La seconde tranche réalisée de 1997 à 2000 a permis la restitution des espaces dans leur architecture d’origine, la création du parcours spectacle « Cœur d’Abbaye » et l’aménagement d’une salle d’expositions temporaires dans le réfectoire gothique.
Le plan primitif de l'église du XIe siècle, de type bénédictin, a été modifié au XVe siècle. À la croisée, l'église a toutefois conservé un monumental clocher de la fin du XIe siècle.
La façade date de la première moitié du XIIe siècle. Elle devait comporter initialement deux tours, comme les églises de Jumièges ou de Boscherville, mais seule celle du nord a subsisté. Au-dessus du portail roman, une grande fenêtre de style gothique a été percée au XIVe siècle.
Dans la nef, seul le côté sud, restauré au XIXe siècle, est encore roman. De style gothique flamboyant, la nef est éclairée par les grandes fenêtres de six chapelles contiguës.
À la croisée, une voute du XVIIe siècle masque la voute du XIIe siècle. Les bras du transept sont couverts de voûtes d'ogives de style archaïque, dépourvues de clefs, séparées par un bandeau décoré de bâtons brisés. L'arc en plein cintre qui ouvrait sur l'absidiole sud montre vingt claveaux sculptés de scènes anecdotiques ou d'animaux stylisés.
Le chœur, profond de trois travées et très modifié au XVIIe siècle, laisse encore deviner sa structure romane primitive, notamment dans les hautes colonnes qui marquaient le départ de l'hémicycle de l'abside.
L'église abbatiale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862.