Déchet en mer - Définition

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Origine, cinétique et localisation

Voyage des friendly floatees.
Carte des grands vortex de l'océan mondial.
Carte des courants du vortex dans le nord du Pacifique.
Ce logo apposé au-dessus d'une bouche d'égout (Colorado Springs, Colorado) invite la population à faire en sorte que les déchets de surface n'arrive pas dans cet égout qui draine l'eau collectée vers les fleuves et la mer. 80 % des déchets marins sont apportés en mer par les fleuves.

La mauvaise gestion des déchets sur les continents et les activités humaines (activité portuaire et de pêche notamment) sont à l'origine de rejets involontaires (accidentels) ou volontaires (ex. : poissons ou crustacés sans valeur commerciale ou dont la vente est interdite, rejets illégaux de polluants dont via dégazage en mer, etc.) de millions de tonnes de déchets tous les ans.

Nombre des déchets flottants (ou de même densité que l'eau), une fois dispersés dans les océans tendent à se re-concentrer :

  • en surface,
  • sur certaines portions des littoraux
  • ou en profondeur dans les zones particulières, en fonction des points d'émission, des vents, marées et des courants, mais aussi selon de la masse, la densité (voir flottabilité) et la vitesse de dégradation ou biodégradabilité de ces déchets.

Une meilleure connaissance des courants marins commence à permettre de modéliser l'origine et le trajet de certains déchets marins.

Au XXIe siècle, les porte-conteneurs perdraient plus de 10 000 conteneurs par an en mer (le plus souvent au cours d'une tempête).

Une quantité considérable de déchets provient de rejet direct en plein mer. Ainsi en 1992, des milliers de friendly floatees (jouets de bains pour enfants ; tortues bleues, canards jaunes, castor rouges et grenouilles vertes en plastique) ont été perdus dans l'Océan Pacifique lors d'une tempête. Des jouets provenant de cette cargaison ont ensuite été retrouvés presque partout dans le monde, ce qui a permis à l'océanographe Curtis Ebbesmeyer et à ses environ 1 000 observateurs (les beachcombers) et à d'autres chercheurs de mieux connaître les courants océaniques, en retrouvant, parfois plusieurs décennies après des legos, des jouets de bains, des morceaux d'avion ou des déchets médicaux échoués sur les plages ; D'autres incidents similaires ont eu lieu avant cette date, avec le même potentiel de suivi des courants, par exemple, lorsque le Hansa Carrier a perdu en mer 21 conteneurs contenant notamment 80 000 chaussures Nike dotée d'un numéros de série individuel et unique. En 2007, le MSC Napoli accidenté dans la Manche a perdu plusieurs centaines de conteneurs, dont la plupart se sont échoués sur la Jurassic Coast britannique, site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Les spécialistes ont d'abord supposé que la plupart des déchets marins provenaient de rejets directs en mer, mais il semble maintenant que près des quatre cinquièmes de ces déchets soient apportés en mer via les cours d'eau à partir des inondations, des envols de décharges ou du ruissellement urbain via les collecteur d'eaux pluviales. Ainsi, en 1987, la « marée de seringues » (seringue tide) a été le nom donné à une vague de déchets médicaux échoués sur 80 km de côtes de l'État du New Jersey après avoir été perdu par l'immense décharge de New York) à Staten Island. La ville de New York a dû payer 1 million USD pour aider à la dépollution.

Curtis C. Ebbesmeyer a montré que les courants marins avaient reconcentré d'immenses quantité de déchets flottants ou en suspension dans les couches supérieures de certaines zones marines. L'une d'entre elles est un grand vortex de courants marins nommé « gyre subtropicale du Pacifique nord ». Des déchets de plastique plus ou moins finement fragmentés y sont regroupés par milliards sur une surface comparable à celle du Texas, centrée entre l'Oregon et Hawaï ; c'est la Plaque de déchets du Pacifique nord. Jusqu'à une époque récente, les débris de toute nature apportés là subissaient une rapide biodégradation, et nourrissaient des organismes marins. Les activités humaines y apportent désormais des débris toxiques ou peu biodégradables (dont différentes sortes de polymères et des débris de bateaux). Les matériaux plastiques y sont photodégradés en fragments et particules de plus en plus petits, en conduisant parfois à la production de produits polluants. Le caractère durable des matériaux plastiques de ce « vortex de déchets » est discuté dans Homo disparitus de Alan Weisman.

Selon Charles Moore, suite aux travaux menés avec le navire de recherche l'Alguita, en collaboration avec Ebbesmeyer, dans cette zone, le ratio entre plancton et déchets de plastique serait en moyenne de 1 à 6 (par exemple, 6 kg de plastique pour 1 kg de plancton en moyenne), avec dans au moins un cas 47 fois plus de plastique que de plancton. Cette immense décharge parfois qualifiée de « soupe de plastique » tourne lentement sur elle-même et est constamment alimentée par de nouveaux déchets apportés par les courants provenant du Japon. Parfois, une légère modification des courants ou des vents du sud-ouest inhabituellement forts poussent une partie de ces déchets vers les côtes d'Hawaï ou la côte ouest des États-Unis, y rapportant des déchets qui datent parfois de la Seconde Guerre mondiale, avec dans quelques cas des messages dans des bouteilles à la mer ou d'autres objets qui ont permis de les dater et de connaître leur origine.

Certains objets dont l'utilisation est datée (tels les boules de verre servant de flotteurs aux filets peuvent aussi apporter des indications sur la cinétique de déchets de mêmes densité et volume susceptibles de suivre le même trajets.

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