L'Éducation nouvelle est un courant pédagogique qui défend le principe d'une participation active des individus à leur propre formation. Elle déclare que l'apprentissage, avant d'être une accumulation de connaissances, doit être un facteur de progrès global de la personne. Pour cela, il faut partir de ses centres d'intérêt et s'efforcer de susciter l'esprit d'exploration et de coopération : c'est le principe des méthodes actives. Elle prône une éducation globale, accordant une importance égale aux différents domaines éducatifs : intellectuels et artistiques, mais également physiques, manuels et sociaux. L'apprentissage de la vie sociale est considéré comme essentiel.
L'éducation nouvelle s'appuie sur les principes de la pédagogie active et la confiance dans les ressources propres à chacun. Elle prône un apprentissage à partir du réel et du libre choix des activités. Les différents pédagogues de ce mouvement expriment de diverses manières cette nécessité de favoriser l'expérience personnelle : pour John Dewey, on apprend en faisant (« Learning by doing »), Freinet lui fait écho en parlant de tâtonnement expérimental. Decroly estime qu'il faut partir des centres d'intérêts,
Cependant, l'éducation nouvelle ne se limite pas à un enseignement par des méthodes actives venant se substituer à l'enseignement magistral. Elle estime que l'éducation ne peut isoler l'enseignement des matières académiques des autres champs de l'éducatif, et attache une importance égale à tous les domaines : intellectuels, artistiques, mais également physiques, manuels et sociaux. C'est une éducation globale, où est important le milieu de vie élaboré par l'école.
L'apprentissage de la vie sociale est essentiel : depuis le « self-government » de Summerhill aux conseils coopératifs de la pédagogie institutionnelle, le respect de l'enfant implique qu'il soit partie prenante des règlements qui régissent sa vie.
Cette pédagogie a été historiquement expérimentée dans des lieux où les enfants vivaient en permanence : orphelinats ou internats. Adolphe Ferrière estimait en 1919 qu'une école nouvelle était nécessairement un internat situé à la campagne. La mixité y était également considérée comme un point indispensable.
De nos jours, pour atteindre ces mêmes objectifs, elle associe étroitement les parents à la vie de l'école.
Dans les années 1970, l'application, parfois doctrinale, des travaux issus de la psychanalyse a pu conduire à des outrances comme le « psychanalysme » dénoncé par Robert Castel.
Sans renier l'intérêt global des théories psychanalytiques, elles sont en général considérées au XXIe siècle comme relativement orthogonales à l'acte d'éducation, ou tout au moins comme nécessitant une bonne dose d'humilité dans leur application pratique par les pédagogues. Ces travers restent cependant l'une des critiques majeures faites à l'Éducation nouvelle, l'autre étant l'apparent dédain du mouvement pour les savoirs enseignés.
L'Éducation nouvelle, considérant avec méfiance notes et punitions, est fréquemment considérée comme peu efficace dans l'acquisition des savoirs, et privilégiant d'abord l'épanouissement plutôt que la performance.
De récentes études en France montrent cependant un bilan positif pour ce qui est des capacités et des résultats de ces élèves lors de leurs études universitaires et de leur vie professionnelle, tant dans les écoles Freinet que dans les écoles « nouvelles », Montessorri ou Steiner.
Concernant la discipline, une de ces études indique : « Contrairement à ce qu’on entend souvent, j’ai vu une école où chacun est à sa place, sans aucune confusion des rôles : les maîtres ne sont pas les égaux des élèves. Mais cette rigidité a un corollaire : la souplesse, la réactivité, le droit à récupérer ses droits… J’ai aussi été frappé par l’importance du travail : pour apprendre, il faut s’y mettre, il faut s’engager, rien ne vient facilement. Mais chacun est acteur, bénéficiaire et propriétaire de son travail, et c’est de là que vient la reconnaissance et l’engagement. »