Château de l'Hermine - Définition

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Introduction

Château de l'Hermine
Château de l'Hermine

Nom local Hôtel Lagorce
Période ou style Néoclassique
Début construction 1380 - 1385 (Forteresse de l'Hermine)
Fin construction 1785 (Hôtel Lagorce)
Destination initiale Hôtel Particulier
Propriétaire actuel Ville de Vannes
Destination actuelle Associative - Institut Culturel de Bretagne

Latitude
Longitude
47° 39′ 22″ Nord
       2° 45′ 22″ Ouest
/ 47.656172, -2.7562
  
Pays France  France
Région historique Bretagne
Région Région Bretagne
Département Morbihan
Commune française Vannes
 

Le Château de l'Hermine ou Hôtel Lagorce est un édifice intégré aux remparts de la ville de Vannes (Morbihan). Construit sur les ruines de l'ancienne forteresse de l'Hermine, résidence des ducs de Bretagne entre le XIVe siècle et le XVIe siècle, le château de l'Hermine fut successivement un hôtel particulier, l'école d'artillerie de Vannes, la trésorerie générale, l'école de droit, et est actuellement le siège de plusieurs associations, dont l'Institut culturel de Bretagne.

Histoire

Le château de l'Hermine

Le bâtiment actuel date de 1785 et n'a plus rien à voir avec le château médiéval de l’Hermine qui ressemblait plus à une forteresse qu’à un « château de loisir ».

Le château de l'Hermine est un bâtiment défensif et d'habitation, voulu par le duc Jean IV de Bretagne, qui désirait bénéficier de la position plus centrale de la ville de Vannes en son duché. La forteresse est adjointe de vastes dépendances où il crée un parc, le terrain s'étendait de la Garenne à l'Étang au Duc. Selon les Chroniques de Froissart, il est « très bel et très fort » et pour Bertrand d’Argentré dans son Histoire de Bretagne, datée de 1582, « c’est un petit bâtiment pour un prince, qui consiste en un seul corps de logis et force petites tours et il y a en outre deux grosses tours par le dehors ».

La construction de ce bâtiment s'est échelonnée entre 1380 et 1385, le chantier se poursuit jusqu'au milieu du XVe siècle. Les services de l'hôtel du duc trouvent place dans la basse-cour : l'atelier de la monnaie, la maison du four, le jeu de paume ainsi que les écuries ducales. L'étendue de celle-ci sera révélée par des fouilles effectuées à la fin du XXe siècle. La construction du moulin des lices, de la chambre des comptes et de la chapelle des lices entre 1420 et 1425, complète le tout.

Le roi François Ier de France séjourne au château lors du vote des états pour l'union du duché en 1532. Le passage du duché dans le giron français en le laisse sans entretien. Sous Louis XIII, le château à l'abandon est partiellement détruit et c'est Louis XIV qui en fait donation à la ville de Vannes en 1697. Les pierres du château servent à la construction du port de Vannes et aux réparations des bâtiments dont la ville avait la charge.

L'arrestation du connétable Olivier de Clisson

Arrestation d'Olivier de Clisson, Chroniques de Jean Froissart

Le château va être le théâtre d’un événement considérable du règne du duc Jean IV : L’arrestation d’Olivier V de Clisson, puissant seigneur breton et connétable de France, descendant des barons de Clisson et héros de la guerre de succession de Bretagne. Compagnon du duc, il change de camp en 1369, rejoignant le parti ennemi, celui de Jeanne de Penthièvre. En 1370, il achète le comté de Porhoët et en 1380 devient connétable de France. Devenant un dangereux rival aux yeux du duc Jean IV, celui-ci décide de l’éliminer. L’occasion se présente le 26 juin 1387, à l’issue des États de Bretagne tenus à Vannes.

