Atlas (fusée) - Définition

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Introduction

Lancement par une fusée Atlas d'une capsule Mercury emportant à son bord l'astronaute John Glenn premier astronaute américain à orbiter autour de la Terre

Atlas est une famille de lanceurs spatiaux américains dérivé du missile Atlas premier missile balistique intercontinental américain mis au point à la fin des années 1950. Le lanceur initial est une fusée monoétage à combustible liquide brûlant un mélange d'oxygène liquide et de kérosène et disposant de trois moteurs dont deux sont éjectés lors de l'ascension (formule dite à "1 étage et demi"). Le recours à un réservoir ballon à paroi extrêmement mince permet d'obtenir un engin particulièrement performant.

Le lanceur Atlas est utilisé dans la même configuration que le missile pour lancer les premiers astronautes américains en orbite dans le cadre du programme Mercury (1962). On lui adjoint rapidement un deuxième étage pour lancer des satellites et des sondes spatiales : d'abord l'étage Agena (1960) puis, après une longue mise au point l'étage Centaur dont les caractéristiques révolutionnaires (utilisation du couple hydrogène/oxygène) permettent d'accroître fortement la charge utile qui passe à 4 tonnes en orbite basse et 1 tonne pour les sondes interplanétaires : c'est une fusée Atlas-Centaur qui lance la sonde spatiale Surveyor 1 qui réussit le premier atterrissage en douceur sur la Lune (1966). Près de 170 lanceurs Atlas dotés d'un deuxième étage Agena ou Centaur et utilisant souvent comme premier étage un missile balistique désormais retiré du service lancent satellites artificiels et sondes spatiales jusqu'en 1983. Au sein des lanceurs américains Atlas occupe un créneau intermédiaire entre la famille des lanceurs légers Delta et celle des lanceurs lourds Titan qui, trop coûteux, ne perceront jamais sur le marché des satellites commerciaux et se contenteront de lancer des satellites militaires et les sondes spatiales les plus massives.

En 1983 la version G plus puissante (près de 6 tonnes en orbite basse) est mise au point pour pouvoir mettre sur orbite les satellites de télécommunications toujours plus lourds et faire face à la concurrence croissante du lanceur européen Ariane. La version Atlas I techniquement très proche de l'Atlas G est lancée pour la première fois en 1990 dans un contexte transformé par l'explosion de la navette Challenger. Désormais la NASA demande au constructeur du lanceur de financer lui-même les évolutions de sa fusée. C'est l'Armée de l'Air américaine qui désormais financera les évolutions du lanceur à travers ses commandes massives. Le modèle Atlas I est rapidement remplacé par l'Atlas II, plus puissante, lancée 63 fois entre 1991 et 2004. Le premier étage du lanceur est complètement refondu pour la version Atlas III qui ne sera lancée que 6 fois entre 2000 et 2005 : les trois moteurs d'origine sont remplacés par un moteur russe unique RD-180 très performant qui permet de rallonger les réservoirs et d'emporter une charge utile de plus de 8 tonnes en orbite basse.

Ce lanceur est rapidement remplacé par la version Atlas V (premier vol en 2002) développé pour répondre au programme EELV de l'Armée de l'Air qui recherche un lanceur modulaire et moins coûteux : sur cette nouvelle version la technique du réservoir ballon est abandonnée sur le premier étage dont le diamètre est augmenté de manière substantielle. Le nouveau lanceur se décline en plusieurs versions utilisant des propulseurs d'appoint de puissance différente qui permettent de placer selon le cas entre 9,7 et 29,4 tonnes en orbite basse. Mais les coûts de développement du nouveau lanceur, plus élevés que prévus, disqualifient rapidement la nouvelle version sur le marché commercial. Désormais son constructeur Lockheed Martin allié à son principal concurrent Boeing (fournisseur de l'autre lanceur gagnant de l'EELV la Delta IV) au sein de l'United Launch Alliance ne propose plus sa fusée que sur le marché fermé des satellites militaires. Le lanceur Atlas V a été lancé fin 2009 à 19 reprises.

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