THÉMIS est un centre de recherche & développement consacré à l'énergie solaire ainsi qu'une centrale solaire active produisant de l'électricité pour le réseau Électricité de France (EDF). Elle est située en Cerdagne à Targassonne dans les Pyrénées-Orientales.
La centrale de THÉMIS, propriété du Conseil général des Pyrénées-Orientales, a été implantée stratégiquement en Cerdagne, pour ses conditions météorologiques qui y sont très favorables au développement de l'utilisation de l'énergie solaire. La Cerdagne a près de 2 400 heures de soleil par an, un vent très faible limitant les temps de non-fonctionnement des installations de la centrale, et une altitude (1 650 à 1 690 m) favorisant la réception du rayonnement solaire direct. Le terrain choisi pour la centrale est entre 6° et 18° de pente, l’idéal pour une centrale à tour.
Elle devient opérationnelle et emploie 48 personnes. Elle constitue alors une véritable référence internationale en matière de conversion de l'énergie solaire en électricité. Les technologies et leurs applications développées à THÉMIS seront d'ailleurs reprises avec succès à l’étranger, notamment en Espagne et aux États-Unis.
Des astrophysiciens prennent alors le relais et installent, sur les socles mobiles des héliostats, des dispositifs dédiés à la détection des rayons cosmiques. De 1987 à 2004, le site de Thémis est mis à disposition de l'IN2P3, du CEA et du CERN, qui y tenteront de détecter le rayonnement gamma de très haute énergie produit par les objets astrophysiques, à partir du rayonnement Čerenkov produit par les particules secondaires créées dans l'atmosphère. Le site accueillera ainsi successivement les télescopes Thémistocle et ASGAT (1987-1996), CAT (Čerenkov Array at Thémis, 1996-2000) et enfin Céleste (2000-2004).
Le Conseil Général décide, par délibération du 24 février 2003, de lancer deux études permettant de rendre à la centrale THÉMIS son usage premier : produire de l’électricité. THÉMIS devient un pôle de compétitivité DERBI (Développement des Énergies Renouvelables dans le Bâtiment et l’Industrie).
THÉMIS commence alors sa troisième existence. En 2004, un nouveau projet voit le jour et le Conseil général des Pyrénées-Orientales décide de réhabiliter la centrale solaire pour produire de l’électricité, encourager la recherche dans l'énergie solaire et instaurer un développement touristique nouveau en Cerdagne. Le programme de reconversion de THÉMIS vise à en faire l'un des 1ers sites européens de valorisation solaire multitechnologique.
Ce programme doit répondre à quatre objectifs principaux qui concourront à la revalorisation des installations de THÉMIS en termes de :
Au total, six projets de recherche et développement ont ou vont très prochainement être sélectionnés.
Selon la préfet de région, Cyrille Schott, « THÉMIS doit devenir un site majeur en Europe pour la recherche et la production dans le domaine de l’énergie solaire ».
30 ans après le premier arrêt de la centrale, plusieurs acteurs industriels français se sont positionnés sur cette technologie. Le groupe français Areva a par exemple racheté en 2010 la société australo-américaine Ausra. En France, une jeune société, Solar Euromed, a lancé le programme Alba Nova en Corse afin de rattraper le retard industriel accumulé dans ce secteur par les acteurs français. Dans le cadre de ce programme, la première centrale solaire thermodynamique française de grande puissance (12 MW) Alba Nova 1 est en cours de développement.