L'avenue Jean Perrot est une voie routière urbaine parfaitement rectiligne de 4 230 mètres reliant les communes de Grenoble et d'Eybens en Isère.
L'actuelle avenue Jean Perrot est une voie ouverte en 1753 sous le règne de Louis XV. Cette voie a été le théâtre de deux faits historiques importants en 1788 puis en 1815.
À partir de 1864, le chemin d'Eybens a une nouvelle intersection, celle du passage à niveau de la voie ferrée Grenoble - Montmélian qui vient d'être inaugurée.
En mai 1867, 36 riverains signent et envoient au maire la pétition suivante : Nous soussignés, propriétaires et habitants sur Eybens quartier neuf dit de la Bajatière, avons l'honneur de vous exposer que chaque jour des constructions nouvelles viennent s'ajouter à l'importance de ce quartier et que nous serions heureux qu'un fait glorieux ou le nom d'un homme célèbre soit donné à cette voie.... nous vous proposons Cours Bonaparte.
Vers 1871-1872, les contributions directes semblent adopter le terme de chemin d'Eybens, puis en 1893, le chemin devient route d'Eybens et enfin en 1896, on parle de chemin de grande communication (CGC no 5).
Le 28 octobre 1967, le contournement ferroviaire de la ville est mis en service plus au sud, évitant ainsi les quartiers de la Capuche et Exposition-Bajatière. Le passage à niveau de l'avenue Jean Perrot disparaît. À sa place, un nouveau carrefour routier va naître avec la mise en circulation de l'avenue des Jeux olympiques à la place du tracé ferroviaire.
En 1897, la route d'Eybens est l'une des deux premières voies de Grenoble à bénéficier d'une ligne de tramway électrique. La ligne de tramway part de la place Grenette pour rejoindre Eybens. Les rames sont composées d'une motrice et deux wagons vitrés en hiver, ouverts avec des rideaux à rayures blanches et rouges en été. Les stations sont situées au niveau de la rue Ponsard, de la rue Mallifaud, et place des Alpes (actuelle place Paul Vallier). Cette dernière station marque l'entrée dans l'enceinte fortifiée de la ville jusqu'à la démolition des remparts de la ville en 1924 à l'occasion de la préparation de l'Exposition internationale de la houille blanche. Le tramway emprunte ainsi un étroit tunnel d'accès appelé porte des Alpes.
En septembre 1904, des habitants riverains de la route demandent dans une pétition au maire Charles Rivail l'élargissement de la porte suite à un accident mortel survenu un an auparavant. L'élargissement est réalisé en 1911 avec la participation financière des habitants à hauteur de 10% à verser à l'autorité militaire. Jusqu'en 1924, la porte va posséder trois tunnels d'accès. Avec la démolition des remparts, l'avenue d'Eybens voit son extrémité nord redressée afin de longer le nouveau parc des expositions. Auparavant la voie faisait un léger virage en passant sur le polygone du génie afin de rentrer dans l'axe de l'actuelle rue Fantin Latour. Le mois de février 1951 marque la fin du transport par tramway dans cette avenue, remplacé par les trolleybus et les bus.
Contrairement au sud de l'avenue où une urbanisation éparse de maisons existe depuis longtemps, l'urbanisation en pierre dans le nord de l'avenue est pratiquement inexistante jusqu'à la démolition des remparts en 1924. Le déclassement de cette zone contrôlée par les militaires appelée zone de servitude militaire va permettre la construction d'immeubles dans la partie située entre les grands boulevards et les rues Mallifaud et Moyrand. Les zones de servitude sont tracées autour des places fortes afin de découvrir le terrain et empêcher l'assaillant de se dissimuler.
À Grenoble, le lieutenant-colonel Cosseron-de-Villenoisy, chef du génie, en donne une définition précise le 15 février 1873 sur des affiches publiques, rappelant aux nombreux contrevenants de se conformer à la loi. Une première zone de 250 mètres autour des remparts où ne peut être élevée ni construction ni clôture ni haie. Dans une deuxième zone sur les 237 mètres suivants, on ne peut bâtir qu'en bois ou en torchis uniquement. Le chemin d'Eybens est ainsi concerné par cette servitude sur environ 500 mètres.
Au début du XXe siècle l'avenue est bordée d'arbres de chaque côté et de ruisseaux. Ces derniers débordent souvent et inondent l'avenue. Hors de la zone de servitude, de nombreux petits commerces bordent l'avenue. (cafés, marchand de charbon, boulangeries, épiceries, pharmacie, tailleur de pierres)
Au cours du XXe siècle, quelques célébrités ont habité sur l'avenue comme le prix Nobel de physique Louis Néel ou le peintre dauphinois Charles Bertier.