Échinococcose - Définition

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Zones à risque

Dans le monde les zones touchées sont presque toutes les zones de moyenne montagne, avec couverture de neige plusieurs mois par an, favorables aux rongeurs de type campagnol. En France, les études de terrain et cartes de cas(sachant qu'une personne peut déclarer la maladie dans une région, mais l'avoir acquise dans une autre) montre que les zones de virulence sont la Franche-Comté, la Lorraine, les Alpes, le Massif central, et les Ardennes. On rapporte cependant quelques cas hors de ces régions. On estime actuellement qu'il y a une douzaine de cas traités chirurgicalement en France par an.

Au Japon, les campagnols prairiaux n’existent pas. Là, Clethrionomys rufocanus, un rongeur forestier, est l’hôte intermédiaire principal de l'échinocoque. Ailleurs dans le monde, ce sont toujours des campagnols ou rongeurs prairiaux qui semblent être le réservoir du parasite, mais chiens et chats sont, avec les renards, les fennecs et d'autres canidés, les vecteurs vers l'homme.

Prévention

Le parasite résiste à la congélation mais est tué par la chaleur.

Il peut être conseillé de mettre un masque de protection si par exemple vous avez à "manipuler" de la terre ou "manipuler" du foin (en dehors du fait qu'il est conseillé d'utiliser un masque si l'on manipule régulièrement du foin pour éviter des maladies pulmonaires liées spécifiquement au foin).

Pistes de recherche

Définir des zones à risque : Pour cela, on cherche d’éventuelles corrélations entre densités de campagnols (microtus), leur degré de prédation par les renards et d'autres carnivores (dont chiens et chats) et la prévalence réelle d’échinocoques.

Mieux détecter : Il est possible que de nombreuses zones de prévalence à bas taux d'infection n'aient pas été détectées faute d'y avoir recherché le parasite.
Ainsi, une thèse (2006) a-t-elle a montré une forte prévalence d’E. multilocularis chez les renards des Ardennes françaises (Microtus étant le réservoir probable) dans une zone antérieurement considérée comme épargnée par l’endémie et où l’on a jamais signalé de pullulation de campagnols. Deux génotypes du parasite y ont été trouvés, identiques à ceux d’autres régions françaises, de Pologne, Slovaquie, Autriche, Suisse et Allemagne historiquement reconnues endémiques.

Approche écoépidémiologique : L’université de Franche-Comté a depuis longtemps noté – à échelle régionale – de fortes variations locales de prévalences et de charge parasitaire, selon l’altitude, l'écologie du paysage et, au sein des paysages, selon le « grain écopaysager » qui caractérise la structure et l’hétérogénéité éco-paysagère, variations confirmées dans d’autres régions du monde (dont dans le canton de Zhang (Sichuan, Chine) où une forte prévalence de la maladie existe chez l’homme).

Les caractéristiques écopaysagères influent en effet sur le risque ;

- via la probabilité pour le renard de consommer des hôtes intermédiaires,
- via la vitesse de décomposition des fèces
- via la survie des œufs d’échinocoques (Cf. humidité et condition du sol qui varie selon l’hydromorphie, le drainage, pâturage, jachères, zones fréquentées par l’homme, etc..

La durée de vie des fèces et des œufs : ce facteur reste à étudier in situ. Elle doit varier selon le milieu et des conditions climatiques (activité des coprophages, vers de terre, etc). Marie-Hélène Guislain (voir note de pas de page) suggère d'étudier la vitesse de décomposition de fèces de renards (élevés en captivité avec des régimes alimentaires connus), dans des conditions microclimatiques et environnementales variées, pour mieux identifier d’éventuelles « zones à risque, là où ces fèces seraient plus présentes ou plus "biodisponibles" ;

On s’intéresse aux œufs présents dans les fèces, mais on mesure mal la quantité excrétée par les canidés, félins et d’autres animaux, et on ne sait pas combien d’entre eux survivent ni combien de temps aux attaques virales, fongiques et bactériennes ou à l’ingestion par des animaux coprophages et détritivores dans l’environnement réel.
Détecter le parasite là où sa prévalence est très basse reste très difficile, mais pourrait se faire grâce aux techniques biomoléculaires basées sur des cibles microsatellitaire (EmsB). Elles permettraient de mieux évaluer la variation génotypique des vers, mais aussi d'évaluer celle des œufs présents dans l’environnement, pour détecter d’éventuels génotypes écoépidémiologiquement plus « efficaces ».

Mieux évaluer le risque : Le risque semble dépendre de la possibilité de contact entre le vecteur-hôte intermédiaire et l’œuf. Dans la « nature », il varie fortement selon le milieu considéré, et est a priori plus élevé quand la densité de fèces infectées est élevée et quand le nombre de rongeurs est également élevé, dans la même zone, généralement sur les lisières, en zone de végétation intermédiaire entre forêt et prairie. Dans nos paysages, hormis au moment des coupes rases, les lisières sont fixes alors qu’elles se déplaceraient dans le temps dans la nature sauvage. Le parasite pourrait y trouver des conditions favorables. De plus la fragmentation des paysages (et en particulier des forêts) a fortement accru le nombre de ces lisières « fixées ».

Les taux de transmission parasitaire doivent être estimés selon les milieux, ce qui implique des captures massives de rongeurs prairiaux (et forestiers ?) pour en permettre le diagnostic, l’estimation de la densité et détecter d’éventuelles corrélations avec la présence et le taux de parasites dans les fèces ou dans le sol.

Le comportement du renard est lui-même modifié par la fréquentation humaine, des chiens et/ou par la chasse qu’on lui donne, ainsi que par diverses modifications anthropiques du paysage, ce qui peut modifier la répartition et localisation de ses fèces dans l’environnement, et sa consommation d’hôtes intermédiaires contaminés.

Éco-éthologie : Les œufs d’échinocoques ne sont pas mobiles dans l’Environnement. Les rongeurs prairiaux ne se déplacent que sur des distances inférieures à quelques centaines de mètres au plus, et généralement moins de quelques dizaines de mètres. Chiens, chats et renards pour se contaminer doivent donc venir manger un campagnol contaminé, ou se déplacer dans un site où un renard (ou autre carnivore) contaminé a déféqué.
Or, leurs déplacements sont également influencés par les lisières artificielles fixes imposées par l’homme au paysage (Cf. Propriété privée), qu’on sait propices aux rongeurs réservoir intermédiaire. L’étude des terrains de chasse et des lieux de défécation communs à plusieurs renards (Poulle et al., 1994; Henry et al., 2005), ou à des renards et chiens et chats, présente un intérêt éco-épidémiologique. Ici encore, des marqueurs microsatellites détectables dans les fèces permettraient de mieux mesurer la dispersion de fèces de renards peu ou très contaminées, et aiderait à comprendre comment le parasite se disperse dans le paysage. Cette méthode a déjà été utilisée pour compter des blaireaux (Meles meles) en Angleterre, le wombat commun (Vombatus ursinus) en Australie ou des outardes barbues (Otis tarda) au Maroc.

Enfin, le rôle du chien et du chat comme vecteur du parasite vers l'homme pourrait avoir été sous-estimé.

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