Église Notre-Dame de Saint-Lô - Définition

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Église Notre-Dame de Saint-Lô
Photographie de la façade de l'église Notre-Dame de Saint-Lô

Latitude
Longitude
49° 06′ 55″ Nord
       1° 05′ 39″ Ouest
/ 49.1153, -1.0942
 
Pays France  France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Ville Saint-Lô
Culte Catholique romain
Début de la construction XIIIe siècle
Fin des travaux XVIIe siècle
Autres campagnes
de travaux
Reconstruction
Style(s) dominant(s) gothique
Protection CLMH, liste de 1840
Localisation

 

 

Église Notre-Dame de Saint-Lô

L'église Notre-Dame de Saint-Lô est un monument de style gothique érigé sur quatre siècles à partir de la fin du XIIIe et fortement marqué par la bataille de Normandie. Elle est à ce titre un « mémorial » des destructions de la Seconde Guerre mondiale.

Cette église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840.

L'église paroissiale et ancienne collégiale Notre Dame (XIIIe, XIVe, XVe, XVIe, XVIIe et XXe siècles) est considérée à juste titre comme le symbole de la ville. Cette église dédiée à Notre Dame a pour origine la paroisse du château de Saint-Lô sur le mont Briovère : la paroisse de « l'Enclos » dont le patron était le seigneur du château, à savoir l'évêque de Coutances.

L'église Notre-Dame

Avec l'activité des foires, de l'activité drapière et du pèlerinage à Notre Dame du Pilier, les bourgeois de Saint-Lô contribuèrent à l'agrandissement et à l'embellissement progressif de leur église paroissiale. La nef de cinq travées barlongues date du premier tiers du XIVe siècle ainsi que ses collatéraux immédiats ; les corbeilles de feuillage des chapiteaux sont très caractéristique de l'époque. La tour nord date aussi du XIVe et la tour sud date de 1464, d'après une inscription. Il n'y a pas de transept et le chœur est à quatre travées ; le sanctuaire est fermé de six colonnes. L'église possèdent d'anciens vitraux, déposés pendant la période de bombardements, qui datent du XVe siècle dont le vitrail royal qui selon la tradition aurait été offert par Louis XI vers 1470. Il présente le couronnement de la Vierge et l'histoire de saint Crépin et saint Crépinien. La tour sud, carrée à la base, devient octogonale. Les deux tours furent complétées de flèches au XVIIe siècle et donna à l'édifice un faux air de cathédrale qui était la fierté des Saint-Lois et qui rivalisait avec la cathédrale de Coutances. Une petite chaire extérieure est présente. Décrite et croquée par Victor Hugo, elle servait à plus à haranguer les foules qu'à délivrer le sermon religieux. Elle est composée d'une cuve à cinq panneau de décor flamboyant surmontée d'une flèche à crochets de feuilles de fougères.

Mis à part le pillage de l'église en 1562 par les protestants, l'édifice ne subit pas de dégradations majeures avant 1944. Au 18 juillet, après les féroces combats de la Libération, l'édifice était détruit à près de 50 % : nef découverte de sa couverture et de ses voûtes, façade effondrée suite au bombardement de la tour Nord par l'artillerie allemande. Seuls la tour Sud sans sa flèche, le chœur et les bas côtés restaient debout à peu près intacts.

La restauration de l'église (1944-1974) fut longue et difficile en raison d'un changement dans le parti pris de restauration au cours du chantier. Après les premiers travaux d'urgence, l'architecte des Monuments historiques Louis Barbier prépare un projet de reconstruction à l'identique de la façade ouest en récupérant la plus grande partie des pierres taillées d'origine. Mais en 1947, il est remplacé par Yves-Marie Froidevaux, qui propose en 1953 le principe de garder la ruine de la façade ouest et d'en faire un mémorial contre la guerre. Ce projet sera combattu localement. Cependant, pour des raisons financières et par lassitude, le conseil municipal finit par donner son accord. Un mur pignon aveugle « cicatrisant » en schiste vert du Nord-Cotentin est construit en retrait de la façade disparue. Confronté à des difficultés imprévues (la taille de la pierre) le chantier ne sera achevé qu'en 1972 avec l'installation de trois portes historiées en bronze atténuant ainsi la sévérité de l'ensemble qui fait regretter la disparition de la façade historique.

Notre-Dame et sa façade de schiste

L'église restaurée reçut sa nouvelle dédicace à l'occasion du 30e anniversaire de la Libération. En 1994, à l'occasion du 50e anniversaire, l'artiste peintre Bruno Dufour-Coppolani dressa une toile peinte provisoire à l'emplacement de la façade disparue. L'intérieur fut en revanche restauré avec un très grand soin.

La statue de Notre Dame du Pilier, en mille morceaux lors du désastre, fut sauvée et placée au fond du sanctuaire. L'orgue date de 1968. Le buffet n'offre qu'un intérêt historique limité, mais l'instrument ré-harmonisé par Alfred Kern est excellent.

L'église Notre-Dame est donc devenue le mémorial de la destruction de la ville de Saint-Lô. La restitution à l'identique, désirée par certains Saint-Lois, de son ancienne façade à deux tours et flèches n'est de ce fait pas projetée par l'actuelle administration.

Son bourdon en bronze a été fondu en 1732. Il porte des fêlures suite à la chute qu'il a subie lors de l'incendie à la Libération.

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