Arbre creux - Définition

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Importance écologique

Un moineau devant sont nid dans un tronc
Moineau domestique (Passer domesticus) nichant dans un arbre creux. La femelle vient nourrir son petit.

La conservation de la faune des arbres creux est un problème mesuré dans de nombreuses régions du monde. En Amérique du Nord, le rétablissement des populations des Merlebleus de l'Est (Sialia sialis) a exigé la mise en place de nichoirs en raison de la perte de cavités naturelles. La rareté des arbres morts ou creux dans les forêts scandinaves est une menace clé sur le mode de vie des oiseaux indigènes : En Suède, près de la moitié des espèces menacées est dépendante des cavités du bois mort, sous toutes ses formes.

Les creux d'arbres peuvent jouer un rôle important dans la « survie » et la propagation de certaines maladies, comme l'encéphalite de La Crosse.

Utilisation

Les arbres creux sont un habitat important pour de nombreuses espèces sauvages, voire crucial quand les autres ressources n'offrent aucun substitut possible. Les animaux peuvent utilisent ces creux comme abris pour la journée ou pour la nuit, ainsi que pour élever leurs petits, trouver leur alimentation, aider la thermorégulation, ou encore pour faciliter le comportement grégaire et la dispersion. L'utilisation de ces cavités peut être opportuniste plutôt que forcée, et il est parfois difficile de déterminer la nature d'un rapport entre certaines espèces et ces trous : ce rapport peut varier au sein d'une même espèce selon la répartition ou dépend des conditions climatiques.

Les facteurs de choix de la cavité utilisés par les animaux comprennent la taille et la forme de l'entrée, la profondeur et le degré d'isolation. De tels facteurs affectent considérablement la fréquence d'utilisation d'un creux, notamment au fil des saisons. Les critères de choix sont souvent grossiers, mais chez les chauves-souris européennes on note par exemple que les arbres-gîtes sont souvent vivants, car offrant une bien meilleure isolation thermique et que les conifères sont le plus souvent évités, probablement à cause de leur résine, le chêne étant le favori des chiroptères. Enfin les différentes essences réagissent différemment aux contraintes mécaniques. Selon leurs caractéristiques certains arbres se fendront ou craqueront, etc.

Les critères de choix employés par les animaux rendent l'utilisation des cavités variable, souvent fonction des saisons. L'utilisation faite par les invertébrés n'a pas été aussi bien étudiée qu'elle ne l'a été pour les oiseaux, les mammifères et d'autres vertébrés.

Espèces concernées

Les creux dans les arbres tombés sont également très importants pour les animaux comme les échidnés, numbats, les chats marsupiaux et de nombreux reptiles comme les varans. Dans les cours d'eau, les arbres creux peuvent être utiles à certains animaux aquatiques pour y vivre ou y pondre. Les creux humides (dendrotelmes) sont utiles à différents diptères tels les Ceratopogonidae, les Chironomidae ou encore les Culicidae (moustiques) pour leur reproduction. D'autres insectes peuvent eux habiter l'arbre, comme divers hyménoptères (abeilles, frelons…) qui y établissent leur nid. Les cavités humides sont également appréciées de nombreux amphibiens, comme les grenouilles arboricole du genre Litoria, ainsi que de reptiles arboricoles, notamment des serpents, des geckos et des scinques. Plus communément les oiseaux sont très attachés à ce type d'habitat où ils peuvent construire leurs nids et élever leurs jeunes à l'abri d'une grande partie des prédateurs, comme le font les Ramphastidae (toucans et apparentés), les calaos et les bucorves, les Picidae (pics et apparentés), les Strigidae (chouettes, hiboux…) ainsi que d'autres rapaces, diurnes eux, comme différents faucons et éperviers, de nombreux canards, grimpereaux ou encore les merlebleus. Côté mammifères, on retrouve de nombreuses chauves-souris, les rongeurs (loir, écureuils, etc.), des mustélidés (hermine, fouine et autres martres…) et même de plus grosses espèces, comme renards, ratons laveurs, chats sauvages, lièvres jusqu'à certains ours.

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Études de cas

Australie

En Australie, 304 espèces de vertébrés sont connues pour utiliser les cavités d'arbre : 29 amphibiens, 78 reptiles, 111 oiseaux et 86 mammifères. Cela représente pour l'Australie 13 % de toutes les espèces terrestres d'amphibiens, 10 % des reptiles, 15 % des oiseaux et 31 % des mammifères qui utilisent, au moins occasionnellement, les arbres creux. Environ 100 de ces espèces sont maintenant rares, menacées ou quasi-menacées selon la législation australienne ou du Commonwealth, en partie en raison de la suppression des arbres creux.

Les menaces pour ce type d'habitat sont : la sylviculture en forêt, voire la déforestation et le défrichement, la collecte du bois de chauffage, le dépérissement forestier (à cause par exemple d'inondations ou de la salinité). S'ajoutent à cela les espèces nuisibles et introduites comme le Martin triste (Acridotheres tristis) ou l'abeille européenne (Apis mellifera) qui concurrencent les trous d'arbres aux espèces autochtones ; les chats domestiques et harets ainsi que les rats noirs peuvent attaquer les animaux utilisant ces troncs creux et ont été particulièrement préjudiciables aux populations insulaires ; et certaines espèces indigènes utilisant les arbres creux ont augmenté leur densité de peuplement ou leur répartition depuis l'arrivée des européens, tel que le Cacatoès rosalbin (Eolophus roseicapilla), le Cacatoès corella (Cacatua sanguinea) et le Phalanger renard (Trichosurus vulpecula), et concurrencent des espèces indigènes moins communes.

Russie, Chine, Corée

Les ours noirs d'Asie (Ursus thibetanus), aussi connus sous le nom d'ours à collier, préfèrent dans les parties nord de leur répartition (province russe de Primorye, la Chine, et les deux Corées) passer l'hiver dans de grands trous d'arbre, dans lesquels les femelles donnent également naissance aux oursons. Les menaces incluent la déforestation massive dans ces contrées, combinée au braconnage opéré sur les ours en train d'hiverner — avec la destruction sélective des meilleurs arbres creux. En Russie, des tentatives (parfois réussies) sont faites pour reconstituer de tels arbres cassés. Malheureusement, seule une faible portion de tous les arbres endommagés peut être reconstituée dans le Primorye, où les forêts sont allègrement exploitées sans tenir compte de la mégafaune.

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