Ce qu'il reste des bâtiments fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis juin 1937.
L'esplanade, en complément, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis avril 1938.
Description
Entouré de fossés, le château primitif était de plan approximativement rectangulaire, cantonné de tours circulaires. Au XVe siècle, il avait été renforcé de deux grosses tours flanquant la porte d'entrée, qui ne disparurent qu'au début du XIXe siècle. Les travaux du XVIe siècle, quant à eux, portèrent essentiellement sur le percement de hautes fenêtres et la transformation de la disposition et du décor du grand corps de logis appuyé contre la courtinenord. Ils furent complétés par l'aménagement, après comblement des fossés, d'une vaste enceinte cernée de courtines crénelées, cantonnée de bastions et environnée de douves d'eau vive, qui englobait l'ancienne basse cour où était située la chapelle et était précédée au nord d'un pont de pierre aboutissant à un corps de logis flanqué de pavillons à toits aigus que couronnaient des statues de Jupiter, Vénus et Junon. Les façades étaient couvertes de sculptures. Tout a disparu à l'exception des quatre pavillons d'angle, des bases des murailles, d'une partie des douves, de deux ponts de pierre et des communs.
Dans l'aile orientale, des communs qui abritent la mairie, s'ouvre une porte en plein cintre, entre deux pilastres cannelés, que surmonte un entablement sur lequel alternent des bucrânes et des rosaces, séparés par des triglyphes, supportant un édicule à niche concave au-dessus de laquelle est gravée la date de 1592. Une porte de même type, ornée de médaillons, donne accès à l'aile occidentale.
Les pavillons nord, bâtis sur des bastions dont un conserve encore un cartouche aux armes des Bauffremont, comportent des chaînages d'angles, des bandeaux et des encadrements de baies en bossage troué.
XIIe siècle : un château existe vraisemblablement, les lieux étant tenus par Tibert de Sennecey
vers 1400 : à l'extinction de la famille de Sennecey, la terre passe par héritage à Jean II de Toulongeon, baron de Sennecey, futur maréchal de Bourgogne
à partir de 1423 : le précédent rebâtit le château, après la prise et la ruine de celui-ci par les troupes de Bernard d'Armagnac
1427 : après la mort de Jean, son fils, Jean III de Toulongeon, achève les travaux
1462 : le fils de Jean III lui succède
1479 : ce dernier étant mort sans enfant, la baronnie revient à la soeur de Jean III, Clauda de Toulongeon, épouse de Jean de Bauffremont
vers 1550 : Nicolas de Bauffremont, grand prévôt de l'hôtel du roi, agrandit la chapelle
entre 1580 et 1592 : le précédent, puis son fils, Nicolas de Bauffremont, transforment complètement le château
1641 : la terre échoit à Jean-Baptiste Gaston de Foix, par son mariage avec Marie-Claire, unique héritière des Bauffremont
1714 : Guillaume-Alexandre, marquis de Vieux-Pont et de Sennecey, nouveau propriétaire et également seigneur de Saintines dans l'Oise, entame, avec les habitants, qu'il voulait contraindre à restaurer les fortifications en parties ruinées, un procès que vont poursuivre ses successeurs, Pierre-Louis d'Ailly et Louis-Joseph d'Ailly
1777 : ce dernier vend le bien à Madeleine Olivier de Senozan de Viriville, mariée peu après à Archambaud de Talleyrand-Périgord
période révolutionnaire : seuls les créneaux des courtines sont démantelés
1824 : le comte de Noailles vend le château, presque intact, dont il a hérité, à la commune qui va le démolir pour construire une église paroissiale
Armoiries des seigneurs successifs
Armes de Jean II de Toulongeon
Armes des Bauffremont
Armes des Foix-Béarn
Armes des Talleyrand-Périgord
Armes des Noailles
Vieux-Pont : D'argent à dix annelets de gueules, 3, 3, 3 et 1
Ailly : De gueules au chef échiqueté d'argent et d'azur de trois traits
Olivier de Senozan de Viriville : D'argent à un olivier de sinople; écartelé de Grolée-Viriville