En physique des particules comme en chimie quantique, la configuration électronique est la répartition des électrons (d'un atome, d'une molécule (Une molécule est un assemblage chimique électriquement neutre d'au moins deux atomes, qui...) ou de tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) autre corps) suivant leur énergie (Dans le sens commun l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la...) et leur spin (Le spin est une propriété quantique intrinsèque associée à chaque...).
Comme les autres particules élémentaires, l'électron (L'électron est une particule élémentaire de la famille des leptons, et possèdant une charge...) est soumis aux lois de la mécanique quantique (La mécanique quantique est la branche de la physique qui a pour but d'étudier et de...) et peut avoir un comportement décrit suivant les situations comme corpusculaire ou comme ondulatoire. En pratique, l'état quantique (En mécanique quantique, l'état d'un système décrit tous les aspects du système physique. Il...) d'un électron particulier est décrit par une fonction d'onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation...) traduisant la probabilité (La probabilité (du latin probabilitas) est une évaluation du caractère probable d'un...) pour l'électron en question de se trouver dans un espace donné. On appelle cette fonction d'onde une orbitale.
La connaissance de la répartition des électrons dans les différentes orbitales, conjointement à la connaissance de leurs spins permet de définir des spins-orbitales. On détermine ainsi complètement (Le complètement ou complètement automatique, ou encore par anglicisme complétion ou...) la configuration électronique (En physique des particules comme en chimie quantique, la configuration électronique est la...) du corps étudié.
La connaissance de la configuration électronique donne accès à des énergies associées, et permet par exemple une interprétation de l'évolution des propriétés des atomes dans la classification périodique des éléments. À l'échelle moléculaire, le concept est également important pour la description de la liaison chimique (La liaison chimique est le phénomène physique qui lie les atomes entre eux en...), ou pour expliquer les propriétés des lasers et des semi-conducteurs.
Dans le modèle quantique de l'atome (Un atome (grec ancien ἄτομος [atomos], « que...) (respectivement de la molécule), les électrons ne gravitent pas de façon circulaire (ou elliptique) autour (Autour est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne...) du noyau atomique (Le noyau atomique désigne la région située au centre d'un atome constituée de protons et de...) comme dans le modèle planétaire (Un planétaire désigne un ensemble mécanique mobile, figurant le système solaire...) d'Ernest Rutherford (Sir Ernest Rutherford (30 août 1871 à Brightwater, Nouvelle-Zélande -...), mais occupent de manière probabiliste des zones de l'espace. Une fonction mathématique appelée orbitale atomique (et par extension du concept aux molécules, orbitale moléculaire) permet de décrire cette probabilité. La configuration électronique d'un atome ou d'une molécule est la répartition des électrons de cet atome ou de cette molécule dans ses différents orbitales, ainsi que son spin (spinorbitales).
L'état d'un électron dans un atome peut être déterminé, en première approche, par la donnée (Dans les technologies de l'information, une donnée est une description élémentaire,...) de quatre nombres quantiques : n, l, ml et ms. Les trois premiers fournissent les propriétés de l'orbitale atomique dans laquelle se trouve l'électron en question
Une orbitale atomique correspond à un triplet (n, l, m) donné, ce triplet définissant la nature géométrique de l'orbitale. Du point (Graphie) de vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...) quantique, ce triplet correspond également à une case quantique. L'état d'un électron dans une orbitale est alors défini par son nombre quantique de spin s. En vertu du principe d'exclusion de Pauli, il ne peut y avoir deux électrons dans le même état quantique, ce qui signifie qu'au plus deux électrons de spin opposé ( En mathématique, l'opposé d’un nombre est le nombre tel que, lorsqu’il est à...) peuvent occuper une même case quantique.
Les valeurs des quatre nombres quantiques définissent complètement l'orbitale et le spin de l'électron, de sorte qu'on parle de spinorbitale associée à ce quadruplet.
