L'historique suivant reconstruit le déroulement supposé des évènements liés à ce qui s'est passé à Roswell. Il est construit à partir de journaux et de télex de l'époque.
Le 14 juin, le fermier William “Mac” Brazel remarqua des débris étranges alors qu'il travaillait dans un ranch à une centaine de kilomètres de Roswell. Cette date (« environ 3 semaines avant le 8 juillet ») reste controversée, mais elle est présente dans plusieurs témoignages de l'époque, en particulier les récits citant Brazel, et dans un télex envoyé quelques heures après la révélation de l'histoire, citant le shérif George Wilcox (le premier prévenu par Brazel). Cependant, le rapport initial de la base de l'armée de l'air de Roswell raconte que la découverte eut lieu « au cours de la semaine précédente », suggérant que Brazel avait découvert les débris au début du mois de juillet. Brazel raconta au Roswell Daily Record que son fils et lui avaient vu « une large zone de débris brillants, bandes de caoutchouc, feuilles d'étain, un papier plutôt dur et des barres ». Il préta peu attention à tout cela, mais retourna sur les lieux le 4 juillet avec sa femme, son fils et sa fille pour récupérer des débris. D'autres témoignages rapportent que Brazel aurait collecté de débris plus tôt, les mettant en tas et les cachant sous des broussailles. Le jour suivant, Brazel entendit des témoignages sur les soucoupes volantes, et se demanda s'ils étaient liés avec ce qu'il avait trouvé. Le 7 juillet, Brazel confia au shérif Wilcox qu'il croyait avoir trouvé une soucoupe volante. Une autre source cite Wilcox disant que Brazel avait signalé l'objet le 6 juillet. Wilcox appela ensuite le major Jesse Marcel de la base de l'armée de l'air de Roswell et un homme en civil vint au ranch chercher les débris que Brazel avait ramassés. « Nous avons passé quelques heures le 7 juillet à chercher des morceaux de l'engin météo », déclara Marcel. « Nous avons trouvé d'autres bouts de caoutchouc et d'aluminium ». Ils essayèrent ensuite de ré-assembler l'objet mais Brazel dit qu'ils n'y étaient pas arrivés. Marcel apporta les débris à la base le lendemain matin. Il est possible que Brazel ait récupéré les débris d'un ballon météo classique le 14 juin et les débris plus étranges début juillet. Il se peut aussi que sa détention de plusieurs jours au secret dans la base où il avait été conduit sous escorte militaire l'ait influencé quant au contenu de ses descriptions du matériel allant dans le sens d'un ballon météo couverture conforme à l'époque à l'explication officielle de l'US Air Force, mais en contradiction avec la théorie du projet Mogul.
Comme décrit dans l'édition du Roswell Daily Record du 9 juillet 1947:
« Le ballon qui faisait voler l'appareil, si c'est ainsi que cela fonctionnait, devait mesurer 4 mètres de long, déclara Brazel, évaluant la distance par la taille de la pièce où il était assis. Le caoutchouc était gris clair et était éparpillé sur une zone de 200 mètres de diamètre. En rassemblant les débris, les feuilles d'aluminium, le papier, les bandes et les barres formaient un paquet d'un mètre de long et de 20 centimètres d'épaisseur, et le caoutchouc un tas de 50 centimètres de long et de 20 d'épaisseur. En tout, estima-t-il, l'ensemble devait peser environ 2 à 3 kilos. Il n'y avait aucun signe de métal dans la zone qui aurait pu provenir d'un moteur, ni aucune trace de propulseur, bien qu'au moins l'un des ailerons de papier ait été collé sur un bout d'étain. Il n'y avait aucune inscription sur l'instrument, bien qu'il y ait des lettres sur certaines parties. Une longueur considérable de ruban adhésif, et du ruban avec des fleurs imprimées dessus, avaient été utilisés dans la construction. Ni corde, ni fil n'était visible, mais il y avait des œillets dans le papier qui indiquaient que quelque chose pouvait y avoir été attaché. »
Il était assez habituel de retrouver des débris de ballons météo pour les habitants de la région qui avaient donc bien peu de chance de les confondre avec des soucoupes volantes faites de papier collant et d'alerter les autorités pour si peu.
Un télex envoyé au bureau du FBI de Dallas, citait un major de l'Eighth Air Force le 8 juillet:
« Le disque est hexagonal et était suspendu à un ballon par un câble, ballon de 6 mètres de diamètre environ. Il a été dit au major Curtan que l'objet trouvé ressemblait à un ballon météo à haute altitude équipé d'un réflecteur radar, mais cette conversation téléphonique entre leur bureau et la base de Wright Field n'a pas confirmé cette affirmation. »
Tôt le mardi 8 juillet, la base de l'armée de l'air de Roswell fit un communiqué de presse qui fut immédiatement relayé par de nombreux journaux:
« Les nombreuses rumeurs faisant état d'une soucoupe volante sont devenues réalité hier, lorsque le service des renseignements du 509e escadron de l'air force de la base de Roswell a pris possession d'un disque grâce à la coopération d'un rancher et du bureau du shérif du comté de Chaves au Nouveau Mexique. L'objet volant a atterri dans un ranch près de Roswell durant la semaine dernière. Sans téléphone, le rancher a conservé le disque jusqu'à ce qu'il puisse contacter le bureau du shérif, qui informa le major Jesse A. Marcel du 509e escadron de l'air force. Une action fut immédiatement lancée, et le disque fut récupéré au domicile du rancher. Il a été examiné à la base de Roswell, puis transmis à de plus hautes autorités. »
Le colonel William H. Blanchard, commandant du 509e escadron, contacta le général Roger M. Ramey de l'Air Force à Fort Worth, au Texas, et Ramey ordonna le transport de l'objet à la base aérienne de Fort Worth. L'adjudant Irving Newton confirma l'opinion de Ramey, identifiant l'objet comme un ballon météo et son réflecteur. Un autre bulletin de presse sortit alors, depuis Fort Worth, décrivant l'objet comme un « ballon météo ».
À Fort Worth, plusieurs photographes de presse purent prendre des photos des débris. Ces débris correspondaient bien à la description d'un ballon et d'un réflecteur. Ramey, le colonel Thomas J. Dubose et Marcel furent pris en photo avec les débris. Brazel, le rancher, interviewé par le Roswell Daily Record, infirma la thèse militaire, déclarant qu'il avait déjà retrouvé des ballons météo et qu'il était sûr que ce qu'il avait trouvé n'était pas un ballon d'observation. L'affaire fut rapidement oubliée.