Lors du banquet clôturant les États, le duc invite ses hôtes à découvrir son château de l’Hermine en cours de construction. Olivier de Clisson cède à l’invitation de son hôte et accompagné du duc visite toutes les pièces. Alors qu’il rentre dans la tour du donjon, les gens d’armes de Jean IV le saisisse et se retrouve les fers aux pieds. Le duc donne l’ordre à Jean de Bazvalan, capitaine du château, d’exécuter le prisonnier. Le duc est toutefois alarmé par les conséquences de cet exécution et suivant les conseils du capitaine du château qui n'avait pas suivit les ordres de son souverain, il épargna le connétable. Les deux hommes se réconcilieront quelques années plus tard.

Mariage de Marguerite et de François d'Etampes

En 1455, le duc Pierre II et son épouse, la bienheureuse Françoise d'Amboise, ne peuvent avoir de descendance. Avec les problèmes de santé de Pierre II, se pose la question de sa succession. Pour éviter que le trône de Bretagne ne tombe entre des mains étrangères, le duc décide de marier sa nièce, Marguerite de Bretagne, fille de son frère ainé François Ier, à son cousin, François de Bretagne, comte d'Etampes. Pour sceller cette union, le duc convoque les Etats de Bretagne à Vannes, lesquels s’y réunissent le jeudi 13 novembre 1455, dans la salle haute de la Cohue. S’y rassemblent les principaux seigneurs bretons, ainsi que les évêques, les abbés et les représentants des villes. Tous approuvent l’union matrimoniale voulue par Pierre II.

Les noces débutent par une grande messe en la cathédrale Saint-Pierre de Vannes, présidée par l’évêque de Nantes, Guillaume de Malestroit. S'ensuit des banquets et des danses au château de l’Hermine, les joutes animent la place des Lices.

« Au disner, le duc mena la dame nouvelle espousée en la salle de l’Hermine,où elle prit place au milieu du dais… Le duc disna dans la chambre à parer avec les principaux seigneurs… Le duc avait le mariéprès de lui, sous son dais… Après le disner, environ quatre heures commencèrent les danses aux haults menestriers. Le duc mena Madame de Malestroit, Monsieur de Laval mena la duchesse, les autres seigneurs les autres dames, et continuèrent les danses jusqu’à la nuit… Le lendemain commencèrent les joutes, qui durèrent quatre jours ; et après que les seigneurs les eurent passé en grande joie, festes et esbatemens, ils quittèrent Vennes. »

— Pierre Le Baud

L’hôtel Lagorce

Plan des ruines de l'ancien château de l'Ermine. Pour faire voir la position des deux tours et terrain restant à afféager. Et demandé par le Sieur Julien Lagorce traiteur à Vannes.

L’hôtel Lagorce, plus connu sous le nom de château de l'Hermine est, avec la porte Saint-Vincent, un des deux éléments ne faisant pas partie du système fortifié. Cet hôtel particulier intégré entre deux courtines est construit sur les ruines de l'ancienne forteresse du duc Jean IV de Bretagne. Ses soubassements sont afféagés en 1785 à Julien Lagorce, un maître traiteur vannetais qui construit un hôtel particulier en lieu et place de l'ancienne demeure ducale. Lagorce, ruiné, revend l’hôtel en 1802 à M. Castellot, un négociant lorientais. L'hôtel Lagorce, devenu Castellot puis Jollivet-Castellot est à nouveau cédé à M. Thareau, un entrepreneur vannetais qui, après l'avoir restauré et surélevé en 1854, le rétrocède en 1874 à l'État pour accueillir l’État Major de l'école d'artillerie. L‘aile Est de l'hôtel subit des travaux afin d'être réaménagé en salles de cours. Les murs de refend sont supprimés et des poutrelles métalliques sont posées afin de renforcer la structure de l'édifice.

En 1960, l'hôtel devient le siège de l'administration du Trésor public jusqu'en 1974, date à laquelle la ville de Vannes en fait l'acquisition pour y installer l'école de droit du Morbihan. Depuis 2003, le château de l'Hermine est le siège de l'Institut culturel de Bretagne et abrite les locaux de plusieurs associations. Jusqu'en 2010, elle a également abrité la bibliothèque de la Société Polymathique du Morbihan. En 2006, les salles du rez-de-chaussée ont été entièrement modernisées pour accueillir des expositions.

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