À chaque doublet (n, l) est associée une notation permettant de décrire le type d'orbitale associée :
Les noms s, p, d et f de ces orbitales proviennent d'un système de catégorisation à partir des raies spectrales fondées sur l'observation (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...) de leur structure fine, d'où les qualificatifs sharp, principal, diffuse et fundamental. Quand les quatre premiers types d'orbitales ont été décrits, ils furent associés à ces quatre types de raies spectrales ; la désignation g est simplement la suite de f selon l'ordre alphabétique : les couches avec plus de 4 sous-couches sont théoriquement possibles, mais aucun élément chimique actuellement connu n'a d'électron dans une sous-couche g à l'état fondamental (En physique quantique, les états fondamentaux d'un système sont les états quantiques de plus...).
Compte tenu de la définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...) des quatre nombres quantiques n, l, m et s, le nombre d'électrons déduit du nombre de cases quantiques (valeurs de m) par sous-couches (valeurs de l) des cinq premières couches électroniques (valeurs de n) s'élève à :
n | l | Sous-couche électronique | m | Électrons |
---|---|---|---|---|
n = 1 | l = 0 | 1s | m = 0 | 2 électrons |
n = 2 | l = 0 | 2s | m = 0 | 2 électrons |
l = 1 | 2p | m = – 1 | 6 électrons | |
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
n = 3 | l = 0 | 3s | m = 0 | 2 électrons |
l = 1 | 3p | m = – 1 | 6 électrons | |
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
l = 2 | 3d | m = – 2 | 10 électrons | |
m = – 1 | ||||
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
m = 2 | ||||
n = 4 | l = 0 | 4s | m = 0 | 2 électrons |
l = 1 | 4p | m = – 1 | 6 électrons | |
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
l = 2 | 4d | m = – 2 | 10 électrons | |
m = – 1 | ||||
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
m = 2 | ||||
l = 3 | 4f | m = – 3 | 14 électrons | |
m = – 2 | ||||
m = – 1 | ||||
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
m = 2 | ||||
m = 3 | ||||
n = 5 | l = 0 | 5s | m = 0 | 2 électrons |
l = 1 | 5p | m = – 1 | 6 électrons | |
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
l = 2 | 5d | m = – 2 | 10 électrons | |
m = – 1 | ||||
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
m = 2 | ||||
l = 3 | 5f | m = – 3 | 14 électrons | |
m = – 2 | ||||
m = – 1 | ||||
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
m = 2 | ||||
m = 3 | ||||
l = 4 | 5g | m = – 4 | 18 électrons | |
m = – 3 | ||||
m = – 2 | ||||
m = – 1 | ||||
m = 0 | ||||
m = 1 | ||||
m = 2 | ||||
m = 3 | ||||
m = 4 |
Afin de répartir tous les électrons d'un atome dans les différentes orbitales atomiques, celles-ci sont classées par énergie croissante et les électrons sont répartis prioritairement dans les orbitales d'énergie les plus faibles. On obtient alors la répartition électronique pour l'atome dans son état fondamental.
Si le calcul rigoureux des énergies des différentes orbitales atomiques doit être effectué dans le cadre de la mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...) quantique grâce à la méthode des déterminants de Slater, une approche simple par les nombres quantiques permet de retrouver l'essentiel des résultats dans le cas de l'atome.
En première approche l'énergie d'une orbitale est déterminée par le doublet (n, l) et est croissante avec la somme (n+l). En cas d'égalité de cette somme pour deux orbitales différentes, l'orbitale de plus faible énergie est celle de n le plus petit.
Le remplissage des orbitales par énergie croissante est souvent appelé « principe d'Aufbau » (allemand : construction) et la règle de classement des orbitales « règle de Klechkowski ».
