Jean-François Garmier, Le Vieux Saint-Vincent, Mâcon, 1988. Seule description acceptable disponible.
Leslie Joan Cavell, Social and Symbolic Functions of the Romanesque Facade: the Example of Mâcon's Last Judgment Galillee, PhD, University of Michigan, 1997. Thèse américaine inédite, un exemplaire disponible à la bibliothèque des Archives Départementales de Saône-et-Loire.
Alain Guerreau et Isabelle Vernus, premiers éléments de chronologie de la construction de la cathédrale, dans Pierre Goujon (éd.), Histoire de Mâcon, Toulouse, 2000, notamment pp. 47-49, 64-68, 86-87, 99-100.
Marcel Angheben, L'iconographie du portail de l'ancienne cathédrale de Mâcon : une vision synchronique du jugement individuel et du jugement dernier, Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, XXXII-2001, pp. 73-87.
Historique
Vieux Saint-Vincent : Les deux tours
L'histoire de la cathédrale est longue et complexe. Le sol instable, les guerres, les défauts de construction ont jalonné son existence jusqu'à sa démolition partielle à la Révolution.
538 : Un édifice devait déjà exister du temps de Placide, premier évêque de Mâcon. D'après une tradition ancienne et fiable, le sanctuaire fut d'abord placé sous le patronage de saint Barthélemy, puis de saint Gervais et saint Protais, car il s'agissait très vraisemblablement d'une cathédrale double, c'est-à-dire constituée d'au moins deux églises et un baptistère.
543 : Le roi Childebert fit don au sanctuaire de la tunique du martyr Vincent de Saragosse, ramenée d'Espagne.
742 : Incendie accidentel.
743 : Première mention de la cathédrale dans les textes.
834 : Pillage par Lothaire.
937 : Pillage par les Hongrois.
milieu du Xe siècle... L'évêque Mainbod entreprit la construction d'un nouvel édifice.
960 : Un incendie ravagea le nouveau sanctuaire.
vers la fin du Xe siècle : Une cathédrale romane succéda à ces ruines. Sa construction correspondit à l'épisocopat de Liébaud de Brancion (ancienne façade et partie basse des clochers). Cet édifice est contemporain de deux abbatiales, celle de Cluny II (détruite par les moines au milieu du XVIIIe) et celle de Tournus.
premières années du XIIe siècle : À l'époque du grand conflit entre Mâcon et Cluny, l'évêque Bérard de Châtillon dota sa cathédrale d'un tympan de prestige, protégé par un vaste porche. Les sculptures du tympan, d'une grande qualité, sont très voisines de celles de l'autel d'Avenas et d'une partie des sculptures de Cluny (grands chapiteaux) ; l'historien de l'art américain Edson Armi les attribue toutes au master of Avenas. Il est probable qu'il s'agisse d'un des plus anciens portails romans européens, sinon peut-être même du plus ancien conservé.
vers 1240 : Peut-être après la fin du conflit violent entre l'évêque et le dernier comte Jean de Braine, débuta une complète reconstruction gothique, qui dura tout le reste du XIIIe siècle.
début du XIVe siècle : Rehaussement de la tour nord.
début du XVe siècle : Rehaussement de la tour sud.
fin du XVe siècle : Un portail gothique remplaça le précédent portail du narthex
septembre 1567 : Durant les troubles particulièrement violents des guerres de religion, la cathédrale fut mise à sac par les protestants ; les objets du culte et les titres disparurent. Martelage des sculptures hautes du tympan.
début du XVIIe siècle : Les premières restaurations significatives furent entreprises par l'évêque Gaspard Dinet : pavement de marbre, stalles, autels, remplacement de l'orgue vendu par les protestants, commande de tableaux.
1789 : Saint-Vincent devint un bien national.
1791 : Un dernier Te Deum fut chanté dans la cathédrale, à l'occasion de l'acceptation de la Constitution par le roi.
1793 : Après avoir servi de lieu de réunion, l'édifice fut transformé en Temple de la Raison jusqu'à la chute de Robespierre.
8 mai 1794 : Première cérémonie du culte de l'Être Suprême.
3 décembre 1795 : Des architectes déclarèrent qu'une partie du vaisseau menaçait de s'effondrer ; la ville, qui n'avait pas les moyens d'entreprendre la restauration, fit appel au département.
3 décembre 1795 : Devant l'ampleur des travaux à réaliser, le département proposa la destruction de l'édifice, acceptée par le ministre.
12 février 1799 : La démolition commença ; seuls le narthex et les clochers furent épargnés.
1855 : Le conseil municipal décida de lancer un certain nombre de restaurations: installation d'une chapelle dans le narthex ; restauration des sculptures, des colonnettes et des chapiteaux ; fermeture de l'arc béant donnant sur la nef, pose de verrières. L'édifice, rouvert au culte jusqu'à la Première Guerre mondiale, fut dénommé « Vieux Saint-Vincent » pour le différencier d'une nouvelle église Saint-Vincent, construite au début du siècle.