C'est un dérivé de l'amatol (composé de trinitrotoluène (TNT) en proportion égale avec le nitrate d'ammonium).
Le nitrate d'ammonium fonctionne sert d'oxydant et l'aluminium d'amplificateur de puissance. Dans une certaine mesure, l'aluminum le rend plus prompt à la détonation.
Stabilité
Il est moins stable que le TNT pur qui n'interagit pas avec les métaux et n'absorbe pas l'eau. (Le TNT peut cependant former des composés instables au contact de métaux alcalins. Le mélange est relativement stable quand il est maintenu au sec, mais peut se dégrader à cause du caractère très hygroscopique du nitrate d'ammonium .
L'Ammonal brûle vigoureusement lorsqu'ils est exposé, de manière non confinée à l'air, et il fait exploser son contenant lorsqu'il brûle en étant confiné.
La vitesse de détonation de l'ammonal est d'environ 4400 mètres par seconde.
Usage « industriel »
L'ammonal est encore produit par l'industrie chimique comme un explosif industriel, essentiellement en remplacemnet de la dynamite pour l'industrie des carrières ou minière.
Historique
Ce cratère de mine (de Lochnagar, à Ovillers en France) donne une idée de l'ampleur des effets des explosifs disponibles dès la 1ère Guerre mondiale. La plupart de ces cratères ont été comblés avec les déchets issus du nettoyage des zones de combat, mais quelques uns dont celui-ci ont été conservés.
L'usage du nitrate d'ammonium (rendu bon marché par une production industrielle par les usines d'engrais) et de l'aluminium (métal très commun dans la croute terrestre) en a fait un remplaçant du TNT pur.
Son histoire est principalement liée à celle de la guerre :
dès le début 1915, la British Army l'a employés comme explosif moins cher pour ses mines (avec un détonateur au fulminate de mercure et une mise à feu par circuit électrique, mais les très grosses mines pouvaient aussi être déclenchées par un explosifs primaire qui était de la gélinite).
Il a notamment été utilisé pour la mine de la redoute d'Hawthorn Ridge qui au cours de la Bataille de la Somme - avec 18 tonnes d'ammonal - a pulvérisé une position allemande, laissant un énorme cratère, à l'Ouest de Beaumont-Hamel.
Deux autres mines d'une très forte puissance ont été utilisées par les anglais. Le cinéaste britannique Geoffrey Malins, témoin de l'explosion, qui a filmé l'attaque de la 29e Division avait disposé sa caméra à environ un demi-mille de distance, sur une crête en attente de l'explosion ; «Le terrain où je me tenais a été secoué par une énorme convulsion. Le sol a été secoué et balancé. Je me suis agrippé à mon trépied pour ne pas tomber. Puis, pour tout le monde comme une gigantesque éponge, la terre s'est expansée en l'air à jusqu'à une hauteur d'une centaine de pieds. Elle montait de plus en plus haut, et avec un terriblerugissement la terre broyée est retombée sur elle-même, ne laissant qu'une montagne de fumée. »( « The ground where I stood gave a mighty convulsion. It rocked and swayed. I gripped hold of my tripod to steady myself. Then for all the world like a gigantic sponge, the earth rose high in the air to the height of hundreds of feet. Higher and higher it rose, and with a horrible grinding roar the earth settles back upon itself, leaving in its place a mountain of smoke. »). L'attaque a néanmoins été un échec pour les anglais qui n'ont pu tenir une des lèvres du cratère que quelques heures. Le secteur ne sera plus attaqué par les anglais jusqu'au 13 novembre, avec le lancement de la bataille de l'Ancre où les Anglais ont posé une autre mine sous la redoute d'Hawthorn Ridge, cette fois, avec 13 tonnes d'explosifs, permettant enfin aux anglais de reconquérir la zone (dont le village de Beaumont Hamel).
Trois des mines utilisées dans le Bataille de Messines, qui ont explosé au début de la troisième bataille d'Ypres en contenaient 30 000 livres (soit plus de 13,6 tonnes d'ammonal), une quatrième en contenait plus de 9 tonnes). Ammonal utilisé pour Militaire buts était généralement contenues dans des boites métalliques ou sacs de caoutchouc étanches pour empêcher son humidification.
Toutes les mines posées à Messines n'ont pas été déclenchées. 2 des 21 mines n'ont pas été allumées car situées hors de la zone de l'offensive. Et le 17 juillet 1955, un coup de foudre a déclenché l'explosion d'une des mines restantes, sans pertes humaines (seule une vache a été tué). Une 21ème mine aurait été trouvée, mais aucune tentative n'a été faite pour le supprimer. Il est possible que l'une mine (non-explosées) ait été démantelée, car on sait que les sapeurs allemand ont creusé le sol à proximité de la chambre où étaient entassés les explosifs.
On en a retrouvé, bien conservé dans du caoutchouc (Groupe Durand) dans les tunnels de Vimy.
L'Ammonal britannique était composé d'un mélange de 65% de nitrate d'ammonium, 15% de TNT, 17% d'aluminum grossier et de 3% (en poids) de charbon de bois.