Compte tenu de ces différentes règles, les électrons se répartissent dans les orbitales dans l'ordre suivant :
Voici la configuration électronique d'une couche n=5 remplie :
Couche | Sous-couches | Orbitales | Type d'orbitale | Nombre maximum d'électrons |
n = 5 | l = 0 | m = 0 | s | 2 |
l = 1 | m = -1, 0, +1 | p | 6 | |
l = 2 | m = -2, -1, 0, +1, +2 | d | 10 | |
l = 3 | m = -3, -2, -1, 0, +1, +2, +3 | f | 14 | |
l = 4 | m = -4, -3 -2, -1, 0, +1, +2, +3, +4 | g | 18 | |
Total : 50 électrons maximum |
Cette information peut être notée ainsi : 5s2 5p6 5d10 5f14 5g18 (voir ci-dessous pour plus de détails sur la notation).
La configuration électronique est intimement liée à la structure de la table périodique. Les propriétés chimiques d'un atome sont largement déterminées par l'arrangement (La notion d'arrangement est utilisée en probabilités, et notamment pour les...) des électrons dans la couche externe (ou couche de valence).
Pour les atomes ayant plusieurs couches électroniques totalement remplies, la notation peut devenir très longue. On peut alors abréger la notation en indiquant que la configuration des électrons de cœur (électrons d'une couche électronique totalement remplie, à l'exception des couches d ou f) ont une configuration identique à celle du gaz (Un gaz est un ensemble d'atomes ou de molécules très faiblement liés et...) rare qui précède l'élément. Le phosphore (Le phosphore est un élément chimique de la famille des pnictogènes, de symbole P et...), par exemple, ne diffère du néon (Le néon est un élément chimique, de symbole Ne et de numéro atomique 10.) (1s2 2s2 2p6) que par la présence d'une troisième couche. Donc la configuration électronique du néon est retirée, et le phosphore est noté ainsi : [Ne]3s2 3p3.
Cette approche simple par les nombres quantiques souffre néanmoins d'un certain nombre d'exceptions, en particulier parmi les métaux de transition et les lanthanides ; les règles de remplissage ne sont qu'une approximation (Une approximation est une représentation grossière c'est-à-dire manquant de...) de la mécanique quantique qui décrit les atomes.
Une sous-couche à moitié remplie conduit à une configuration de spin maximal, ce qui lui confère une certaine stabilité en vertu de la règle de Hund. Par exemple, le chrome (Le chrome est un élément chimique de symbole Cr et de numéro atomique 24.) (numéro atomique 24) a une configuration électronique [Ar] 3d5 4s1, et non [Ar] 3d4 4s2.
Un autre point remarquable concerne les sous-couches pleines. Par exemple, le cuivre (Le cuivre est un élément chimique de symbole Cu et de numéro atomique 29. Le cuivre...) (numéro atomique 29) a une configuration électronique [Ar] 3d10 4s1, et non [Ar] 3d9 4s2.
Élément | Z | Configuration électronique |
Titane (Le titane est un élément chimique métallique de symbole Ti et de numéro...) | 22 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d2 4s2 |
Vanadium (Le vanadium est un élément chimique, de symbole V et de numéro atomique 23.) | 23 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d3 4s2 |
Chrome | 24 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d5 4s1 |
Manganèse (Le manganèse est un élément chimique, de symbole Mn et de numéro atomique 25.) | 25 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d5 4s2 |
Fer (Le fer est un élément chimique, de symbole Fe et de numéro atomique 26. C'est le...) | 26 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d6 4s2 |
Cobalt (Le Cobalt est un élément chimique, de symbole Co et de numéro atomique 27 et de...) | 27 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d7 4s2 |
Nickel (Le nickel est un élément chimique, de symbole Ni et de numéro atomique 28.) | 28 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d8 4s2 |
Cuivre | 29 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s1 |
Zinc (Le zinc (prononciation /zɛ̃k/ ou /zɛ̃ɡ/) est un élément...) | 30 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 |
Gallium (Le gallium est un élément chimique, de symbole Ga et de numéro atomique 31. Sa...) | 31 | 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p1 |