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cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes | ||
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Pays de la Loire | |
Département | Loire-Atlantique | |
Ville | Nantes | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Cathédrale | |
Rattaché à | Diocèse de Nantes (siège) | |
Début de la construction | XVe siècle | |
Fin des travaux | XIXe siècle | |
Style(s) dominant(s) | Gothique | |
Classé(e) | Cl Monument historique | |
Localisation | ||
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La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes se situe sur la place Saint-Pierre, à Nantes. Elle est la cathédrale du diocèse de Nantes, siège de l’évêque de Nantes. Sa construction s’étale sur 457 ans, de 1434 à 1891, mais ces délais n’altèrent en rien la qualité ni la cohérence de son style gothique. Elle est classée monument historique en 1862.
Trois édifices religieux ont précédé l'actuelle cathédrale :
L'édifice actuel est bâti à l’emplacement de cette dernière, en l’absorbant peu à peu.
On raconte qu’au IIIe siècle, saint Clair, premier évêque de la ville, arrive de Rome en possession d’un clou provenant de la croix qui supporta le martyre de saint Pierre. Il fait édifier une chapelle pour abriter la relique, qu’il dédie à Saint Pierre et Saint Paul.
La construction de la première cathédrale débute au VIe siècle, à l’initiative de l’évêque Eumélius II (527-549). Elle est consacrée par son fils et successeur, Félix Ier (550-582). Cet édifice, dont le plan en croix latine à trois nefs qui copie ceux des cathédrales de Tours et de Clermont, fait l’admiration de son contemporain Venance Fortunat, évêque de Poitiers. Il décrit la cathédrale de Nantes en ces termes :
En 843, lors des invasions normandes, l’évêque Gohard y est massacré avec ses paroissiens, par les Vikings. La cathédrale est reconstruite au XIe siècle (vers 1080, sous l’épiscopat de Benoît de Cornouaille). De cette époque, il ne subsiste aujourd’hui que la crypte située sous le chœur, et quelques chapiteaux.
La construction de l’édifice actuel est initialement conduite par Guillaume de Dammartin, architecte de Jean de Berry, puis par Mathurin Rodier, sous l'impulsion du duc de Bretagne Jean V et de l’évêque Jean de Malestroit, qui posent la première pierre le 14 avril 1434.
Le milieu du XVe siècle est en effet une période propice au lancement de tels projets, la Bretagne ayant retrouvé une prospérité commerciale suffisante grâce à une politique diplomatique opportuniste et habile qui lui permet de rester relativement à l’écart des déchirements européens de l’époque, notamment entre les royaumes de France et d’Angleterre.
De plus, l’établissement d’une aussi imposante cathédrale, et l’implication qu’y met le pouvoir ducal, participent à la légitimation de ce pouvoir dans un contexte difficile suite aux guerres de succession du duché de Bretagne. On notera d’ailleurs que Nantes n’est pas la seule ville à bénéficier de cette volonté politique de Jean V : citons par exemple le chantier similaire de la façade de la cathédrale de Quimper, initié dix ans plus tôt en 1424.
Si la façade est achevée dès la fin XVe siècle, les tours ne le sont qu’en 1508, la nef et les collatéraux le sont également au début du XVIe siècle, la voûte gothique de la nef, le bras sud du transept et les arcs-boutants sont terminés au XVIIe siècle. Un projet d'achèvement du XVIIe siècle (dont il reste une maquette) envisageait d'ajouter un transept ainsi qu'un chevet court, adossé aux remparts. La démolition des murailles à l'est de la ville permit l'achèvement de la cathédrale au XIXe siècle: le bras nord du transept et le chevet sont entrepris en 1840, le vieux chœur roman est abattu à partir de 1876 et l'ancienne tour de la croisée du transept en 1886. Après 457 années de travaux, la cathédrale est enfin inaugurée le 25 décembre 1891 par Monseigneur Le Coq.
Les lustres de la nef sont réalisés vers 1870 par François Evellin, et classés en 1994 au titre objet des Monuments historiques.
Cependant, la pollution urbaine, le manque d’entretien et les bombardements de 1944 conduisent à des travaux de restauration de l’édifice, qui sont presque achevés lorsque, le 28 janvier 1972, se déclenche un gigantesque incendie dans les combles (dû à un chalumeau qu’un ouvrier a malencontreusement oublié d’éteindre) et qui embrase la toiture. Les pompiers parviennent à maîtriser le sinistre, mais la charpente est largement détruite, et de nombreux autres dommages sont à déplorer.
Cet événement ne fait que s’ajouter à d’autres ayant entraîné des dégradations à l’édifice : la révolution française transforme la cathédrale en écurie, l’explosion de la tour des espagnols du château des ducs de Bretagne le 25 mai 1800 entraîne des dommages sur la cathédrale voisine, de même que de violents bombardements le 15 juin 1944. L’incendie de 1972 conduit à l'ouverture d'un grand chantier de rénovation qui entraîne la fermeture de l'édifice au culte durant trois ans.
Celui-ci constitue sans doute la plus complète restauration intérieure et extérieure d'une cathédrale en France. Ainsi, on profite des travaux pour reconstituer le décor de la façade ouest, telle que celle-ci était à l'origine au XVe siècle (cette opération prend fin en septembre 2008). Cette restauration est par ailleurs loin d'être achevée, puisqu'il est envisagé d'effectuer dans les années à venir des travaux similaires, notamment sur la façade est de la tour sud, puis sur le portail du transept nord (côté Porte Saint-Pierre), et enfin sur le chevet.