Collégiale Saint-Pierre et Saint-Gaudens de Saint-Gaudens | ||
---|---|---|
Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Midi-Pyrénées | |
Département | Haute-Garonne | |
Ville | Saint-Gaudens | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Collégiale | |
Rattaché à | Archidiocèse de Toulouse | |
Début de la construction | XIe siècle | |
Fin des travaux | XIIIe siècle | |
Style(s) dominant(s) | Roman | |
Protection | Monument historique | |
Localisation | ||
modifier |
La collégiale Saint-Pierre et Saint-Gaudens est l'église principale de la ville de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). C'est un des édifices représentatifs de l'art roman dans cette région.
La collégiale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840. |
Le lieu, hauteur dominant la plaine de la Garonne au sortir des Pyrénées, s'appelait le Petit Mas, ou Mas Saint-Pierre. Il a été habité bien avant l'ère chrétienne, ce que confirment les découvertes d'inscriptions et de marbres gallo-romains. Des lieux de cultes païens existaient à l'emplacement de la collégiale. C'est dans les troubles consécutifs aux invasions, vers le VIe siècle, qui dévastent la région des Convènes (le Comminges actuel), qu'on situe la légende de saint Gaudens. Ce jeune berger fut sommé de renoncer à sa religion chrétienne par un parti de guerriers envahisseurs sous les ordres d'un général nommé Malet, refusa, et fut tué. La tradition populaire semble hésiter entre des Romains ou des Sarrasins, ennemis traditionnels de la foi chrétienne, mais historiquement les envahisseurs étaient plutôt des Wisigoths, adeptes de l'arianisme. À cette époque l'évêché de Lugdunum Convenarum (le futur Saint-Bertrand de Comminges) est détruit. L'évêque se réfugie alors au Mas, et on élève des lieux de culte chrétien. Une communauté religieuse se forme.
Une charte datée approximativement de 1059, signée de Bernard II, évêque, remet aux chanoines l'église Saint-Pierre et Saint-Gaudens, dont la construction vient d'être entreprise. Le nombre des chanoines est augmenté et le titre d'abbé est donné à un certain Fort, ou Fortin. À la fin du XIe siècle, avec le développement des pèlerinages de Compostelle, l'afflux des pèlerins honorant les reliques de saint Gaudens et de sa mère, sainte Quitterie, enrichit considérablement la cité, située sur la via Tolosana. Le chapitre entreprend donc de grands travaux destinées à élever un édifice ambitieux, à l'exemple de Saint-Sernin de Toulouse. Sur les bases de l'église de Bernard II, dont on conserve le gros œuvre, on commence à édifier les tribunes dans les deux premières travées du chœur. La voûte est surélevée. Des tailleurs de pierre venus d'Aragon et de Navarre sculptent les chapiteaux de la deuxième travée du chœur. Puis, les ressources s'épuisant rapidement, les programmes sont quelque peu modifiés. Entre 1180 et 1185 on édifie au sud de l'église un cloître.
Les conflits dus au catharisme amènent, outre les guerriers croisés, de nouveaux ordres religieux, dont les frères prêcheurs, dits Jacobins, et avec eux des styles architecturaux venus du Nord. Les chanoines construisent ainsi une salle capitulaire à l'angle nord du cloître.
L'évêché est revenu depuis l'évêque saint Bertrand de Comminges à Lugdunum, qui a pris son nom. Mais les évêques préfèrent séjourner à Saint-Gaudens ou dans leur palais épiscopal d'Alan, plutôt que dans ce lieu retiré. Toutefois, ils ne parviendront pas à faire transférer officiellement le siège de l'évêché. Lors des guerres de Religion, les troupes de Montgomery, le 2 août 1569, détruisent l'intérieur de l'église et y mettent le feu. La toiture et le clocher sont détruits. La collégiale restera dans cet état, avec une toiture sommairement reconstruite, le clocher à la flèche octogonale vaguement consolidé, jusqu'en 1874. Au XVIe siècle, on édifie le portail latéral Nord.
À la Révolution, en 1791, l'église est désaffectée, vendue comme bien national. Le cloître est démoli pour servir de carrière de matériaux. L'église est rendue au culte en 1804. La collégiale est restaurée progressivement à la fin du XIXe siècle. La toiture à deux pentes est remplacée par un toit à décrochements suivant la nef et les bas-côtés. La base carrée du clocher est rehaussée pour lui donner son aspect actuel.