Frontière entre la République du Congo et la République démocratique du Congo | |
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Caractéristiques | |
Délimite |
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Longueur totale | 2 410 km |
Particularités | plus longue frontière fluviale au monde |
Historique | |
Création | convention du 5 février 1885 |
Tracé actuel | quelques révisions pendant la période coloniale |
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La frontière entre la République du Congo et la République démocratique du Congo est la frontière séparant la République du Congo et la République démocratique du Congo (RDC). Une grande portion de la frontière se confond avec le cours du fleuve Congo et de l'un de ses affluents, l'Oubangui : sa portion fluviale représente probablement la plus longue frontière fluviale au monde. Avec 2 410 kilomètres, il s'agit également de la quatorzième frontière terrestre internationale par la longueur, et la deuxième sur le continent africain après celle séparant l'Angola de la République démocratique du Congo.
En général, le tracé actuel de la frontière ne sépare pas de groupes ethniques distincts ; ainsi, les groupes vilis (sur le littoral) et tékés (sur le cours moyen du fleuve Congo), sont présents de part et d'autre. En revanche, il correspond partiellement à la limite septentrionale de l'extension de l'ancien Empire Kongo, et à sa frontière avec le royaume téké, même leur tracé reste mal connu et n'a probablement jamais été fixé de manière linéaire.
Les explorations des dernières décennies du XIXe siècle conduisent les puissances coloniales à fixer les limites de leurs possessions respectives en Afrique. C'est chose faite dans cette région avec la convention du 5 février 1885 entre le gouvernement de la République française et l'Association internationale du Congo pour la délimitation de leurs possessions respectives. Le tracé n'a depuis lors pas fait l'objet de contestations, ni d'un contentieux devant la Cour internationale de justice, même s'il est arrivé que des incidents frontaliers surviennent, au sujet du contrôle de certaines îles fluviales. Un regain de tension a pu être observé au cours de la Guerre froide, dans la mesure où la République démocratique du Congo était sous influence occidentale (américaine notamment), tandis que la République « populaire » du Congo bénéficiait de la coopération militaire soviétique et cubaine.
Depuis la fin de la Guerre froide, les tensions persistent. En 1997, au cours de la guerre civile qui oppose l'armée régulière et les milices du président Pascal Lissouba aux milices de Denis Sassou-Nguesso, le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila envoie des troupes de l'autre côté du fleuve pour mettre fin, selon lui, à des tirs d'artillerie visant Kinshasa depuis Brazzaville. Les conflits intérieurs et extérieurs que connaissent régulièrement les deux pays sont également à l'origine de déplacements de réfugiés, ainsi que de mouvements de combattants et d'armes. La frontière, en particulier dans sa portion terrestre (région du Pool) a été le théâtre de nombreux trafics illégaux (armes légères, drogue), en particulier au cours des années 1990 (période de guerres civiles de part et d'autre de la frontière).
Il existe également une pression migratoire le long de la frontière, résultant des disparités économiques entre les deux pays : grâce aux revenus générés par l'extraction pétrolière, la République du Congo est aujourd'hui l'un des pays les plus riches d'Afrique subsaharienne (d'après les données du FMI, le PIB/hab. à parité de pouvoir d'achat s'y élève en octobre 2009 à 3 919 dollars internationaux), tandis que la République démocratique du Congo est à l'avant-dernier rang du classement établi d'après les données du FMI, avec 330 dollars internationaux par habitant. Une proportion notable mais difficile à évaluer (les estimations vont de 10 à 25 %) de la population de Brazzaville est originaire de République démocratique du Congo. À l'automne 2009, les troubles dans la province de l'Équateur (en RDC) ont amené environ 115 000 personnes à traverser la frontière.