La Vue Panoramique à Altitude Constante plus connue sous l'acronyme de CAPPI (Constant Altitude Plan Position Indicator) est un affichage qui donne une vue en coupe des données radar à une altitude constante. Il a été développé par les canadiens à l'université McGill par le Stormy Weather Group pour les besoins de la météorologie radar pour pallier certains défauts du PPI, une vue à une altitude variant avec la distance et qui est fortement affectées par l'échos de sol près du radar. On voit à droite un exemple de données de réflectivité affichées sur un CAPPI. Ce dernier montre les échos de pluie à une hauteur de 1,5 km au-dessus du sol.
En 1954, l'université McGill de Montréal (Canada) obtint un nouveau radar (CPS-9) qui permettait une meilleure résolution des données et pouvait être programmé pour balayer un grand nombre d'angles par le système FASE (Fast Azimuth Slow Elevation). En 1957, les professeurs Langleben et Gaherty ont développé un schème de balayage avec le FASE qui permettait de varier l'angle d'élévation et de ne garder que les données à une hauteur donnée. En effet, si on regarde la figure de gauche, chaque angle ou PPI obtient des données à une hauteur X à une certaine distance du radar et celle-ci varie selon l'angle de visée. En utilisant les données à la bonne distance pour un angle d'élévation, on obtient des données selon un anneau autour du radar. En assemblant tous ces anneaux, on obtient un CAPPI.
À cette époque, les données étaient collectées par un système photosensible photographiant le tube cathodique sur lequel le balayage radar était projeté. Les premiers CAPPIs ont donc été un assemblage de photographies d'anneaux provenant des différents angles d'élévation sondés par le radar. Dès 1958, East développa un système pour assembler ces anneaux en temps réel plutôt qu’a posteriori. À partir du milieu des années 1970, le développement de l'informatique permit d'emmagasiner les données de sondage de tous les PPIs dans une mémoire et de développer un programme de traitement pour extraire les données CAPPI.
Aujourd'hui, les radars météorologiques collectent en temps réel des données sur un grand nombre d'angles. Plusieurs pays dont le Canada, la Grande-Bretagne et l'Australie, sondent sur un nombre suffisant d'angles d'élévation pour avoir une continuité verticale (compte-tenu de la largeur du faisceau) et utilisent le CAPPI. D'autres pays recueillant moins d'angles, comme la France ou les États-Unis, préfèrent encore le PPI ou un composé des réflectivités maximales au-dessus d'un point.
Le CAPPI est utilisé pour afficher des réflexions radar de cibles multiples et étendues horizontalement et verticalement. Il est surtout utilisé en météorologie pour l'affichage des précipitations à une altitude donnée mais il peut être également utilisé pour suivre certains autres phénomènes comme la fumée de feux de forêt, les oiseaux et les insectes en migration, etc.
Pour qu'un CAPPI donne des images relativement lisses de point en point, il faut des données sur un assez grand nombre d'angles afin d'éviter les trous dans la couverture verticale. De plus, il est important que le champ de données soit sans changements brusques selon la hauteur. C'est pourquoi ce sont surtout les données de réflectivité qui sont affichées sur des CAPPIs.
Les données de vitesses Doppler sont en général plus bruyantes car la direction des vents peut changer soudainement en quelques centaines de mètres d'altitude ce qui peut causer des images CAPPI en bandes si la coupe est faite autour de la hauteur de ce changement. Seule l'Université McGill (Montréal, Canada) produit régulièrement des CAPPIs Doppler. Cependant, certains chercheurs l'utilisent, entre autres pour l'analyse de la circulation autour des cyclones tropicaux et pour le développement de produits NEXRAD.
Finalement, les données de double polarisation sont nouvelles et peuvent être également bruyantes. Aucun exemple de CAPPI de ces données n'est connu mais au moins une société en électronique radar nommée SIGMET a un logiciel qui permet de le faire.