Abbaye de Valmagne - Définition

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Introduction

Ancienne abbaye de Valmagne
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
43° 29′ 12.97″ Nord
       03° 33′ 44.19″ Est
/ 43.4869361, 3.562275
 
Pays France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Hérault
Ville Villeveyrac
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattaché à Ordre de Cîteaux
Début de la construction 1138
Style(s) dominant(s) Art cistercien
Protection Monument historique
Localisation
 
France location map-Regions and departements.svg
Abbaye de Valmagne

L'abbaye de Valmagne est une abbaye cistercienne située à Villeveyrac, dans le département de l'Hérault en France.

Historique

La fondation

L'abbaye de Valmagne est fondée en 1138 par Raymond Trencavel, vicomte de Béziers. Cette fondation est confirmée l'année suivante par l'évêque d'Agde (1139). Les premiers moines viennent du monastère de Sainte-Marie d'Ardorel. Dépendante de l'abbaye de Cadouin, Valmagne suit d'abord la règle bénédictine. Le fort développement de l'ordre cistercien amène cependant l'abbaye à demander assez vite, en 1144, son détachement d'Ardorel et de Cadouin afin d'être rattachée à Bonnevaux, fondation de Cîteaux, dans le Dauphiné. Trencavel s'y oppose sans succès : le rattachement est effectif en 1145. En 1159, le pape Adrien IV confirme cette affiliation cistercienne. L'abbaye respectera alors les règles morales et architecturales de saint Bernard.

La splendeur

À l'image de Cîteaux, l'abbaye de Valmagne connaît une époque de splendeur avec d'abondantes donations, qui font que la richesse de la communauté sera considérable. Ainsi, une série de granges est établie dans la région et les relations avec la noblesse locale sont excellentes. Un vignoble de 10 arpents (environ 5 hectares) est aussi mis en place par des moines bourguignons, eux-mêmes à l'origine du célèbre Clos-Vougeot. La décision de reconstruire en 1257 une nouvelle église gothique sur les bases du premier édifice roman devenu trop exigü, alors que celui-ci n'a qu'un siècle d'existence, témoigne aussi de cette puissance. Au XIVe siècle, un cloître gothique remplace le précédent, roman, tout en en conservant des éléments. Du XIIe siècle au début du XIVe siècle, Valmagne est une des abbayes les plus riches du sud de la France. Elle compte alors près de 300 moines.

La décadence

Les premiers problèmes surviennent lors de la guerre de Cent Ans, époque du "grand malheur". L'épidémie de peste noire dévaste la région en 1348 : de nombreux moines meurent, d'autres fuient l'abbaye. De même, le passage des Routiers et autres mercenaires endommage Valmagne. Peu à peu, les abbés, élus par les moines, ne parviennent plus à faire face aux dépenses et certaines dépendances sont vendues. À partir de 1477, l'abbaye est alors dirigée par des abbés commandataires : pour améliorer la gestion, ces derniers, désignés par le roi, sont choisis au-dehors et non plus parmi les membres de la communauté. Ces modifications conduisent à un certain relâchement de la vie religieuse et au désintéressement relatif de l'abbé pour son abbaye. Lors des guerres de religion, l'abbaye est presque abandonnée. L'abbé Vincent Concombey de Saint-Séverin, en poste depuis quatre ans, embrasse la religion réformée et fait le siège des lieux. En 1575, une attaque des Huguenots brise tous les vitraux de l'église ; les dégâts sont considérables, notamment dans le cloître. Surtout, les moines sont massacrés lors de ces conflits et notamment le célèbre Nonenque, moine cellérier octogénaire apprécié pour ses grandes compétences vinicoles. Pendant une quarantaine d'années, l'abbaye reste déserte : elle devient un repaire de brigands.

La rénovation et la fermeture

Les moines reviennent à Valmagne au début du XVIIe siècle. Ils font revivre l'abbaye en commençant par des travaux de restauration. Des parties de l'église, notamment les fenêtres aux vitraux brisés, sont ainsi murées pour éviter toute chute quant au cloître, il est restauré. La remise en ordre des bâtiments s'étend cependant sur toute la durée du siècle. À partir de 1680, un nouvel abbé commendataire, le cardinal Pierre de Bonzi, archevêque de Toulouse et Narbonne et président des États du Languedoc, cherche à transformer Valmagne en palais épiscopal et à lui rendre son lustre passé. En prélat bâtisseur, il dote l'abbaye d'un bel escalier d'honneur, réhausse le cloître d'un étage et créé un jardin à la française. En 1698, Bonzi cède l'abbaye à son neveu, Armand Pierre de La Croix de Castries. Toutefois, au début du siècle suivant, des travaux importants sont encore nécessaires dans l'église mais les moyens financiers commencent à manquer : l'abbaye est endettée ! Dans les dernières années du XVIIIe siècle, la communauté des moines est très réduite. Lors de la Révolution française, l'abbaye est à nouveau saccagée. Des paysans révoltés brûlent mobilier, tableaux et archives. En 1790, les trois derniers moines quittent Valmagne et se réfugient à Barcelone en emportant le peu d'objets de valeur restant. L'abbaye devient bien national. Elle est vendue en 1791 à M. Granier-Joyeuse qui transforme l'église en chai (cave à vin). Des foudres sont alors installés dans les chapelles latérales et axiales de l'église. En raison de mésententes, les héritiers de l'entrepreneur cherchent ensuite à s'en séparer. Avec la permission de l'Évêché, elle est rachetée par le comte de Turenne en 1838. Jamais revendue depuis, l'abbaye de Valmagne demeure désormais dans la descendance de cette famille qui se consacre elle-aussi à la viticulture.

Le statut actuel

Classée aux monuments historiques depuis le 11 avril 1947, l'abbaye de Valmagne accueille aujourd'hui de temps en temps des manifestations culturelles (concerts classiques). Elle est également ouverte aux visites touristiques depuis 1975.

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