Diméthyltryptamine | |
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Général | |
Nom IUPAC | |
Synonymes | N,N-diméthyltryptamine |
No CAS | |
No EINECS | |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | poudre cristalline blanche |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C12H16N2 |
Masse molaire | 188,2688 ± 0,0111 g·mol-1 |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 49 °C et 74 °C |
T° ébullition | 160 °C à 0,8 hPa |
Masse volumique | 1,099 solide |
Caractère psychotrope | |
Catégorie | Hallucinogène |
Mode de consommation |
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Autres dénominations |
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Le diméthyltryptamine (N,N-diméthyltryptamine) ou DMT est une substance psychotrope puissante (souvent synthétique mais aussi présente de façon naturelle dans plusieurs plantes dont les psychotria ou Anadenanthera). Il est considéré comme un stupéfiant dans certains pays. Se présentant pur sous forme cristalline et généralement fumé, il procure un effet hallucinogène quasi-immédiat et de courte durée ainsi qu'une expérience de mort imminente dans certains cas (en sens inverse, certaines études lient cette expérience de mort imminente à une possible production de diméthyltryptamine par la glande pinéale). Les dangers associés à la diméthyltryptamine ne sont pas connus.
Il fut synthétisé pour la première fois en 1931 par un chimiste anglais Richard Manske qui l'appelle alors nigerine et c'est sous cette forme qu'il est consommé comme drogue dans les pays occidentaux.
Son usage pour ses propriétés psychotropes remonte à plusieurs siècles.
En effet, il est présent à l'état naturel dans de nombreuses plantes, dont certaines entrent dans la composition de préparations hallucinogènes artisanales comme le breuvage ayahuasca ou la poudre à priser yopo qui sont utilisés lors de cérémonies rituelles chamaniques. Utilisé aussi par les Égyptiens de l'Antiquité comme breuvage appelé « soma » permettant de communiquer avec les dieux, un mélange précis de feuille de lotus et de branches d'acacia produit une forme végétale de DMT.
Le DMT est un dérivé de la tryptamine (composé aromatique) dans lequel les atomes d'hydrogène de l'atome d'azote situé à l'extrémité de la chaîne carbonée sont remplacés par des groupements méthyle.
Il a pour formule semi-développée C8H6N-(CH2)2-N(CH3)2.
Sa structure chimique est proche de la psilocine.
Certaines recherches tendent à montrer que le DMT est produit naturellement en très petites quantités par la glande pinéale, connue également sous le nom d'épiphyse.
Elle reste peu répandue et difficile à trouver. Les revendeurs de drogues, dites 'récréatives', comme la cocaïne ou l'ecstasy n'en disposent que rarement.
La diméthyltryptamine se prend par doses de 10 à 60 milligrammes, en se fumant mélangé avec du tabac dans un joint, une pipe ou une pipe à eau. Parfois, elle se mélange avec du cannabis pour potentialiser les effets.
La prise par ingestion est inefficace car une enzyme de l'estomac, la monoamine oxydase, en détruit le principe actif. Il est donc nécessaire d'utiliser un IMAO, un antidépresseur qui bloque cette enzyme, pour ressentir les effets du DMT par ingestion. Cette combinaison caractérise l'ayahuasca, breuvage rituel sud-américain, les scientifiques s'interrogeant sur la façon dont elle a pu être repérée par les autochtones.
La diméthyltryptamine peut, par contre, être prise en intraveineuse en plus faible quantité (0,1 mg·kg-1).
Les utilisateurs de la diméthyltryptamine relatent être attirés par l'effet immédiat, bref et intense que procure la drogue, son absence d'effets secondaires notables après la prise, ainsi que par l'attrait d'expériences sensorielles hors normes, en particulier, l'expérience de mort imminente.
Fumée, la diméthyltryptamine procure un effet hallucinogène quasiment immédiat, parfois même avant d'avoir terminé le joint ou la pipe. Les deux phases sont :
Les effets sont principalement visuels, avec une altération de la vision (déformation des images) et des hallucinations faisant intervenir des couleurs et des éclairs. Des sensations tactiles sont également rapportées. Certains consommateurs évoquent une expérience de mort imminente durant quelques minutes.
Les effets physiques comprennent l'hypertension artérielle, la tachycardie et une mydriase.
Les recherches n'ont pas décelé d'effets secondaires de la diméthyltryptamine que ce soit après la prise ou en cas de consommation chronique. Le déclenchement d'une schizophrénie ou d'une paranoïa chez les sujets prédisposés est imputée à la substance (selon l'avis du Centre d'accueil et d'aide aux toxicomanes et à leurs familles, association française à but non lucratif) mais aucune étude n'a permis de confirmer cette hypothèse.
Sa tolérance est faible pour un hallucinogène et n'est pas croisée avec celles des autres hallucinogènes.