Colchicine | |||
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Général | |||
Nom IUPAC | |||
No CAS | |||
No EINECS | |||
Code ATC | M04 | ||
Apparence | aiguilles jaune vif, goût amer | ||
Propriétés chimiques | |||
Formule brute | C22H25NO6 | ||
Masse molaire | 399,437 ± 0,0213 g·mol-1 | ||
Propriétés physiques | |||
T° fusion | 155 à 157 °C | ||
Solubilité | Soluble dans l'eau, l'éthanol, le chloroforme. Presque insoluble dans l'éther de pétrole | ||
Précautions | |||
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Phrases R : 28, 46, | |||
Phrases S : 45, 53, | |||
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Danger | |||
Écotoxicologie | |||
DL | souris 5,886 mg·kg-1 | ||
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La colchicine est un alcaloïde tricyclique très toxique, extrait au départ des colchiques (plantes du genre Colchicum), principalement le colchique d'automne.
Sa masse moléculaire est de 399,43 g/mol. Le point de fusion du racémate est environ 277 °C.
L'alcaloïde, la colchicine, a été isolé en 1820 par les chimistes français Pierre Joseph Pelletier et Joseph Bienaimé Caventou.
L'extrait de colchique fut décrit comme traitement de la goutte dans De Materia Medica de Padanius Dioscoride.
Plus tard, on l'identifia comme un alcaloïde tricyclique et ses effets sur la goutte, de soulagement de la douleur et d'anti-inflammatoire furent mis en relation avec sa liaison avec la tubuline, une protéine.
Initialement utilisée pour le traitement des rhumatismes, en particulier la goutte, pour ses effets anti-inflammatoires et le soulagement de la douleur que cela provoque ; elle était également prescrite pour ses effets cathartiques et émétiques. De nos jours, son rôle se limite au traitement de la goutte (surtout les crises aiguës), de la maladie périodique, la polychondrite chronique atrophiante en première intention ainsi qu'en 2e intention dans la péricardite aiguë après échec de l'aspirine.
Cette molécule est souvent utilisée pour établir un caryotype car en inhibant la polymérisation des microtubules, la colchicine va bloquer la mitose en métaphase, phase à laquelle les chromosomes sont apparents. Ainsi, après la mort de la cellule (induite par la colchicine), on peut établir le caryotype.
Colchicine | |
Noms commerciaux :
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Elle désorganise le cytosquelette en se liant à la tubuline, ce qui inhibe la polymérisation des principaux constituants des microtubules. Non seulement cela bloque la mitose (division cellulaire), un processus qui dépend fort des changements du cytosquelette, mais de plus cela inhibe la mobilité et l'activité des neutrophiles, entraînant un effet anti-inflammatoire net.
La colchicine est souvent prescrite pour traiter l'arthrite goutteuse, la maladie periodique (aussi connue sous le nom de fièvre méditerranéenne familiale – « FMF ») ou la maladie de Behçet. Plus récemment, on lui a trouvé des applications dans le traitement des péricardites récidivantes ou récalcitrantes. Elle peut aussi être indiquée dans le traitement de cancers (pour ses propriétés antimitotiques). On l'utilise également dans le traitement en premiere intention de la polychondrite chronique atrophiante. Le thiocolchicoside (Coltramyl®, Miorel®), un dérivé semi-synthétique, est utilisé comme myorelaxant.
Les effets indésirables de la colchicine, dose-dépendants, peuvent être parfois graves.
Effets indésirables (réversibles) : azoospermie, leuco-neutropénie, urticaire, éruptions morbilliforme
Toxicité (accidents de surdosage) : diarrhées, nausées, vomissements, douleurs abdominales, paralysie neuro-musculaire progressive, leucopénie, thrombopénie, agranulocytose, alopécie au 10e jour, convulsions, atteinte rénale, choc septique et, enfin, détresse respiratoire.
La toxicité de la colchicine peut être majorée par l'association à certains médicaments, notamment en cas d'insuffisance rénale préalable :
En botanique, la colchicine est également utilisée pour modifier les chromosomes et induire une polyploïdie dans les cellules végétales en cours de mitose. Elle est aussi utilisée pour réaliser un caryotype.
Pour doubler les chromosomes d'une variété donnée, les graines sont trempées 24 heures dans une solution de colchicine à 0,15 %. La colchicine étant relativement destructrice, il arrive que nombre de graines ne survivent pas au choc. Celles qui survivent donnent des plants poussant de façon anormale (feuilles difformes ou en surnombre, croissance plus rapide, etc). Il faut se méfier des fruits produits par la première génération de ces graines car ceux-ci peuvent conserver des traces de toxicité.
Il est aussi possible d'encourager la formation d'une tétraploïdie sur une variété diploïde en appliquant cette solution de colchicine sur les jeunes bourgeons en tout début de croissance.