Péricardite - Définition

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Introduction

Une péricardite est une inflammation du péricarde — la membrane entourant le cœur.

On la distingue d'un épanchement péricardique, qui correspond à la présence de liquide dans le péricarde, sans obligatoirement d'inflammation. Ces deux entités restent cependant très proches.

Diagnostic

Clinique

Typiquement, la péricardite se manifeste par une douleur thoracique :

  • d'apparition brutale ou subaiguë
  • prolongée ;
  • médiane, ou latéralisée à gauche ;
  • augmentée à l'inspiration, rendant difficile cette dernière ;
  • beaucoup plus importante lorsque le patient est sur le dos (décubitus dorsal), relativement calmée en position assise.

Les caractères les plus constants sont la durée prolongée et la majoration à la respiration.

De façon inconstante, il peut également exister :

  • une fièvre ;
  • un syndrome viral actuel ou récent (rhume, angine, douleurs musculaires...).

L'examen du patient peut montrer de manière inconstante :

  • un frottement péricardique à l'auscultation cardiaque : il s'agit d'un bruit perçu lors de la systole et de la diastole, évoquant une "feuille de papier froissée" ou un "frottement de vieux cuir" (ce qui permet de la différencier du frottement pleural s'arrêtant en apnée)

Il sera systématiquement recherché des signes pouvant évoquer une forme grave (dite "compliquée") :

  • une baisse de la pression artérielle, voir collapsus cardiovasculaire ;
  • la présence d'œdèmes des membres inférieurs prenant typiquement la marque du doigt (signe du godet) lorsqu'on appuie dessus ("œdème hémodynamique") ;
  • un gros foie (hépatomégalie) douloureux (hépatalgie) ;
  • des veines jugulaires particulièrement apparentes au niveau du cou (turgescence jugulaire).

Examens complémentaires

ECG avec susdécalage diffus du segment ST lors d'une péricardite sèche chez un homme tabagique de 32 ans.

L'ECG est essentiellement fait afin d'éliminer un infarctus du myocarde, autre cause de douleurs thoraciques prolongées. Il peut être normal mais il est généralement perturbé. Cet examen est à réitérer.

Le premier signe ,retrouvé dans 80% des cas, montre un sous-décallage diffus du segment PQ.

On retrouve classiquement des troubles de la repolarisation avec des anomalies du segment ST diffuses évoluant en 4 stades successifs :

  • Stade I, retrouvé dans les 24 premières heures : aspect de lésion sous-épicardique avec sus-décalage du ST concave en haut et sous-décalage du PR,
  • Stade II, entre la 24e et la 48e heure : retour du segment ST à la ligne isoélectrique ; diminution de l'amplitude des ondes T qui deviennent plates (aspect en verre de montre),
  • Stade III, retrouvé avant la 1er semaine : aspect d'ischémie sous-épicardique avec des ondes T devenant négatives,
  • Stade IV : retour à la normale, en deux mois maximum.

Ces anomalies sont diffuses dans toutes les dérivations et concordantes, sans image en miroir. Il existe rarement un aspect de bas voltage diffus lorsque l'épanchement est important. Il y a parfois des troubles du rythme auriculaire, fibrillation et flutter auriculaire.


L'échocardiographie peut retrouver un liseré sombre autour du cœur, liseré plus ou moins épais, signant la présence de liquide dans le péricarde, et donc, le diagnostic de péricardite. Si ce décollement péricarditique est visualisé, on peut en apprécier le volume et le retentissement sur les cavités cardiaques (essentiellement droites) à la recherche d'une forme sévère. Fréquemment, l'examen est strictement normal, ce qui n'élimine cependant pas le diagnostic.

L'IRM cardiaque est plus sensible que l'échographie, il montre et situe une inflammation en hypersignal du péricarde. Il n'est pas cependant nécessaire en cas de péricardite banale.

Les examens biologiques montrent un syndrome inflammatoire plus ou moins important avec une augmentation de la CRP, de la vitesse de sédimentation ou des globules blancs (hyperleucocytose).

La radiographie thoracique n'est anormale que s'il existe un épanchement abondant. Elle montre alors une augmentation de taille de la silhouette cardiaque (cardiomégalie) symétrique avec un aspect en "théière" ou en "carafe".

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